Des habitants d'El-Barki, Petit Lac et Victor Hugo viennent de lancer un appel pressant aux responsables du secteur des transports à Oran et aux services de sécurité pour intervenir et mettre un terme au calvaire qu'ils endurent quotidiennement à cause des agissements des transporteurs clandestins, communément appelés par les Oranais «hacharate» (insectes). Il s'agit, en fait, de vieux fourgons aménagés pour la circonstance et qui concurrencent les autobus sur nombre d'itinéraires, notamment sur les lignes reliant la ville à certains quartiers populeux comme ceux de Petit Lac, El-Barki, Bastié et Victor Hugo ou encore les localités limitrophes de la ville d'Oran comme El-Kerma et Haï Nedjma (ex-Chteïbo). Selon un habitant du quartier d'El-Barki, dont le père a été mortellement fauché par un de ces clandestins l'année dernière, ces «chauffards» n'ont aucun respect du code de la route. «Ces transporteurs sont à l'origine de plusieurs accidents, notamment sur l'artère principale d'El-Barki. Mon défunt père qui voulait traverser la route a été fauché par l'un des transporteurs et a perdu la vie. Le chauffeur a pris la fuite, laissant mon père gisant dans une mare de sang», assure notre interlocuteur. Ce dernier affirme que les parents sont contraints d'accompagner leurs enfants, notamment ceux qui doivent traverser cet axe pour regagner leurs établissements scolaires, de crainte des accidents. De son côté, un habitant du quartier de Victor Hugo a tenu à dénoncer les rixes quotidiennes au niveau de l'arrêt terminus entre chauffeurs et usagers et entre transporteurs eux-mêmes. Selon notre interlocuteur, initialement leur point de départ était au niveau du Bd Adda Benaouda dans le quartier du Plateau, mais les habitants, outrés par leurs excès, les ont chassés. «Finalement, ces clandestins se sont installés à Victor Hugo et continuent d'imposer leur diktat», joute la même source. Outre l'excès de vitesse et les dépassements dangereux, notre interlocuteur affirme que le stationnement anarchique de ces véhicules est à l'origine d'interminables bouchons au niveau de certaines artères. De leur côté, les transporteurs légaux de certaines lignes dénoncent ce qu'ils qualifient de «concurrence déloyale imposée par des fourgons activant dans l'illégalité et en toute impunité». Il y a lieu de signaler qu'une correspondance accompagnée d'une pétition signée par les habitants des quartiers concernés et par des transporteurs légaux sera adressée incessamment aux responsables de la wilaya d'Oran pour les inciter à intervenir et prendre les mesures qui s'imposent contre ces transporteurs clandestins. «Malgré les appels incessants des habitants et le danger permanent que constituent ces transporteurs depuis plusieurs années, aucune disposition n'a été prise. Nous espérons que notre appel trouve un écho favorable auprès des responsables de la wilaya», concluent les habitants des quartiers concernés.