Plus aucun secteur, ni aucun produit n'échappe à la contrefaçon, aujourd'hui, qui devient un véritable danger économique et social. Le phénomène est planétaire et de plus en plus d'organisations se manifestent pour attirer l'attention sur les périls de la contrefaçon des produits. Après la propagation de ce terrible fléau, à plusieurs gammes de produits, tels la pièce de rechange, l'électroménager, l'informatique, voilà que le mal s'étend jusqu'aux appareils et dispositifs de protection contre les accidents dus au gaz butane, au point de devenir une source de danger de mort qui guette les citoyens. En effet, durant les deux derniers mois, 6 personnes sont mortes et une dizaine ont été blessées, suite à des explosions de bouteilles de gaz butane, à Oran. Le dernier drame remonte, à la fin août, à Hassi Bounif, lorsqu'une fillette de 9 ans et ses parents ont péri, lors d'un incendie causé par une fuite de gaz butane. La majorité des accidents ont pour origine l'utilisation de bouteilles non conformes ou non contrôlées et de tendeurs contrefaits. Ces tendeurs, d'origine chinoise, sont devenus une source de danger de mort qui guette les citoyens. Ces appareils défectueux sont conçus à partir d'un alliage douteux, favorisant les fuites de gaz et provoquant des explosions, et sont écoulés sur la place publique et dans les magasins de quincaillerie, à bas prix. La pratique commerciale illégale des tenants de locaux d'enfûtage clandestin constitue, aussi, un facteur de risque. Le problème se pose, généralement, pour les citoyens qui s'approvisionnent à partir des vendeurs ambulants et non pas les dépôts de Naftal, où toutes les bouteilles sont contrôlées et renouvelées, après une certaine durée de vie. Les bouteilles B13, distribuées par Naftal, sont assurées à 100% et sont contrôlées, tous les 5 ans. Une moyenne de 400.000 bouteilles/an sont réformées, dans ce même cadre, sur un parc bouteilles de 20 millions d'unités. En effet, le gaz butane est à l'origine de 90% des brûlures en Algérie. Parmi les 10.000 victimes de brûlures admises aux hôpitaux chaque année, 1.000 nécessitent une hospitalisation dont 100 décèdent. Les victimes se comptent parmi toutes les catégories sociales, des personnes riches et d'autres pauvres, des hommes et des femmes instruits et d'autres illettrés. La prise en charge thérapeutique d'un seul grand brûlé revient, en moyenne, à 1,5 million de dinars. Il y a, aussi, lieu de noter que ces dernières années, le nombre d'accidents domestiques, liés à l'utilisation d'appareils ou d'ustensiles de cuisine contrefaits, ne cesse d'augmenter. En effet, des autocuiseurs importées de Chine, n'offrant pas de sécurité, ne cessent de faire des victimes. Il s'agit de véritables bombes qui peuvent exploser à n'importe quel moment. Le service des grands brûlés et de la chirurgie réparatrice enregistre, chaque mois, une vingtaine de cas de brûlures, suite à l'explosion de ces autocuiseurs. Les brûlures des 1er et 2ème degrés ont, visiblement, augmenté, ces derniers temps, vue la qualité médiocre de ces autocuiseurs, importés de Chine et vendus à des prix, ne dépassant pas les 2.000 DA. Parfois, les brûlures sont du 3ème degré. Outre les brûlures de la peau, une explosion peut aussi provoquer, lorsqu'elle est très puissante et c'est le cas des autocuiseurs, des brûlures pouvant atteindre l'appareil respiratoire. Croyant faire une bonne affaire, de nombreuses ménagères, attirées par le prix d'une cocotte de Chine, n'hésitent pas à l'acheter. Pour un consommateur, le prix constitue le principal attrait, lors de l'acquisition d'un produit, surtout que la différence de prix entre un produit d'origine et un produit contrefait est de taille. Les produits chinois sont les plus sollicités, vu leurs petits prix. Les autocuiseurs importés de Chine, sont proposés entre 1.200 et 2.000 dinars, tandis que ceux importés des pays européens, peuvent dépasser les 10.000 DA. Devant cet état de fait, de nombreux médecins mettent en garde des dangers de l'utilisation de certaines cocottes qui ne répondent pas aux normes requises et qui ne sont, malheureusement, pas sans conséquences, laissant des séquelles indésirables et sensibles, notamment au visage et aux mains.