« Un autre pas vers l'avenir et l'espoir », c'est le slogan adopté pour ce 4ème congrès du Rassemblement national démocratique (RND) qui réunit 1.420 délégués des wilayas et qui se tient, aujourd'hui et demain (24 et 25 décembre), à l'hôtel «El Aurassi». Ainsi, après 6 mois de débats intenses, parfois houleux, depuis le départ de l'ex-secrétaire général, M. Ahmed Ouyahia, qui a présenté sa démission du poste de secrétaire général du parti, au mois de janvier 2013, avec pour motif la préservation de l'unité de cette formation politique, fondée en 1997, le RND amorce un virage qui s'annonçait, au départ, périlleux, mais la courbe a été, finalement, ajustée pour permettre une transition (ou continuité), en douce. M. Abdelkader Bensalah, qui a, depuis, assuré l'intérim au poste de secrétaire général du parti, laissé vacant, après le départ de Ouyahia, « sera plébiscité au poste de SG du parti, sans trop de peine, à la fin des travaux de la première journée du congrès », prévoient des sources concordantes, ainsi que les nombreux congressistes que nous avons interrogés, à ce sujet. « Certes, dans les premiers jours qui ont suivi le départ de Ouyahia, il y avait d'autres prétendants au poste de secrétaire général du parti, dont Boubakeur Benbouzid et Cherif Rahmani, mais les ambitions se sont éteintes face à l'intérêt du parti qui recommande, pour cette période un homme unificateur, et tous les militants du parti accordent, aujourd'hui, leur pleine confiance à M. Abdelkader Bensalah », soutient M. Boudjemaâ Atia, ex-député et membre de la commission de préparation du congrès. Ce dernier, joint, hier, par téléphone, indique qu'il n'existe aucune influence ou orientation, quant au choix des congressistes à ce sujet ou d'autres questions non moins importantes qui seront abordées, lors de ce rendez-vous. « On a opéré une large concertation avec la base militante qui a précédé le rendez-vous d'aujourd'hui en commençant par les communes, puis les wilayas, avant d'aller vers la tenue de 9 congrès régionaux. Les recommandations exprimées par les militants, lors de ces rencontres, tenues durant le mois de novembre, avaient pour but d'approfondir le débat et permettre aux militants d'exprimer leur point de vue, en toute liberté, afin de faire part de leur vision et réflexion, autour de la place du parti et du rôle qu'il doit incarner, à l'avenir, sur la scène nationale. L'ensemble des préoccupations ont été, donc, prises en considération, et dans ce cadre, je peux affirmer que chaque militant se retrouvera dans les 7 projets inscrits à l'ordre du jour du 4ème congrès », souligne, encore, notre interlocuteur. On apprendra, dans ce contexte, que « les 7 projets en question, dont des modifications à apporter au règlement intérieur et la révision, à la baisse, du mandat des membres du secrétariat national et des coordinateurs des bureaux de wilayas qui sera ramené de 5 à 2 ans, en sus d'autres plateformes économique, sociale et politique, qui seront adoptées, lors des travaux du congrès, devraient apporter du nouveau, en matière de gestion des structures du parti, comme le souhaitent la majorité des militants ». Bensalah avait exprimé, dimanche dernier, lors d'une réunion avec les 200 membres de la commission de préparation du congrès, sa satisfaction quant aux conditions de préparation du 4ème congrès qui marquera, avait-il dit, le «couronnement d'un effort collectif», non sans rappeler que «le RND est sorti vainqueur de la crise, grâce au dialogue et à l'attachement de ses militants, à la nécessité de bannir l'exclusion, la marginalisation et les décisions unilatérales». Bien sûr, on n'omet pas de rappeler que 30 % des sièges du conseil national qui sera dégagé, à l'issue du congrès, sont réservés aux femmes, et un autre quota de 20 % consacré aux jeunes. Jugeant que l'étape est cruciale pour s'ancrer, davantage, dans la scène politique, le RND ne semble, toutefois, pas pressé d'apporter son soutien à un 4ème mandat pour le Président Bouteflika. « Il est sûr que nous nous engagerons avec force, dans la prochaine campagne électorale pour la présidentielle, mais au RND, nous n'avons pas encore décidé du candidat qui aura notre faveur, lors de cette échéance. Nous apportons notre soutien indéfectible au Président Bouteflika et à son programme dans l'étape actuelle, on n'a jamais parlé d'un soutien pour un 4ème mandat », a laissé tombé M. Boudjemaâ Atia. Celui-ci estime qu'il est «incorrect» de parler d'un 4ème mandat avant que le concerné n'exprime, lui-même, cette volonté. Un wait and see qui viendrait renforcer le doute sur un 4ème mandat du Président Bouteflika.