Malgré la violence des derniers évènements de Guerrara, j'ai tenu à garder le calme et agir avec la sagesse d'un épi de blé : «baisser la tête devant la tempête, laisser passer les souffles violents sans perdre pied, attendre le retour du soleil, redresser la tête, voir plus clair autour, réfléchir, agir, mais ne jamais réagir». Ces évènements ont été si douloureux et si graves, qu'il était difficile d'y voir avec discernement, et reconnaître objectivement la vérité du faux, avant le retour du calme et du soleil. Mais après l'émission de Canal Algérie du jeudi 5 décembre consacrée à cet évènement, j'ai cru devoir rompre mon silence et écrire quelques mots en réponse à certaines déclarations faites par l'invité de l'émission, et apporter quelques éclaircissement que je juge nécessaires, pour comprendre ce qui a été dit ou pas dit au cours de cette émission. J'espère ainsi, contribuer à l'instauration d'une paix durable au M'Zab, assise sur des bases civilisationnelles solides et non circonstancielles. Je commence d'abord par féliciter les responsables de Canal Algérie, pour avoir exposé aux téléspectateurs un évènement «brûlant», alors qu'il y a quelques années, de telles émissions étaient un tabou interdit. Je dois féliciter d'une façon particulière les journalistes qui se sont attelés sur un drame qui devait toucher tous les Algériens. La principale lacune de cette émission, réside dans l'absence d'un représentant de la communauté Arabe1 . Il faudrait espérer entendre un jour la voix de cette communauté, qui doit s'exprimer publiquement et contribuer à la restauration de l'entente et de la fraternité entre deux communautés, condamnées à cohabiter pour construire l'Algérie de la liberté et de la diversité. Il est vrai que la jeunesse du M'Zab, au même titre que toute la jeunesse algérienne, souffre d'ignorance, de chômage et de nombreux maux sociaux ; mais cela ne justifie en rien ce qui s'est passé à Ghardaïa en 1975, et en 1985, à Guerrara en 1989 et en 2004, puis le 7 Aout 2013, et les 5 et 6 décembre 2013, ni ceux de Berriane, en 1992 et entre 2008 et 20102 . Et pour être équitable, je dois également féliciter l'invité pour son courage, et son calme. Visiblement gêné, il a évité certaines questions, mais il a dit autant par «ce qu'il n'a pas dit». Il était manifestement animé d'un esprit conciliateur très louable, et ce, malgré le choc qu'il a dû subir au même titre que tous les habitants honnêtes de Guerrara. Les insuffisances du débat étaient nombreuses mais je n'évoquerai que celles qui pouvaient selon mon avis, porter préjudice à l'une ou l'autre des parties en conflit au M'Zab d'une façon générale et à Guerrara d'une façon particulière. J'essayerai par la même occasion, d'apporter des éclaircissements, que j'estime nécessaires, à certains points qui seraient restés obscurs dans l'esprit des téléspectateurs qui avaient suivi le débat. On pouvait également relever certaines contradictions dans les déclarations de l'invité, j'essayerai d'élucider les plus importantes. Avait-il peur ou n'avait-il pas peur ? En fait on reconnait parfaitement qu'il avait peur de parler des dossiers restés, selon lui «en souffrance pendant plus de 30 ans». L'exemple qu'il a cité après insistance de l'animatrice, était plutôt insignifiant : une histoire de bain thermal entre l'APC et son ex gérant. Ensuite, il a fait signe en dessinant un rectangle, mais il a avalé ses mots. Pourtant, celui-là tel que je l'ai deviné, était plus important et avait provoqué il y a quelques années une mise à feu de biens Mozabites à Guerrara. Je pense qu'il avait voulu évoquer l'incident de la plaque du lycée qui devait porter le nom de l'Iman Cheikh Brahim Bayoud ; ou alors il voulait évoquer la plaque du lycée technique qui devait porter le nom du grand poète, le Dr. Salah Kherfi. Disons au passage que le dossier de Cheikh bayoud, constituait un litige important entre l'ex Parti unique et l'organisation des Anciens Moudjahidines au sud, d'une part, et la communauté Mozabite d'autre part. C'est l'un des dossiers les plus lourds en