Le report de la visite du secrétaire d'Etat américain à Alger fera dire au MAE qu'il a été décidé d'un commun accord. Messahel ajoute que John Kerry a aussi reporté sa visite dans d'autres pays. «Elle aurait pu avoir lieu, il était possible que le dialogue reprenne à un niveau moindre mais nous avons convenu ensemble qu'elle soit reportée», a déclaré Lamamra. Il a souligné en parallèle que «les relations entre l'Algérie et les Etats-Unis sont fortes, continues et seront élargies à d'autres domaines». Relations qu'il estime «au plus haut niveau comparées aux échanges qu'ont les Etats-Unis avec tous les pays réunis de la région». Ce sont, souligne-t-il, «des relations politiques et stratégiques fortes et développées pas seulement dans la lutte antiterroriste mais aussi sur des questions stratégiques concernant la Méditerranée, le Moyen-Orient, la Corne de l'Afrique et autres, ce sont des intérêts importants et divers». Il considère qu'elles constituent « un facteur important pour le dialogue et la concertation entre les deux pays». L'option du «dialogue stratégique» a été lancée à Washington en présence de Messahel alors ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Selon Lamamra, ce dialogue se poursuivra sous l'égide des MAE. Dialogue qu'il annonce «prometteur sur les questions posées». Il note que «les Etats-Unis souhaitent avoir les avis de l'Algérie » et affirme, entre autres, qu'il n'y a aucune divergence entre l'Algérie et les Etats-Unis sur la question des droits de l'homme au Sahara Occidental. Par ailleurs, « la visite d'ONG en Algérie n'a pas de refus préalable», a affirmé le MAE. «On étudie toutes les demandes, on coopère avec celui qui respecte notre souveraineté et relate les vérités telles qu'elles sont sur le terrain», a-t-il dit. Pour ce qui est des recommandations adressées aux autorités algériennes par les observateurs européens dans leur rapport sur la tenue des législatives 2012, Lamamra explique que « ce ne sont à aucun moment des conditionnalités ou un moyen de nous forcer la main, il n'y a aucun contentieux entre l'Algérie et les observateurs européens». Sur les 32 recommandations des parlementaires européens, l'Algérie en a retenu, selon lui, «17 jugées acceptables parce que compatibles avec l'arsenal juridique national, le reste se projette sur plus de démocratie dans le processus électoral, qui ne veut pas dire qu'on ne veut pas aller vers plus de démocratie, l'Algérie prendra en toute souveraineté les recommandations dans ce sens, c'est bon pour elle et pour son peuple, pour peu qu'elles soient compatibles avec notre arsenal juridique».