La grève est de retour dans les manuels scolaires de cette année et le bras de fer engagé entre la «famille» éducative et le ministère de l'Education nationale n'est pas prêt à connaître une fin heureuse pour les élèves. L'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) et le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire (Snapest) débrayent à partir d'aujourd'hui. Le premier pour une semaine reconductible, le second pour deux jours. Au-delà du constat en lui-même et des raisons des uns et des autres, les conséquences de cette grève semblent ne concerner aucune des parties en conflit. En avant-garde du combat pour ce round-ci, l'Unpef et le Snapest en attendant le Cla et le Cnapest qui avaient, dès la deuxième semaine de janvier, annoncé leur désir d'en découdre avec la tutelle jusqu'à la satisfaction de leurs plateformes revendicatives. Des revendications qualifiées de «légitimes» par les différents syndicats qui sans se concerter à priori se sont donné le mot pour acculer le nouveau ministre de l'Education nationale et exiger la satisfaction totale des doléances professionnelles partagées par l'ensemble de la famille de l'éducation. Cette décision d'entrer en grève signifie l'échec des discussions entre la tutelle et les partenaires sociaux, plus particulièrement celles qui se sont déroulées entre le 21 et le 23 janvier derniers et qui ont poussé l'Unpef, selon son président, à se méfier des promesses ministérielles «verbales», exigeant du coup des garanties «écrites» du Premier ministre. Pour le Snapest, l'absence de concret de la part du ministère de l'Education nationale les appelle à hausser le ton si d'aventure la tutelle continue de jouer aux indifférents. Ainsi, et à partir d'aujourd'hui, l'Ecole algérienne renoue avec la grève, tiraillée entre un népotisme ministériel omnipotent et une volonté de contre-pouvoir souvent entachée de soupçons partisans ou de mainmise sur le combat originel syndical. Au-delà des exigences des uns et des autres, en faisant fi des intentions et des relais en place, l'Ecole semble être au carrefour d'un combat douteux où les seules victimes expiatoires restent l'ensemble des élèves d'un système mis en place sans l'aval des professionnels du secteur. Ces dernières lignes, nous les avons écrites dans un précédent éditorial sur le sujet, mais force est de reconnaître que rien n'a changé, n'a évolué, poussant les extrêmes au premier plan et érigeant le jusqu'au-boutisme en raison de gouvernance. LE CONSTAT EST LA, AMER, A L'IMAGE DE CES MOIS QUI SEPARENT LES ELEVES DES EXAMENS DE FIN D'ANNEE. A-T-ON LE DROIT D'HYPOTHEQUER L'AVENIR DE CENTAINES DE MILLIERS DE SCOLARISES A CAUSE DE L'ENTETEMENT DES UNS ET DES AUTRES ? A-T-ON LE DROIT DE PRENDRE EN OTAGE DES MILLIONS D'ELEVES POUR FAIRE ABOUTIR UNE REVENDICATION AUSSI JUSTE SOIT-ELLE ? L'ECOLE, A L'IMAGE DE L'ALGERIE, SEMBLE ETRE FOULEE AUX PIEDS DES INTERETS PERSONNELS, SECTORIELS ET DES PERSONNES PRENNENT TOUTES LES LIBERTES POUR DICTER LEUR LOI. QUI A RAISON ? QUI A TORT ? A CHACUN DE TROUVER SA REPONSE, MAIS IL EST PLUS QUE URGENT DE TROUVER UNE ISSUE A CE CONFLIT QUI S'ETERNISE POUR NE PLUS METTRE EN PERIL L'AVENIR DES ELEVES DE L'ALGERIE DES PAUVRES.