souffrance dans les archives des autorités centrales. Il fait très souvent l'objet de spéculations, qui enveniment les rapports entre les deux communautés du M'Zab. Pourtant, les reconnaissances de personnalités éminentes de la révolution, telles le Président du GPRA Ben Youcef Ben Khedda, son Ministre de l'intérieur Abdallah Ben Tobal, et Mahmoud Hakimi, secrétaire du Président Ferhat Abbas, auraient dû permettre de statuer définitivement sur ce dossier. J'ajouterai ici, que sans le «Non» historique prononcé par l'Imam Cheikh Bayoud, délégué du Sud à l'Assemblée Algérienne, à la fameuse réunion d'Ouargla pour «le projet De gaulle du Sahara Français», l'Algérie aurait perdu le Sahara et ses richesses. Une autre contradiction importante m'est apparue dans le discours de l'invité : il s'agit de la jeunesse Mozabite qu'il arrivait à contrôler à travers les structures sociales d'une part, et qu'il accuse d'autre part, d'avoir endossé une responsabilité égale dans les forfaits commis. Il attribua cette responsabilité à son ignorance et au fait «qu'elle n'ait pas gouté comme ses ancêtres, à la concorde entre les deux communautés». Il est certain que, du fait du chômage, du niveau scolaire, et de la violence enseignée par les médias, puis, du fait que le seul divertissement qu'on lui offre, se résume au football, et aux galas, la jeunesse des deux communautés, souffre d'une baisse grave dans son niveau d'éducation, de son civisme et de l'amour du travail. Cette fatalité nationale s'aggrave au M'Zab du fait de l'isolement des deux communautés entre elles et de la différence des structures sociales d'encadrement. Par ailleurs, l'analyse de la chronologie des incidents de Guerrara des 24 et 25/11/2013, leurs causes (équipe gagnante et équipe perdante), ainsi que les statistiques des dégâts économiques et corporels subis par les deux communautés, démontrent parfaitement l'inégalité des responsabilités et la différence de contrôle de l'une ou de l'autre des jeunesses. Une autre contradiction et injustice que l'invité de Canal Algérie a commise à mon avis à l'égard de la jeunesse mozabite, et qui serait selon lui, l'une des causes des conflits, serait «la manipulation de cette jeunesse par des milieux d'intérêts et de subversion». A ma connaissance et surtout à Guerrara, la jeunesse mozabite évolue dans la transparence totale et au sein de structures d'entraide pour l'intérêt des deux communautés3 . Elle répond spontanément aux appels de la Mosquée, de l'Achira (Grande famille patriarcale), de l'APC ou des instances régionales ou nationales, diffusés par haut parleur dans toutes les mosquées Ibadites et par radio FM. Il n'y a effectivement de perte de contrôle qu'au moment des échauffourées, des attaques surprise à l'image de celle qui eut lieu à la sortie du stade le 24/11/2013. La jeunesse mozabite prise au dépourvu, réagit alors pour se défendre, et défendre ses biens. Victime d'une agression préméditée, à l'instar des incidents de Ghardaïa et Berriane, cités ci-dessus, répond malheureusement maintenant, à une logique de violence et de vengeance. Mais elle a chaque fois, payé de gros tributs aux interrogatoires et devant la justice par voie de conséquence. Il est important de souligner qu'après les deux nuits sanglantes des 24 et 25 novembre 2013, ce n'est qu'après l'intervention des renforts des forces de l'ordre, que le calme est revenu. Il faudrait à ce propos, rendre un hommage particulier à ce corps de l'état qui a agi avec responsabilité, efficacité et neutralité. Toute réflexion faite, je crois que l'invité de Canal Algérie a eu parfaitement raison de taire certaines causes des conflits, pour multiples raisons : 1- Elles sont bien connues des autorités locales et nationales et les évoquer sur un écran suivi à l'échelle internationale, n'aiderait en rien à les résoudre. 2- Si l'état algérien a réellement l'intention de traiter le mal d'une façon définitive et durable, les Mozabites des 3 citées les plus touchées par ces évènements depuis 40 ans, ont écrit suffisamment de rapports. Ils ont fourni suffisamment de témoignages, pour qu'une commission nationale permanente se penche sur les dossiers et propose des décisions appropriées, avant que cette affaire ne soit exploitée par des forces occultes à l'intérieur et à l'étranger. 