Plus de trois semaines après la rentrée des classes, des établissements scolaires dans les trois cycles demeurent sans encadrement administratif, des centaines d'élèves sont sans professeurs des matières essentielles (maths, physique, arabe, français, histoire et géographie ) dans plusieurs collèges et lycées à travers le territoire de la wilaya, alors que le problème de la surcharge des classes se pose avec acuité. Les représentants des enseignants que nous avons contactés, hier, sont unanimes : l'académie n'a pas tenu toutes ses promesses. Ainsi, le responsable local de l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (UNPEF), qui s'est abstenu de toute critique sur la gestion de la rentrée des classes (sans doute pour ne pas capoter la prochaine rencontre prévue début octobre entre les responsables de ce syndicat et le directeur de l'éducation), concède toutefois que le déficit en personnel enseignant, notamment pour dispenser les matières dites essentielles, semble s'aggraver dans les établissements scolaires au niveau des trois cycles. «Le déficit en matière d'encadrement pédagogique des matières essentielles existe dans les trois cycles. Dans le moyen, à titre d'exemple, les listes de réserves du dernier concours de recrutement 2013 ont été presque épuisées. Le recours aux vacataires est nécessaire pour absorber le déficit», précise le premier responsable de l'UNPEF à Oran. Sur sa lancée, il a révélé que le problème de la surcharge des classes n'a pas été réglé et en particulier dans les nouvelles agglomérations, à l'exemple d'Oran-Est et les localités situées dans la zone orientale de la wilaya qui enregistrent une explosion démographique et urbanistique. Le coordinateur régional Ouest du Snapest, Aous Mohamed, fait, quant à lui, une critique sévère de la gestion de la rentrée des classes à Oran. Il a commencé son réquisitoire par énumérer les ratées de la rentrée scolaire en matière d'encadrement pédagogique et administratif, tout en regrettant l'absence de prévoyance de la part de l'académie. «Le désormais ex-chef de l'exécutif avait assuré, la veille de la rentrée, que le problème de la surcharge des classes était un mauvais souvenir, mais trois semaines après la reprise des cours, nous avons des classes avec plus de 42 élèves dans presque toutes les filières du secondaire. Et même la filière mathématique souffre de la surcharge des classes. Au lycée Brahim Tazi (ex-Courbet), il y a des classes de maths avec 45 élèves. Le problème se pose aussi à travers toute la région ouest du pays, notamment à Tiaret où nous avons atteint 64 élèves par classe. Il y a aussi le manque flagrant en matière d'encadrement des matières essentielles, à l'exemple des maths et de la physique sans oublier le déficit en matière d'encadrement administratif. Certains établissements du secondaire fonctionnent sans proviseur, ni censeur ni surveillant général», regrette notre interlocuteur. Des parents d'élèves du lycée Hirèche Mohammed (ex-Les Palmiers) avaient dénoncé récemment le climat de «déliquescence totale» dans cet établissement scolaire. Sans proviseur, avec un staff administratif dépassé par les événements et un manque flagrant de professeurs, les parents d'élèves estiment que rien ne laisse augurer de bon dans ce «bateau à la dérive». Dans d'autres lycées de la wilaya, la situation n'est pas meilleure. Dans le lycée Omar El Mokhtar situé à Akid Lotfi, le personnel enseignant ne cesse de dénoncer «la détérioration des conditions de travail en raison de la surcharge des classes et le déficit en matière d'encadrement pédagogique et administratif». Les enseignants avaient d'ailleurs observé un arrêt de travail la semaine dernière pour justement attirer l'attention des services concernés sur cette situation. «La rentrée des classes a été catastrophique dans ce lycée. Nous disposons seulement de 20 salles de cours pour 29 divisions. Nous avons cinq classes roulantes et quatre autres sans salles de cours», affirme la représentante des enseignants de cet établissement secondaire. Autre problème soulevé durant cette rentrée des classes est le manque terrible en classes préparatoires dans les écoles primaires dans certaines zones de la wilaya et essentiellement à Oran-Est. A Haï Es-Sabah, des parents qui ont fait le tour des écoles primaires n'ont pas réussi à inscrire leurs enfants.