Badminton/Coupe Sudirman: l'Algérie affrontera la Chine, Hong Kong et la Thaïlande    Ghaza: le bilan s'alourdit à 48.577 martyrs et 112.041 blessés    Palestine: des dizaines de colons sionistes prennent d'assaut l'esplanade d'Al-Aqsa    CACOBATPH: un service électronique pour déclarer l'arrêt de chantier pour cause d'intempéries    Eliminatoires mondial féminin (U17): Algérie -Nigéria au 3e et dernier tour    Guelma: lever de rideau sur le 9e festival culturel local de l'Inchad    Rekhroukh reçoit des députés de l'APN des wilayas d'El Ménéa et d'In Salah    Ligue 1 Mobilis: un ''draw'' CRB-USMA qui arrange le MCA, Biskra lanterne rouge    APN: le groupe parlementaire du parti FLN tient une réunion pour débattre de l'actualité nationale et internationale    Energie et mines : M. Arkab en visite lundi dans la wilaya de Béchar    Hadj 2025 : début lundi de la réservation des billets    La Radio culturelle organise une conférence à l'occasion du 63e anniversaire de l'assassinat de Mouloud Feraoun    AADL 3: le téléversement des dossiers via la plateforme numérique sans délai fixé    Hypocrisie diplomatique: Quand la France accuse l'Algérie en oubliant ses propres privilèges    L'Algérie s'est engagée à autonomiser les femmes et à promouvoir leurs droits politiques et sociaux    Coup d'envoi des "Nuits d'Ouled Djellal du cinéma révolutionnaire"    Circoncision des enfants: le ministère de la Santé rappelle les conditions requises    Nécessité d'instaurer les valeurs de l'éthique commerciale islamique    Mondiaux 2025 en salle : Chenitef, seul représentant algérien à Nanjing    Le retour attendu de Belaïli    Championnat d'Afrique de judo : Les sélections nationales en stage de préparation    Une transition menée par les Syriens    L'occupant sioniste multiplie ses agressions contre les mosquées pendant le mois sacré    L'ONU accuse Israël d'actes génocidaires    El-Bayadh Saisie de 1.508 comprimés de psychotropes    Une ville en dégradation    Approche L'obligation du jeûne de Ramadhan selon le Coran et en Islam    Une cérémonie de distinction des lauréates du concours ''Femmes entrepreneures à succès''    Le PPP, catalyseur pour renforcer l'outil national de réalisation    Une pré-qualification pour la compagnie chinoise ZPEC    Ismaël, 21 ans, a mémorisé la moitié du Coran : Son histoire et sa méthode    « Les ténèbres de la conquête : massacres et enfumades en Algérie »    Ouverture de la 17e édition des ''Dourouss Mohammadia''    Epreuves restreignant la dynamique associative en Algérie    « Renforcer l'unité nationale pour faire face aux défis et aux campagnes haineuses contre l'Algérie »    Trois recours reçus par la Cour constitutionnelle        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



A QUITTE OU DOUBLE
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 02 - 2013

La capacité des Tunisiens à faire des compromis utiles est mise à l'épreuve. La journée d'aujourd'hui s'annonce décisive. En décidant que le gouvernement sera «technocratique» ou bien il démissionnerait, le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali est entré dans un bras de fer avec Ennahda dont il est le secrétaire général en titre. Il vient de recevoir un appui tonitruant, mais pas nécessairement décisif de Abdelfatah Mourou, lui également responsable d'Ennahda, qui a violemment étripé Rached Ghannouchi. Mourou qui aime bien jouer les trublions ne sert pas nécessairement Jebali en affirmant qu'il lui a «soufflé» l'idée d'un gouvernement de technocrates.
Il reste au chef du gouvernement tunisien qui dispose du soutien des laïcs, de l'UGTT et du patronat d'avoir l'appui de l'Assemblée nationale constituante. Et là, les choses sont beaucoup moins faciles. S'il peut compter sur l'appui d'Ettakatol, un des partis composant la troïka, les voix d'Ennahda et du CPR (Congrès pour la République) vont lui faire défaut. Ces deux partis ont très clairement rejeté l'idée d'un gouvernement technocratique en soulignant que la situation actuelle nécessite un «cabinet de coalition ouvert sur des personnalités politiques et indépendantes». Ces deux partis peuvent compenser la défection d'Attakatol puisqu'ils sont rejoints dans leur démarche par le mouvement Wafa et du bloc parlementaire Liberté et Dignité.
Il n'y a pas que les députés d'Ennahda et du CPR pour s'opposer à ce qu'ils appellent une tentative de «contournement» de la légitimité de l'Assemblée nationale constituante. «Aucun ministre ni secrétaire d'Etat n'entamera son travail sans passer par l'Assemblée constituante», avait averti le député d'Ennahda Habib Khedhr qui a qualifié l'initiative de Jebali de second choc après l'assassinat de Chokri Belaïd. Les islamistes d'Ennahda et les autres partis qui partagent sa démarche ont les moyens institutionnels de bloquer Jebali et de le contraindre à aller vers la démission. Il doit annoncer aujourd'hui son gouvernement de «compétences nationales» et a indiqué que s'il est rejeté, il ira remettre sa démission à Moncef Marzouki. Jebali est dans une alliance de fait avec Abdelfatah Mourou contre le chef du mouvement Rached Ghannouchi. La diatribe de Mourou contre Ghannouchi aurait pu être le fait d'un opposant laïc acharné et il n'en manque pas en Tunisie.
Mais si ce discours peut plaire à ceux qui sont hostiles à Ennahda, il n'a de chance d'avoir un effet que si la donne au sein du mouvement d'Ennahda change. Or, rien n'indique que l'aura et l'emprise de Rached Ghannouchi soient remises en cause. Et on peut se demander s'il est de l'intérêt de la stabilité de la Tunisie et de la réussite de son processus démocratique de voir Rached Ghannouchi mis sur la touche. Car, même s'il est violemment pris à partie par les laïcs et les modernistes, Ghannouchi est un élément modérateur au sein du mouvement. Et la bruyante approbation des laïcs à Jebali n'est pas de nature à entacher sa popularité au sein du mouvement.
Ce samedi, Jebali joue à «quitte ou double» en annonçant la composition du gouvernement tandis que les islamistes vont manifester pour défendre la «légitimité». Disposant des moyens institutionnels, Ennahda va chercher à prouver, contre son propre «secrétaire général» Hamadi Jebali, qu'il dispose aussi d'un appui conséquent dans la rue. Ce sera un grand test pour tout le monde. C'est une journée très particulière en Tunisie. Et au-delà, de ce bras de fer, l'enjeu central, celui qui détermine l'avenir, est la capacité à établir des règles et un consensus pour préserver le «vivre ensemble» qui est fortement affecté.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.