3- Certaines voies ségrégationnistes et certains médias subversifs sur internet, se font entendre suffisamment haut depuis quelques temps, pour que les représentants de l'état s'en inquiètent et prennent les dispositions qui s'imposent.4 4- Animé également par un souci d'apaisement, je ne veux pas citer d'autres exemples dans cet écrit que je veux limiter à son seul objectif d'éclaircissement ; et je fais à mon tour confiance aux Autorités Nationales surtout après leur dernière intervention. Un acte juste, vaut plus que mille communiqués. Ces autorités sont à même de pouvoir tirer des enseignements suffisants des faits suivants : a- Chronologie des évènements antérieurs et leur scénario répétitif b- Impunité des agresseurs depuis plus de quarante ans c- Insuffisance des enquêtes d- Traitement des dossiers d'emploi, d'urbanisme et de lutte contre la délinquance , par les autorités locales et centrales5 e- Proposition de solutions prenant en compte sans détour, les véritables raisons des conflits, et mettant en avant-garde les intérêts de l'Algérie, son unité et le droit des minorités au libre exercice de leurs traditions et de leurs spécificités. Sur le plan religieux, tout le monde s'accorde pour dire que les écarts mini mes entre Ibadisme et Malékisme, ne justifient en rien la haine et la jalousie exprimées par les actes de vandalisme et les agressions perpétrés aux différentes occasions contre les Mozabites. Et si du côté Ibadite aucun théologien n'a jamais qualifié les Sunnites de négateurs (Kafirines) ; ceci n'est malheureusement pas le cas de certains extrémistes, salafistes et surtout Wahhabites qui assimilent sans discernement, les Ibadites aux Kharijites. Cette injustice historique d'origine politique a été même glissée dans un manuel scolaire algérien, à la fin des années 90. Les quelques 2 à 3 % de différence dont a parlé cheikh Chekkate, au cours de l'émission, ont malheureusement permis entre autre, à deux orateurs dans une mosquée algéroise pendant un Ramadhan des années 90, de qualifier les Ibadites de négateurs. L'un d'entre eux fut nommé à haut poste de l'Etat. J'ai dû adresser alors une lettre de mise au point à l'Imam de la dite mosquée. Tel que l'invité de Canal Algérie l'a souligné, les Ibadites, très tolérants, n'hésitent pas à prier dans les mosquées malékites6 . Une meilleure vulgarisation de l'Ibadism, deuxième école musulmane en Algérie, pourrait aider à dissiper bien des préjugés chez les Algériens ; cette campagne incombe autant au Ministère des Affaires Religieuses et des Wakfs, qu'au Ministère de l'éducation Nationale, qu'aux Ulémas, au Conseil Islamique Supérieur et aux Imams de mosquées.7 Avant de conclure, je voudrais revenir sur deux points importants évoqués au cours de l'émission : A- LA FEMME MOZABITE L'avis émis par l'invité sur la femme mozabite n'est plus partagé par la majorité Mozabite ; il est encore moins celui de la «Perle» qu'il voudrait, au 21 siècle, «cloitrer à la maison et enfermer dans un coffre-fort», car elle serait précieuse dit-il. En effet elle est très précieuse, et elle est d'autant précieuse, qu'elle doit être traitée en tant qu'être humain, et tel que l'Islam le prescrit. Aujourd'hui, Dieu Merci, malgré les grandes difficultés qu'elle rencontre au sein de la société masculine du M'Zab, la «Perle» Mozabite a sauté par-dessus les remparts de la «fausse protection», pour fréquenter par centaines, les universités algériennes et étrangères, ainsi que les établissements paramédicaux. Elle a même acquis des postes d'enseignement dans des universités et dans des centres de recherche internationaux ; ceci, sans renier pour autant, ni ses valeurs, ni son identité. B- LA RECONCILIATION A l'occasion de chaque conflit au cours duquel on a déploré des mises à feu de biens appartenant aux Mozabites, des blessés, et des morts, des appels