La secrétaire du PT, Louisa Hanoune, a appelé hier, lors d'une conférence de presse, à la constitution d'un front uni pour contrecarrer les dangers qui pourraient résulter de l'offensive que mènent actuellement les forces de l'argent, pour faire plier le pays au profit des multinationales et du capital étranger. Pour elle, l'émergence de partis politiques, inconnus jusqu'ici sur la scène, répond en fait, à cette stratégie, qui veut remettre en cause toutes décisions souveraines de l'Etat. Pour la SG du PT, cela se fait par le biais de différents moyens et relais et notamment avec des partis politiques. Hanoune accuse certains partis politiques, à l'image du FLN, pour sa nature d'être réfractaire à tout changement démocratique. Le statut quo qu'a imposé le FLN en bloquant l'émergence d'une démocratie, fait le jeu d'une certaine manière des puissances, qui veulent les richesses dont dispose le pays, souligne-t-elle encore. L'oratrice s'est félicitée qu'un mouvement de citoyens s'est manifesté durant les dernières élections, pour s'allier et contrer les candidats du FLN. «Les citoyens ne veulent plus du système FLN, qui perdure, selon elle, en pourrissant la vie politique par l'argent sale, et par le trafic d'influence des maffias et forces occultes». Le parti d'Amara Benyounes, le mouvement populaire algérien (MPA) n'a pas été, également, épargné par la conférencière, qui le considère comme une grande imposture sur la scène politique. «Comment ce parti a-t-il été propulsé au rang où il s'est trouvé, lors des élections législatives et locales du 29 novembre dernier ?», s'est interrogée la conférencière. « Oui, c'est ce genre de parti qu'on essaye de propulser au devant de la scène. Des partis, poursuit-t-elle, qui crient haut et fort leur hostilité au secteur public et en soutenant une économie libérale». Louisa Hanoune, ne se soucie pas, outre mesure, des résultats des élections. Son parti a pu obtenir 910 sièges et est présent dans 43 wilayas, avec 31 communes majoritaires. La conférencière affirme détenir des preuves que des quotas ont été distribués bien avant les élections. Elle a affirmé, par ailleurs,qu'il n'existe pas de possibilités de recours pour les cas litigieux. «Alors qu'on en parle d'instance de contrôle et surveillance, mais sur terrain, on ne peut faire de recours pouvant remettre les choses à leur place». Elle qualifiera ensuite de «caduque» et de «dépassée» la loi électorale. Questionnée sur ce qu'elle pense, de la visite du président français en Algérie, prévue pour la fin de semaine, Hanoune répondra «qu'il n'y a pas lieu de faire plus qu'il en faut d'une visite d'un chef d'Etat, fut-il le président de la France. En ce qui concerne notre parti, nous n'accordons pas un grand intérêt à cette histoire de repentance et de reconnaissance des crimes commis par le colonialisme, c'est aux Français, eux-mêmes, de le faire ou de ne pas le faire. J'estime, dit-elle, que l'indépendance de notre pays, nous l'avons arrachée au prix de grands sacrifices et notre tête est haute». Elle enchainera « nous n'avons pas à faire des concessions ou lui donner un quelconque privilège ou priorité en ce qui concerne les relations économiques». Elle considère que la visite de François Hollande, intervient dans un contexte et conjoncture internationale marqués par notamment, le problème de scission du Mali et les solutions préconisées par les deux pays pour le règlement du problème, sont encore inconciliables. Et elle prévient «que toute intervention militaire au Mali, constitue, par ricochet,une intervention contre notre souveraineté nationale». Hanoune rappellera l'accueil par le peuple de l'ex-président français Jacques Chirac, lors de sa visite en Algérie en 2003, un signe de reconnaissance à l'ex-président français pour s'être opposé à la guerre contre l'Irak, lors de la 2eme guerre du Golf.