Dans le passé, ces transporteurs clandestins reliaient le boulevard Adda-Benaouda (ex-Plateau) à Haï Daya (ex-Petit Lac). Les habitants de la deuxième ville du pays qui viennent de s'offrir le luxe et le confort du tramway ne sont pas près «d'être» lâchés de sitôt par les transporteurs clandestins appelés localement «hacharate». Ils reviennent en force ces derniers jours dans le seul but de mettre à plat les effets de l'été, l'abandon auquel sont livrés plusieurs centaines d'usagers des transports en commun. Ce moyen de transport, quoique illégal, est devenu phénoménal vu sa disponibilité à toute heure et sa disposition quant à assurer la liaison des villes et localités en mal de transport. Ces «hacharate» sont constitués de fourgonnettes aménagées en moyens de transport urbain. Dans le passé, ils reliaient le boulevard Adda Benaouda (ex-Plateau) à Haï Daya (ex-Petit Lac). En dépit de la traque déclenchée contre eux par les services de police, ces transporteurs clandestins font fi des lois interdisant leur circulation en élisant des coins stratégiques pour exercer clandestinement. La mise en fourrière de plusieurs dizaines de ces derniers n'a, contre toute attente, pas séduit les autres qui continuent à transporter clandestinement les usagers confrontés à de grandes difficultés pour se déplacer vers le centre-ville. Ainsi, leur retour est paradoxalement bien accueilli, étant donné que ces petits bus sont très demandés vu que les services qu'ils proposent sont exécutés en toute rapidité, c'est-à-dire que ces transporteurs clandestins prennent des départs en toute célérité sans obliger les passagers à observer les longues attentes dans les «arrêts» propres aux hacharate. Dans le tas, on trouve ces transporteurs de circonstances dans la ligne de transport urbain 29 qui relie le centre-ville à El Barki en passant par Petit-Lac. Le choix de cette ligne n'est pas un fait du hasard, car les bus affectés à la liaison de ces deux points n'arrivent plus à répondre aux besoins des usagers de cette ligne. Prendre un bus en cette période de canicule n'est pas aussi simple, les passagers sont souvent soumis au diktat des transporteurs en patientant pendant de longues durées dans les abribus et arrêts avant de s'entasser à l'intérieur du tas de ferraille roulant exposé à tous les risques orchestrés par les chauffeurs tout à fait identiques à ceux des films d'actions hollywoodiens. La trajectoire empruntée par un bus clandestin peut durer moins de 30 minutes alors que le bus des transports urbains prend tout son temps lors du voyage en traversant tous les embouteillages du bd Adda Benaouda, la rue Sidi Chahmi et le rond-point d'El Bahia. La ligne qui relie Es Seddikia à M'dina Jedida, n'est pas en reste. Pis encore, cette ligne est totalement désertée par les transporteurs affectés à la desservir laissant place aux hacharate. Les transporteurs agréés se plaignent de la non-rentabilité de cette ligne comparativement aux autres lignes 11, 51 et 4G. Outre la ville et ses environs immédiats qu'ils investissent, ces transporteurs clandestins assurent dès le début de la fin de journée, la liaison clandestine des localités rurales et semi-urbaines comme Bethioua, Hassi Bounif, Fleurus et Hassi Amer. A Bethioua, les usagers des transports en commun sont laissés en rade dès 16h. Sans l'apport des clandestins, la liaison des communes de Sidi Ben Yebka (est de la wilaya) à la ville d'Oran serait une mission qui relèverait de l'impossible. Le nombre de bus agréés et affectés à cette desserte reste en deçà des attentes des populations. Les explications ne manquent pas. «Vu l'absence de moyens de transport, nous nous retrouvons dans l'obligation de faire appel aux services de ces transporteurs clandestins qui réussissent à relier en un laps de temps très court la plupart des localités abandonnées par les transporteurs agréés», a indiqué un passager, ajoutant que «ces transporteurs clandestins colmatent la brèche ouverte par les transporteurs légaux».