Le 1er ministre fait état d'un groupe de 32 terroristes de 8 nationalités étrangères différentes (dont tunisienne, égyptienne, malienne, mauritanienne, nigérienne, canadienne d'origine arabe) et trois Algériens qui ont mené l'opération de la prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas. Agissant sous les ordres de Belmokhtar et dirigé par Mohamed Amine Bencheneb, alias Aboubakr El Masri, le groupe a préparé son forfait depuis plus de deux mois. Il est venu en premier d'Aguertouk (du Nord-Mali), pas très loin de Tiguentourine, à 45 km de la frontière algéro-malienne en passant par Idjli. «L'objectif principal, c'était de prendre des otages étrangers et sortir des frontières pour en faire une monnaie d'échange avec leurs pays d'origine». Le groupe a donc en premier intercepté le bus transportant des travailleurs étrangers du site gazier allant vers l'aéroport d'In Amenas pour prendre l'avion. Les terroristes ont tiré sur le bus mais il y a eu riposte de la Gendarmerie nationale. Un ressortissant britannique est mort dans cette embuscade et il y a quelques blessés. Le groupe terroriste s'est alors scindé en deux, un s'est dirigé vers la base-vie et l'autre vers le site gazier avec en main un arsenal d'armes lourdes comme des mortiers, des fusées mitrailleurs ( ). Ils étaient accompagnés de trois spécialistes dans les explosifs. Ils voulaient garder les otages étrangers et faire exploser le site gazier. Dès leur arrivée sur le site, l'agent de sécurité algérien, qui a été enterré avant-hier à Tiaret, avait tiré l'alarme pour signifier que c'est une attaque terroriste. Les travailleurs se sont cachés et il y a eu arrêt du système de production, tout ça grâce au geste du courageux agent de sécurité. Les terroristes ont piégé des endroits du site et de la base-vie par des mines antichars et ont placé des bouteilles de gaz piégées. Le 1er ministre a reconnu que l'opération de maîtrise de la situation était très difficile et compliquée. Il a affirmé que «des militaires et des travailleurs avaient essayé de négocier avec les terroristes mais ces derniers ont rentré dans des considérations impossibles, comme leur revendication de libérer des terroristes emprisonnés, la première intervention des unités d'élites spécialisées de l'ANP a alors été décidée. Les travailleurs ont pu sortir de la base, d'autres ont été protégés. La situation s'était encore compliquée à la tombée de la nuit. Les terroristes avaient préparé des véhicules tout-terrain, ont piégé d'autres endroits, ils étaient prêts à s'enfuir vers le Mali. Mais toute la région était cernée par les forces militaires nationales. Au petit matin, 11 terroristes voulaient encore quitter le site avec comme boucliers des travailleurs étrangers qu'ils avaient minés. Mais la riposte des forces de l'ANP qui avaient déjà éliminé le dirigeant du groupe, l'Algérien Bencheneb, a été déclenchée. C'est alors la 2e opération d'intervention qui a commencé au niveau du site gazier. Le 1er ministre rappelle que le terroriste de nationalité canadienne était en communication et racontait ce qui se passait à l'intérieur sur un site Internet mauritanien. Le site gazier repose sur 10 hectares et la base-vie sur 4 autres. «La zone est donc très difficile». Dans la nuit du vendredi, les terroristes voulaient faire sauter le site. Il y a eu explosion d'une mine antichar d'où l'incendie qui s'était déclaré mais vite éteint par les éléments de la Protection civile. Le 2e assaut des élites spécialisées de l'ANP a été marqué, selon Sellal, par un grand tact et un grand professionnalisme. «Il y a eu un assassinat collectif», se désole-t-il à reconnaître. «Plusieurs d'entre les otages étrangers ont été tués par les terroristes, avec une balle dans la tête».