Oran continue de perdre une à une ses anciennes bâtisses, à un rythme inquiétant, et le spectre des effondrements est omniprésent, dans les vieux quartiers de la ville. Il ne se passe pas un jour sans qu'on enregistre l'effondrement d'un immeuble ou un effondrement partiel. La majorité des quartiers d'El Bahia est menacée par le risque des effondrements, malgré les efforts des autorités locales et les opérations de relogement de centaines de familles lançant des cris de détresse. C'est le cas des 14 familles résidant dans l'immeuble N°01 à la rue Mezouar Mohamed, au quartier Medina Djédida. Cet immeuble composé d'un rez-de-chaussée et de trois étages occupé par ces familles depuis plus de 40 ans, constitue un danger imminent pour la vie des locataires. Des murs lézardés, des plafonds qui risquent de tomber à tout moment, alors que les escaliers sont compétemment effrités, sans parler des infiltrations des eaux de pluies durant cette saison hivernale.« on a peur pour nos enfants, toute la structure risque de s'effondrer à n'importe quel moment, même les piliers sont fissurés. Certains occupants on pris l'initiative de restaurer leurs appartements, mais les fissures sont réapparues», dira un locataire avant d'ajouter : «nous occupons cet immeuble, bien de l'Etat,depuis 40 ans et on a formulé plusieurs demandes de relogement, qui sont restées à ce jour sans suite». En attendant leur relogement les 14 familles de cet immeuble retiennent chaque jour leur souffle.Le cas des occupants de l'immeuble N° 1 à la rue Mezouar Mohamed n'est pas unique. De nombreuses familles résidant dans des immeubles ou des 'haouchs'datant de l'ère coloniale vivent un véritable calvaire chaque hiver. Certaines familles ont carrément décidé de quitter leur logement et installé des tentes à l'extérieur, de peur de se retrouver un jour sous les décombres. C'est le cas de familles qui ont opté pour cette solution à Gambetta, El Hamri, Boulanger Medioni, etc. Il y-a lieu de signaler que les autorités locales viennent de relancer les opérations de relogement, dans le cadre de la lutte contre l'habitat précaire. Plus de 270 familles font l'objet d'un relogement depuis quelques jours. 300 autres familles bénéficieront incessamment de logements. Toutefois, ces opérations sont loin d'éradiquer le phénomène de l'habitat précaire, puisque plus de 170 immeubles menacent de s'effondrer à tout moment.