Depuis quelques jours, le Ministère de la Poste et des Technologies et de la Communication (MPTIC) a son sixième locataire en l'espace de 14 années. Cette fois-ci, le choix s'est porté sur l'ancienne présidente de l'ARPT, Mme Zohra Derdouri. Cette prise de fonction ressemble curieusement à celle de Amar Tou lorsqu'il a été propulsé de l'ARPT vers le MPTIC. En effet, les fonctions du premier responsable de ce ministère ont été confiées au «big boss» de l'entité de régulation des télécommunications qui n'a pas hésité à critiquer publiquement le projet de la loi fixant les règles applicables aux activités de la poste, des télécommunications et à celles liées aux technologies de l'information et de la communication. Sa présence à la séance de l'ouverture des plis des offres des trois opérateurs pour l'attribution des licences de téléphonie mobile 3G symbolise étrangement une fusion institutionnelle entre le MPTIC et l'ARPT. Les offres ont été, en effet, déposées et acceptées en l'absence d'un président de l'ARPT officiellement nommé ! Espérons que cette fusion serait momentanée pour ne pas fragiliser la concurrence dans l'attribution des canaux aux opérateurs... Ainsi, à travers cette nomination, Mme Derdouri a été destinataire de la responsabilité de mettre en œuvre les nouvelles orientations stratégiques et technologiques du gouvernement pour garantir plus de démocratisation de l'outil informatique, plus d'efforts pour combiner la fibre optique aux autoroutes et les chemins de fer, une modernisation des infrastructures, une égalisation réelle du rythme des usages de l'Internet à celui de l'administration publique et un accompagnement dans la production de contenus avec l'ensemble des acteurs concernés. Comment alors la première responsable de la promotion des TIC dans le pays compte-elle dynamiser l'innovation dans ce secteur ? Va-t-elle valider ou revoir la nouvelle loi des télécommunications et remettre en cause le projet de l'ouverture de la boucle locale à la concurrence nationale et internationale qui, faut-il le souligner, permettra à des opérateurs télécoms privés d'accéder au dégroupage dans le cadre d'une politique de soutien au développement des connexions à haut et très haut débit ? Ce projet de loi sera d'une grande utilité à la 3G dans la mesure où il englobe les textes qui réglementent l'installation d'antennes relais de téléphonie mobile. Il constitue également la seule alternative au gouvernement pour doter les services du MPTIC d'une identification numérique.