très louables ont été lancés, pour l'apaisement et la réconciliation. Mais lorsqu'une partie d'un conflit quelconque, paye seule ou presque, les frais de cette réconciliation, et l'agresseur se retrouve impuni, il ne peut y avoir que frustration et soumission de la victime d'une part, et récidive de l'agresseur d'autre part. C'est la raison pour laquelle, la justice des hommes et celle de Dieu à laquelle les les deux communautés croient pieusement, se basent sur les principes fondamentaux suivant : 1- détermination claire des responsabilités et mise à l'index du premier agresseur. L'Imam Ali (Karrama Allahou wajhah) a bien dit : «le mal par le mal et le premier agresseur est le plus injuste (Wal Badi Adhlam)». 2- Le Prophète Mohamed (SAS) a donné droit à un soldat, de lui rendre un coup de fouet. Mais lorsque l'envoyé d'Allah a découvert son épaule pour recevoir le coup, le soldat l'a embrassé ! 3- Exceptés les fauteurs de troubles, les semeurs de la haine et de la ségrégation, qui se laissent guider par les manipulateurs, il y a dans les deux communautés, suffisamment de sages et de gens honnêtes, pour pouvoir rétablir un climat de concorde, sur la base des valeurs de l'Islam auxquelles toutes le deux s'attachent. Pour ce faire, le Coran a bien posé les jalons d'une paix équitable et durable : «Et si deux groupes de croyants se font la guerre, faites la conciliation entre eux. Mais si l'un d'eux agresse l'autre, combattez celui qui agresse, jusqu'à ce qu'il revienne à l'ordre d'Allah. Et s'il s'y conforme, réconciliez-les avec justice et soyez équitables, car Allah aime bien les équitables. Les croyants sont avant tout des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin que la miséricorde vous soit offerte «. (S49-V9/10) Mais, lorsqu'au moindre incident, les innocents sont attaqués chez eux, trainés dans la rue puis dans les commissariats et les palais de justice, incriminés, et condamnés, puis, appelés au pardon et à la réconciliation, cela ne fera que creuser le fossé entre les deux communautés, et remettre les échéances d'une paix durable. Actuellement, les Mozabites se sentent opprimés, en insécurité et abandonnés à une nouvelle forme de terrorisme. Soigner les blessures par des pommades anesthésiques, se leurrer par des communiqués ou des discours pompeux, ne peut conduire qu'à la catastrophe. Le peuple est un enfant qui s'éduque par l'exemple ; lorsque on l'habitue au mensonge et aux faux espoirs, il se rebelle et ne respecte plus ni la loi, ni celui qui la fabrique et la dépasse en premier. En conclusion, je me permets de rappeler quelques propositions concrètes, qui avaient été faites à plusieurs reprises : - Assoir l'autorité de l'état et assurer la neutralité de ses représentants : justice, forces de l'ordre, administration - Assainir les dossiers en instance : actes de propriété, permis de construire, emplois, etc. - Décentraliser au mieux l'administration ; les citoyens de Guerrara se déplacent à Ghardaïa, sur 120 Km, pour s'enliser dans une bureaucratie tentaculaire. Ils devraient disposer de plus d'une APC, et pourquoi pas d'une wilaya. - Structurer au mieux la communauté arabe sous l'autorité de notables et comités de quartiers - bâtir des agglomérations nouvelles pour les nouveaux arrivés, et créer des zones agricoles nouvelles à Guettara, Masaad, H'jira, Zelfana, par exemples, et désenclaver les citées surchargées. - Investir dans des projets créateurs d'emplois et offrir aux deux communautés des chances égales, sur la base des compétences. Les populations du sud algérien vivent sur les gisements de gaz et de pétrole et voient les gros investissements aller aux autres wilayas. Une usine de construction mécanique par exemple, pourrait très bien voir le jour à Ouargla ou Ghardaïa. - Etre intransigeant à l'égard des agresseurs et fauteurs de troubles pour dissuader les récidivistes - Réconcilier après rétablissement de la paix et de la justice. - Renforcer les dispositifs de surveillances, notamment dans les artères principales des villes et dans les foyers d'agitation bien connus - Impliquer d'avantage l'état en indemnisant les innocents sinistrés. Références bibliographiques : - Claude PavardLumières du M'Zab - UNESCO Vallée du M'Zab - Ali Yhya Maâmmar : Ibadism a sect of tolerance (English) - Ali Yhya Maâmmar : Les Ibadites ne sont des Kharijites (Arabe) - Brahim Bahhaz : La Dynastie Rustumide (Arabe) - Dr. Mohamed Nacer : Mes Cheikh tels que je les ai connus (Arabe) - Djeghaba Mohamed Dialogue et Monologue - Dr. Messaoud Mezhoudi : Les Ibadites - Par Pierre Bourdieu - Sociologie de l'Algérie 1- Reprouvant cette terminologie ségrégationniste surtout en ma qualité d'intellectuel, et cadre retraité de l'état, je le fais ici à contre cœur dans un souci de clarté imposée par les circonstances et les parties en prise. Force est de constater que les Arabes du M'Zab ne se disent pas Mozabites, même s'ils sont nés au M'Zab. Ne se disent Mozabites que les «Berbères arabisés» ou les «Arabes berbèrisés», pratiquant le rite ibadite. Ceux-là parlent l'arabe et le Berbère ; ils connaissent le Malékisme, car enseigné à l'Institut Al-Hayat de Guerrara et Al-Islah de Ghardaïa ; ils prient souvent dans les mosquées malékites. C'est l'une des rares communautés maghrébines qui a conservé, contre ouragans et marées, ses valeurs et ses traditions berbéro-arabes et islamiques. 2- En 1985 à Ghardaïa, les attaques surprises, les incendies des maisons et des véhicules Mozabites ont été déclenchés par un appel au Jihad lancé par un Muezzin d'une mosquée Malékite ; 3 nuits sanglantes se sont soldées par 2 morts et une centaine de blessés. A Berriane en 1990 les émeutes ont éclaté à la suite d'un litige aux «élections dites libres et honnêtes» ; on avait déploré 2 morts et une centaine de blessés. En 2008 les agressions ont éclaté sur un pétard du Mouloud, et les hostilités ont duré pratiquement 2 ans. A Guerrara, il y a eu autant de blessés, et un mort aux dernières émeutes ; les hostilités ont été déclenchées après un match de football. 3- Je citerai volontiers l'Association Errisala pour la distribution gratuite de médicaments ; Dar El-Imam pour les soins gratuits, les analyses médicales et les campagnes de dépistage ; Kobis pour la distribution d'eau de source ; les nombreuses campagnes qui se font par Serkha au bénéfice des deux communautés, notamment : l'assainissement et le nettoyage des grandes artères de la ville, L'intervention lors des crue de l'Oued Zegrir et de son barrage, . 4- «Journal des Malékites de Guerrara» : édité à l'étranger, il diffuse sur Internet, des articles des plus subversifs et des plus ségrégationnistes. 5- Un autre dossier qui mériterait d'être apuré est celui du Nouveau Agherm (Ksar) de Guerrara. Il s'agit d'un projet de construction bloqué du fait qu'une tribu (Arche) prétend qu'il existerait quelque part sur ce terrain, un Wali (Marabout) qu'on n'arrive pas à localiser. Les autorités locales n'ont pas pu régler ce litige, malgré les moyens techniques et scientifiques disponibles, pour réserver au dit Wali, le périmètre dû comme tous les Walis en Algérie. Il importe de noter que ce prétendu Wali n'existe même pas sur la liste des sites protégés du Ministère de la Culture, seul organisme habilité à statuer en la matière. Il faudrait peut-être souligner à ce propos, que Cheikh Bayoud, avait ordonné dès les années 50, par Fetwa (interprétation religieuse), la destruction de tous les dômes (Kouba) des Walis Mozabites et interdit les cultes jugés païens, qui leur étaient adressés. 6- Si les Mozabites préfèrent prier dans leurs propres mosquées et enterrer leurs morts dans leurs propres cimetières, c'est que l'Ibadisme est plus strict dans certains rites. 