Le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, présentera dans trois mois auprès du gouvernement, une série de mesures visant l'amélioration du cadre urbanistique et ce, pour en finir avec «les cités dortoirs» en attendant la révision totale de la loi sur l'Urbanisme. Lors d'une réunion d'évaluation consacrée aux résultats du secteur du logement de l'année 2013, tenue à l'hôtel El Aurassi, le ministre a souligné que le bilan 2013 est exceptionnel en matière de logement mais, il a reconnu que l'Algérie est très en retard dans la conception et dans l'exécution en matière d'urbanisme. Les instruments d'urbanisme utilisés sont dépassés. «Le POS et le PDAU ont été vidés de leur sens», a affirmé le ministre. Et d'ajouter : «Ce sont souvent des instruments révisés d'une façon aléatoire et subjective, et je dirais presque sur commande». Il dira encore que ces instruments génèrent l'incompréhension totale chez les citoyens. «Pourquoi on autorise à certains et on n'autorise pas à d'autres ?» Le ministre a affirmé qu'il est possible de prendre des mesures urgentes. Il a évoqué la possibilité d'accorder des concessions au secteur public et privé pour la construction de logements individuels et des duplex. «Prévoir d'autres équipements en dehors des équipements classiques, et qui seront lancés au même temps que les logements». Le 1er responsable du département de l'Habitat précise qu'il est possible de précipiter ces mesures par voie de décret. Il a également précisé que désormais aucun POS ne peut être délivré sans l'aval du ministère. Et ce, en attendant «la révision totale de la loi de l'urbanisme qui est aujourd'hui dépassée. Elle date de 1996», a-t-il mentionné. Le ministre insiste : «Il faut revoir par exemple l'octroi de permis de construire, les certificats de conformité». Et de préciser que certains citoyens subissent parfois une certaine injustice en raison de la complexité des procédures. Concernant le bilan de l'année 2013, Abdelmadjid Tebboune l'a qualifié d'exceptionnel. «657. 000 logements ont été lancés en 2013, soit 85 % des projets inscrits», a-t-il souligné. Il précisera que 247 000 logements étaient réceptionnés. «Un seuil jamais égalé depuis l'indépendance». A noter que la consommation financière a atteint les 80 % pour l'année 2013, avec un montant de 414,56 milliards de DA. Selon le ministre, son secteur prévoit le lancement de 300 000 logements en 2014 tous types confondus. Un objectif jugé «raisonnable» par le ministre. M.Tebboune a tenu a souligner que les entreprises nationales ont contribué en force dans la réalisations de ces projets (les entreprises publiques ont contribué à hauteur de 4 %, le privé avec 58 % et les entreprises étrangères avec un taux de 38 %», a-t-il souligné en mettant en cause la faiblesse du secteur public. «Ces 4% sont assurés essentiellement par Cosider», a-t-il précisé en soulignant la nécessité de la mise à niveau du peu d'entreprises publiques existantes. Le ministre a remis en cause les capacités de «Indjab». Ces 25 entreprises sont incapables d'assurer la réalisation de 8.000 logements par an. La raison pour laquelle le gouvernement a décidé de restructurer ces entreprises en les regroupant en cinq entreprises seulement, a-t-il affirmé.