L'Association de protection contre le sida, en partenariat avec l'association française le Planning Familial, organise, le 1er décembre prochain, une rencontre autour du thème «la Place des femmes et des hommes vivants avec le VIH ». Organisée à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie, la rencontre sera animée par des infectiologues algériens et français. La maladie du sida, considérée comme tabou dans notre société, connaît ces dernies mois une propagation fulgurante à travers le territoire national. Toutefois, des dizaines de personnes contaminées par le virus échappent ou évitent toute prise en charge ou contrôle médical, de peur de représailles au sein de la famille ou d'être exclus de la société. Ces sidéens qui ont du mal à se déclarer, freinés par la peur de la maladie, de la stigmatisation, de la discrimination ou encore de la répression, peuvent aussi, par sentiments d'ignorance ou de vengeance, représenter un danger involontaire ou prémédité pour la société. En dépit des examens prénuptiaux, exigés depuis quelques années aux futurs mariés, notamment la sérologie complète, les candidats au dépistage précoce du sida ne se bousculent pas aux portes des centres de dépistage du sida et autres maladies sexuellement transmissibles qui sont, pourtant, prêts à accueillir, sans ordonnance, anonymement et gratuitement, chaque individu voulant pratiquer un test de dépistage. Il est à rappeler que l'association de protection contre le Sida «Hak El Wikaya» a annoncé un projet pour rendre le dépistage accessible à toutes les populations. Cette unité de dépistage mobile du VIH/SIDA sera mise en place en décembre prochain, pour toucher toutes les communes de la wilaya d'Oran. Cette expérience pilote, la première du genre en Algérie, doit être généralisée à toutes les personnes, aussi bien les femmes, les hommes et les enfants. Les statistiques annoncées par l'association font état de 2.300 personnes vivant avec le VIH dans la région ouest du pays dont une centaine d'enfants. Pas moins de 400 cas de sidéens ont été recensés à Oran. Il est vrai que la recherche a permis d'améliorer le traitement du virus, après avoir progressivement passé d'une seule molécule à deux (bithérapie), puis à trois (trithérapie), voire à la multi-thérapie, l'espérance de vie d'un séropositif a été considérablement augmentée avec la possibilité de prolonger la vie d'un patient de 20 ans, mais son éradication reste encore un défi. La transmission materno-fœtal du virus du sida inquiète et démontre clairement que l'épidémie est dynamique et que le mal est dans la population générale, estiment médecins et spécialistes. A Oran, qui reçoit les cas de toute la région de l'Ouest, une vingtaine (23) d'enfants séropositifs sont enregistrés par an. L'augmentation des cas de sida pédiatriques est un signe révélateur que l'épidémie est dynamique et incite, désormais, à une sensibilisation très poussée vis-à-vis de la population pour qu'elle soit informée des risques.