Ooredoo, ex-Nedjma, prévoit le basculement d'au moins 1,5 million de ses abonnés vers la 3G dès les premiers jours de son lancement, a déclaré le DG de l'opérateur, Joseph Ged, qui était l'invité, hier matin, de Radio M, de Maghreb Emergent. Il a précisé qu'à ce jour, les opérateurs attendent le feu vert pour le lancement effectif de la commercialisation des offres de la 3G. «Nous avons mis le paquet depuis particulièrement deux années dans la modernisation de notre réseau, pour qu'on soit prêt pour le passage à la 3G. Je peux vous dire que le réseau Ooredoo a été complètement changé», explique Joseph Ged. Il affirme que Nedjma Ooredoo «a préempté le marché de la data» en lançant des offres Internet mobile 2.5 G «avant les autres opérateurs». «Cette stratégie de préemption avait le caractère de tester le marché, et l'appétit des Algériens pour la data, mais aussi pour qu'on soit prêt au nouveau réseau, commercial, service à la clientèle et marketing». Cette stratégie a été «une très grande réussite», affirme le patron de Ooredoo qui en donne pour preuve les «3 millions d'abonnés actifs» à son offre Internet mobile de technologie 2.5G EDGE. Il s'agit, précise Ged, d'un «record mondial» sur ce segment de la technologie. Interrogé sur la décision de l'ARPT d'opter pour un 2e numéro spécifique à la 3G, le DG de Ooredoo défend son point de vue opposé à cette option. «Nous avons déclaré officiellement et officieusement et nous continuerons à dire qu'il est dans l'intérêt des usagers algériens d'avoir un seul numéro, une seule puce, et un seul abonnement», affirme Ged précisant aussi que l'opérateur «respecte la décision de l'ARPT». Néanmoins, il estime qu'il existe des solutions (informatiques) pour répondre aux appréhensions du régulateur sur la question de séparation de la comptabilité entre les chiffres d'affaires 2G et 3G, et aussi concernant les craintes sécuritaires. Mais, «la ligne à ne pas dépasser», déclare Ged, c'est celle de deux abonnements. «Notre position à Ooredoo c'est d'avoir un seul abonnement, y compris quand on parle de deux numéros», dit-il. LICENCE PAS CHER Le patron de Ooredoo estime que si ces coûts supplémentaires (nouvel abonnement et 2etéléphone) venaient à être effectifs, cela irait à l'encontre de la «volonté des pouvoirs publics de démocratiser le haut débit» en faisant en sorte que «le prix de la licence 3G ne soit pas élevé». En réponse à une question sur le retard énorme pris dans le lancement de la 3G, Joseph Ged considère «qu'il est rattrapable». A propos des objectifs de Ooredoo en termes d'abonnés de la 3G, le DG de l'opérateur prévoit la migration de 1,5 million de ses clients actuels. Sur la nature de l'utilisation des puces data de Ooredoo, Ged révèle que parmi les trois millions des usagers de l'Internet mobile (2.5 G), «70% sont dans la mobilité (utilisent leurs puces data dans des smartphones et tablettes, ndlr), et 30% seulement via les clés USB». Les discussions à ce propos avec le régulateur sont à «un stade assez avancé», précise-t-il mais sans que la question ne soit tranchée. «Nous avons trouvé une solution pour les deux numéros (pour une même puce, ndlr) pour éviter aux usagers d'avoir deux téléphones. C'est le compromis trouvé entre les opérateurs et l'ARPT. Et maintenant on parle de deux abonnements. Alors, les deux abonnements c'est une ligne qu'il ne faut pas franchir parce que cela va engendrer beaucoup de dépenses pour le consommateur». OUVERTURE DE CAPITAL EN 2014 Sur un autre registre, le patron de Ooredoo affirme que l'opérateur, filiale du Groupe Ooredoo, qui compte 17 autres opérateurs mobiles, n'a pas rapatrié de dividendes depuis son entrée sur le marché algérien en 2004. «Tous les bénéfices ont été investis dans la compagnie. Juste pour l'année 2013, les investissements ont atteint 50% du chiffre d'affaires net», pour «renforcer la part de marché» de l'opérateur. Néanmoins, «à un certain moment, il y aura rapatriement des dividendes». Mais pour le moment, Ooredoo «espère une ouverture de capital sur le marché de la Bourse d'Alger». Des réunions ont déjà eu lieu à ce propos «avec l'ancien DG de la Cosob», dans l'attente de «démarches» plus concrètes «au début de l'année prochaine». Interrogé sur le degré d'ouverture de capital, Joseph Ged estime que cela dépendra de «plusieurs paramètres», mais que cela tournera «entre 10 et 15% de la valeur globale de l'entreprise». PAS DE CRAINTE DE LA VENUE D'ORANGE Annoncé comme futur acteur MVNO (opérateur virtuel) en Algérie, le français Orange ne fait pas peur à Ooredoo. «Pour l'instant les opérateurs virtuels ne sont pas autorisés, sauf s'il y a une nouvelle loi. Ooredoo opère dans plusieurs pays. Orange est notre concurrent en Tunisie, et ils n'ont pas fait grand-chose. On ne craint pas ces grands noms. Nous sommes sur des marchés où il existe plusieurs MVNO, comme à Oman, où ils n'ont pas fait des percées importantes. Je pense que ce n'est pas le moment, mais le marché pourra évoluer.» Sur la partie engagement sportif de l'opérateur en tant que sponsor de l'équipe nationale de football et de plusieurs clubs, Joseph Ged a annoncé, à propos de la Coupe du Monde, l'intention de Ooredoo de participer à la subvention du billet d'avion vers le Brésil. «Nous sommes en discussion avec la FAF et les autres partenaires pour faire baisser au maximum le prix du billet pour les supporters algériens pour aller au Brésil», a-t-il déclaré.