7- Au cours des deux dernières décennies, des conférences internationales à Oman, Amman et au Caire avaient statué sur cette injustice historique et redonné à l'Ibadisme sa place comme première école jurisprudence Sunnite, fondée à Baghdad. Faut-il préciser que l'Institut El-Hayat de Guerrara est l'un des rares, sinon le seul institut musulman, où les 4 rites (Fikh) sunnites sont enseignés en plus de l'Ibadisme ? Le lecteur des Fatwas de Cheikh Bayoud remarquera que très souvent, l'Imam Ibadite fait référence aux avis des différentes écoles sunnites ; il lui arrive même, pour certaines questions inédites, de «préférer» l'interprétation d'une école autre que la sienne. * Sociologie de l'Algérie Notes 1-Reprouvant cette terminologie ségrégationniste surtout en ma qualité d'intellectuel, et cadre retraité de l'état, je le fais ici à contre cœur dans un souci de clarté imposée par les circonstances et les parties en prise. Force est de constater que les Arabes du M'Zab ne se disent pas Mozabites, même s'ils sont nés au M'Zab. Ne se disent Mozabites que les «Berbères arabisés» ou les «Arabes berbèrisés», pratiquant le rite ibadite. Ceux-là parlent l'arabe et le Berbère ; ils connaissent le Malékisme, car enseigné à l'Institut Al-Hayat de Guerrara et Al-Islah de Ghardaïa ; ils prient souvent dans les mosquées malékites. C'est l'une des rares communautés maghrébines qui a conservé, contre ouragans et marées, ses valeurs et ses traditions berbéro-arabes et islamiques. 2-En 1985 à Ghardaïa, les attaques surprises, les incendies des maisons et des véhicules Mozabites ont été déclenchés par un appel au Jihad lancé par un Muezzin d'une mosquée Malékite ; 3 nuits sanglantes se sont soldées par 2 morts et une centaine de blessés. A Berriane en 1990 les émeutes ont éclaté à la suite d'un litige aux «élections dites libres et honnêtes» ; on avait déploré 2 morts et une centaine de blessés. En 2008 les agressions ont éclaté sur un pétard du Mouloud, et les hostilités ont duré pratiquement 2 ans. A Guerrara, il y a eu autant de blessés, et un mort aux dernières émeutes ; les hostilités ont été déclenchées après un match de football. 3-Je citerai volontiers l'Association Errisala pour la distribution gratuite de médicaments ; Dar El-Imam pour les soins gratuits, les analyses médicales et les campagnes de dépistage ; Kobis pour la distribution d'eau de source ; les nombreuses campagnes qui se font par Serkha au bénéfice des deux communautés, notamment : l'assainissement et le nettoyage des grandes artères de la ville, L'intervention lors des crue de l'Oued Zegrir et de son barrage, 4-«Journal des Malékites de Guerrara» : édité à l'étranger, il diffuse sur Internet, des articles des plus subversifs et des plus ségrégationnistes. 5-Un autre dossier qui mériterait d'être apuré est celui du Nouveau Agherm (Ksar) de Guerrara. Il s'agit d'un projet de construction bloqué du fait qu'une tribu (Arche) prétend qu'il existerait quelque part sur ce terrain, un Wali (Marabout) qu'on n'arrive pas à localiser. Les autorités locales n'ont pas pu régler ce litige, malgré les moyens techniques et scientifiques disponibles, pour réserver au dit Wali, le périmètre dû comme tous les Walis en Algérie. Il importe de noter que ce prétendu Wali n'existe même pas sur la liste des sites protégés du Ministère de la Culture, seul organisme habilité à statuer en la matière. Il faudrait peut-être souligner à ce propos, que Cheikh Bayoud, avait ordonné dès les années 50, par Fetwa (interprétation religieuse), la destruction de tous les dômes (Kouba) des Walis Mozabites et interdit les cultes jugés païens, qui leur étaient adressés. 6-Si les Mozabites préfèrent prier dans leurs propres mosquées et enterrer leurs morts dans leurs propres cimetières, c'est que l'Ibadisme est plus strict dans certains rites. 7- Au cours des deux dernières décennies, des conférences internationales à Oman, Amman et au Caire avaient statué sur cette injustice historique et redonné à l'Ibadisme sa place comme première école jurisprudence Sunnite, fondée à Baghdad. Faut-il préciser que l'Institut El-Hayat de Guerrara est l'un des rares, sinon le seul institut musulman, où les 4 rites (Fikh) sunnites sont enseignés en plus de l'Ibadisme ? Le lecteur des Fatwas de Cheikh Bayoud remarquera que très souvent, l'Imam Ibadite fait référence aux avis des différentes écoles sunnites ; il lui arrive même, pour certaines questions inédites, de «préférer» l'interprétation d'une école autre que la sienne.