Alors que le mouvement de protestation des postiers est différemment suivi dans les wilayas de l'Ouest et de l'Est du pays, dans la région centre, notamment à Blida, Chlef, Médéa, Tizi-Ouzou ou Bejaia, la situation est la même et un service minimum est assuré au niveau des guichets. A Boufarik et Bougara, par exemple, beaucoup de clients d'Algérie Poste trouvent indécente la position d'otage qui leur est imposée et ont menacé de passer à l'occasion contre les bureaux de postes. Les usagers qui trouvent la grève des postiers particulièrement longue sont arrivés à bout de nerfs. « S'ils nous consentent pas à nous payer, nous allons tout brûler, comme ça ils n'auront plus de travail ! », ont déclaré des usagers de la wilaya de Blida devant les portes ouvertes des bureaux de poste, mais inactifs. Aussi, pour trouver des bureaux de poste où le service minimum est assuré il faut courir, disent-ils. Et encore, les liquidités qui s'y trouvent sont vite épuisées. A court d'argent et ne voyant rien venir de la part des postes, des dizaines de citoyens se sont rabattus malgré eux, sur les rares distributeurs de billets (GAB et DAB) qui fonctionnent sans mal. Quoiqu'il en soit, le capital sympathie que les postiers avaient acquise auprès de la population au début de leur mouvement s'effrite à mesure que la grève perdure en les pénalisant. Le directeur d'Algérie poste de Blida a déclaré que sur les 86 bureaux de postes que compte la wilaya, 28 seulement poursuivent le mouvement de grève enclenché le 2 janvier courant. A Tizi-Ouzou on signale un seul bureau de poste qui procède uniquement à l'encaissement des chèques. A Chlef il a été constaté le fonctionnement de certains distributeurs de billets de banque. A Béjaia, a-t-on signalé, seule la recette principale assure un service minimum, le reste des bureaux ayant suivi le mouvement. «Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout », a affirmé un syndicaliste gréviste. A l'ouest du pays, notamment à Oran, le mouvement a enregistré une participation mitigée signalent les responsables du secteur et des sources syndicales, cités par l'aps. Ainsi, pour la journée de jeudi, seuls 30 bureaux postaux sur les 110 que compte la wilaya ont suivi le mouvement de grève, selon le directeur de wilaya des PTIC, alors qu'ils étaient 70 la veille mercredi. A Relizane, la grève a touché 11 bureaux, qui ont assuré le service minimum, sur 67 que compte la wilaya. A Mascara, l'absence du service minimum a été constaté dans plusieurs bureaux en grève et à la recette principale du chef-lieu de wilaya. A Ain-Témouchent, le taux de suivi a été également très faible ( 8 bureaux sur 52 ont débrayé). Dans la wilaya de Tlemcen, il a été recensé un nombre de 100 travailleurs en grève sur 476 et les grévistes sont répartis à travers 12 bureaux sur un total de 94. Mais le syndicat a estimé le taux de suivi dans cette wilaya à 95 %. A Mostaganem où le débrayage a débuté le 6 Janvier, le directeur d'Algérie poste a indiqué que la grève a touché 2O bureaux sur un total de 57. A Tissemsilt, l'arrêt de travail a touché 25 bureaux. A l'Est, le mouvement de grève est différemment suivi et à des degrés divers à Constantine, Annaba et Batna. Dans la capitale de l'Est, la recette principale de la place de la Brèche a ouvert jeudi matin et a été aussitôt prise d'assaut par une clientèle très nombreuse. Toutefois, nous avons remarqué que seulement quelques guichets fonctionnaient. Le distributeur automatique de billets, quant à lui ne fonctionnait pas. Interrogés par nos soins, quelques guichetiers en grève ont affirmé vouloir reprendre le travail si leurs collègues en font autant ! Par contre, dans des wilayas comme Guelma, Biskra et Tarf, l'activité a repris normalement son cours jeudi. Mais dans d'autres comme Oum-El-Bouaghi, Skikda et Mila le débrayage était total et sans le service minimum. Ce dernier étant assuré uniquement à Khenchela et Sétif où tous les bureaux de poste ont observé le mouvement de grève. On apprendra dans l'après-midi, de la bouche de syndicalistes, que les bureaux de la wilaya de Khenchela ont repris le travail. Par ailleurs, le communiqué du ministre des PTIC assurant qu'il veillera personnellement à garantir la stricte application de l'accord conclu entre Algérie Poste et les représentants des travailleurs, communiqué qui a commencé à être diffusé à partir de jeudi à travers le territoire national au niveau des structures de l'entreprise, n'a pas attiré l'attention des grévistes. Plusieurs d'entre eux, notamment à Médéa et à Constantine, ont déclaré n'avoir aucune connaissance de ce document. Enfin, des syndicalistes d'Algérie poste nous ont déclaré hier à Constantine que les choses vont certainement rentrer dans l'ordre à partir d'aujourd'hui samedi 12 Janvier, car alors avec les paies des services de sécurité, de l'armée qui seront suivies par celle des retraités, les choses pourraient prendre une tournure dangereuse pour tous.