Réuni le 7 novembre en extraordinaire, le Conseil de l'ordre du barreau de Mostaganem a décidé d'une journée de protestation au niveau des Cours de Mostaganem, de Tiaret et de Relizane dépendant de sa juridiction, pour dénoncer l'incident qui s'est produit au tribunal de Oued R'hiou qui porte atteinte aux droits élémentaires de la défense. Selon Me Ghobrini Ahmed, membre de l'ordre des avocats au barreau de Mostaganem, « cette journée de protestation a été décidée en soutien à nos confrères, deux stagiaires du tribunal de Oued R'hiou qui ont été lésés dans leur droit de stage par le procureur-adjoint du tribunal de Oued R'hiou ». « Nous sommes prêts , nous dira Me Ghobrini à hausser le ton en fonction de l'évolution de la situation, car nous attendons que des mesures soient prises à l'encontre du procureur et du procureur-adjoint du tribunal de Oued R'hiou ». Pour la genèse, nous explique le représentant du barreau de Mostaganem, deux avocats stagiaires au tribunal de Oued R'hiou se sont présentés le 27 octobre dernier dans le cadre d'une procédure de flagrant délit. Ils ont voulu assister les accusés en suivant la procédure légale, celle de présenter une lettre de substitution à leur maître de stage pour recevoir du Parquet un permis de communiquer avec les prévenus. En lui présentant cette lettre, le procureur-adjoint l'a déchirée devant les deux avocats stagiaires sans donner d'explication de cet acte, qualifié par Me Ghobrini, de grave atteinte aux droits élémentaires de stage. L'incident a fait réagir les maîtres de stage des deux stagiaires ainsi que le représentant du barreau qui ont décidé de geler le travail judiciaire au tribunal de Oued R'hiou et ensuite le tribunal de Relizane. 500 avocats ont protesté contre cet incident grave et dénoncé la position considérée « contraire à la loi», a souligné le représentant du barreau de Mostaganem. « Au lieu d'ouvrir une enquête pour éclaircir cette affaire, le Parquet de Relizane a pris parti pour le procureur-adjoint», a déclaré Me Ghobrini. La contestation continue pour les robes noires tant qu'aucune mesure n'est prise à l'encontre du procureur et du procureur-adjoint du tribunal de Oued R'hiou, selon les contestataires. Ce mouvement de protestation risque de se généraliser à travers toutes les Cours du pays si cette situation persiste sachant que ces actions sont également soutenues par le barreau de Sidi Bel-Abbès, de Mascara, de Tlemcen et de Boumerdès.