La crise du carburant qui a touché l'ouest du pays a eu son onde de choc à Alger. Les stations d'essence de la capitale ont connu, mercredi et jeudi, un rush sans précédent des automobilistes qui craignent de subir le même problème de carburant qu'a vécu Oran et plusieurs wilayas de l'Ouest. Dans cette polémique qui a pris des proportions inquiétantes, l'entreprise Naftal joue au pompier en rassurant sur la disponibilité du carburant en qualité et en quantité. Des assurances exprimées par le directeur de la branche commercialisation de Naftal, M.Mohamed Arezki Rabia à l'APS. « Nous tenons », a-t-il déclaré à l'agence de presse, « à rassurer les automobilistes sur la disponibilité des carburants en qualité et en quantité. Les inquiétudes sur l'offre des produits Naftal ne sont pas fondées». Ceci pour apaiser les esprits dans la capitale où des files d'attente interminables ont été observées jeudi devant les stations-service. Cette tension sur le carburant à Alger, le responsable de Naftal l'a justifiée par 'la découverte dans l'ouest du pays de quantités d'essences importées d'origine douteuse a alimenté les craintes sur une rupture des approvisionnements, provoquant un rush sur toutes les stations-service''. Des déclarations d'un responsable de Naftal qui ne laissent aucun doute sur la distribution d'un carburant importé non conforme à l'Ouest, mais qui n'explique toujours pas l'origine du problème. Sur la tension à Alger, le directeur de la branche commercialisation de Naftal souligne qu'il « ne s'agit pas d'une pénurie de carburants, mais d'une forte tension accentuée par les craintes sur une baisse de l'offre de Naftal après cet incident ». Tout en rassurant que « L'approvisionnement par Naftal des points de vente de carburants suit son cours normal avec un renforcement de la distribution dans les petites stations-service privées, situées au cœur de la capitale. Ces petites stations-service dont les stocks s'épuisent rapidement seront alimentées par Naftal dans la journée même. Naftal vient d'obtenir des dérogations auprès de la wilaya d'Alger pour autoriser les camions-citernes à circuler durant la journée en vue d'alimenter ces points de vente ». Concernant le carburant importé de qualité douteuse, M. Rabia a expliqué que Naftal a procédé au retrait de toutes les quantités distribuées aux stations-service de l'ouest du pays, affirmant que l'analyse des échantillons de ce carburant est toujours en cours. Mercredi dernier, c'est le directeur du district carburant pour la région ouest de cette entreprise, M. Mohamed Laïd Reddada, qui a affirmé que « des échantillons d'un carburant importé, d'une qualité douteuse, sont en cours d'analyses plus poussées au laboratoire spécialisé de Naftal à Alger ». Le même responsable a indiqué : 'Nous avons reçu de nombreuses réclamations d'automobilistes qui se sont approvisionnés en essence 'super'' et dont les véhicules sont aussitôt tombés en panne. Plusieurs stations de la wilaya d'Oran et une de Tlemcen sont incriminées par les plaignants''. Il a également rassuré que 'nous avons isolé les camions-citernes qui ont transporté cette cargaison importée. Les échantillons prélevés et analysés à Oran n'ont pas donné des résultats suffisants, d'où le recours à notre laboratoire spécialisé d'Alger''. Le même responsable a reconnu, concernant le carburant pollué, que 'ce carburant a une couleur qui tend vers le marron, alors qu'il devait être transparent. De même qu'il comportait des résidus douteux. Nous travaillons actuellement pour déterminer la nature de ces résidus''. D'autre part, 100 dossiers d'indemnisations ont été déposés auprès du service commercial de Naftal par les victimes. 'Ils seront indemnisés suivant les procédures d'usage avec la collaboration des organismes d'assurances'', a assuré M. Reddada, qui a indiqué que les travaux de réparation des équipements des stations endommagés ont d'ores et déjà débuté, notamment pour les stations automatisées relevant du réseau Naftal.