Du classique cette semaine. Le verre à moitié plein ou à moitié vide qui s'entrechoquent dans un débat vif. Quand une même loi provoque chez des gens d'une même profession des lectures et des analyses diamétralement opposées, le mieux est d'écouter et s'informer. Recueillir un maximum d'avis. C'est le cas avec le projet de loi sur le livre encensé par les uns, décrié par d'autres. Hormis les questions se rapportant aux libertés qui concernent tout le monde, tout le reste relève des secrets du métier d'éditeur, des intérêts en lice. En attendant de se faire une idée précise, on prend le vide et le moitié plein. Mais quid du secteur de l'énergie ? Il n'est pas vide assurément ! Est-il à moitié plein ? C'est le débat ouvert par une convention du FFS où les dirigeants du secteur de l'énergie ont déclamé leur «foi» dans le potentiel fossile du pays, contesté l'idée d'un pic pétrolier et promettent, presque, une tranquillité énergétique sur cinquante ans. Certains regrettent que le casting de la Convention ait été organisé selon un modèle protocolaire où les dirigeants en place du secteur de l'énergie sont passés les premiers et ont imposé, dans la presse, la version optimiste du moitié plein. Il y a bien eu dans les séances qui ont suivies des experts qui ont contesté la béatitude officielle. Mais dans les médias, la tendance «séance du jeudi matin» l'a emportée. Résultat, les verres à trois quart plein des officiels n'ont pas rencontré l'inquiétude prospective exprimée par des experts «autonomes». Mais l'initiative du FFS a été utile à plus d'un titre. Et pour certains des experts présents, étonnés par l'aplomb avec lequel on annonce un troisième âge pétrolier pour le pays, le discours «dominant» a confirmé que la «culture fossile» est outrageusement au pouvoir dans le secteur. Du coup, les partisans raisonnables d'une transition énergétique et d'un investissement d'avenir dans les énergies renouvelables ont le spleen. Quant à ceux qui pensent que nous «allons vers un mur» si on ne s'attaque pas au gaspillage éhonté de l'énergie dans le pays, ils ont eu une vague «compréhension» officielle. Mais une compréhension impuissante. On ne touche pas au prix du carburant. On continuera à faire nos pleins de carburant pas cher et à envoyer chez nos frères au Maroc et en Tunisie. Pas plus qu'on ne touche à la manne de l'importation automobile. Mais n'en doutons pas, le sujet finira par s'imposer. Il faudra attendre, peut-être, que les opaques échéances électorales passent pour le voir ressurgir. Si l'optimisme fossile et sa «culture» installé restent inébranlables, le club sportif amateur (CSA) le MCA, qui s'estime snobé par la puissante Sonatrach a décidé d'engager la bataille. Il veut priver la puissante compagnie publique du droit d'utiliser le sigle MCA si elle n'accepte de signer la «Convention». La «coupe est pleine» disent les dirigeants du Mouloudia ! Match à suivre. Terminons par la morosité qui gagne certaines banques privées. La déprime même ! Après avoir perdu la manne du crédit-auto, ces banques avaient profité de «l'aubaine» du Credoc pour se spécialiser dans le commerce extérieur avec ses belles commissions à prendre, sans trop de risque, sans trop de fatigue. Sauf que Laksaci ayant trouvé que le verre déborde a décidé de tailler fort dans ces commissions. Résultat, les plus fortes des banques tentent de s'adapter en allant vers d'autres créneaux, mais pour d'autres le bilan s'affadit irrémédiablement. Et il est question de mettre la clé sous le paillasson.