Candidat, pas candidat? C'est la question que commencent à se poser les milieux politiques algériens et étrangers, quant à la participation du Président Abdelaziz Bouteflika, à la prochaine élection présidentielle. Si tout est fait, actuellement, pour le pousser à postuler à un quatrième mandat, lui, par contre, reste, pour le moment silencieux, sinon adopte une stratégie qui voudrait qu'il laisse ses concurrents se jeter à l'eau pour, ensuite, jauger la situation et définir sa position. C'est ce que laissent supposer, en fait, les déclarations du Premier ministre Abdelmalek Sellal, hier, dimanche, en marge de la visite de son homologue tunisien, à Alger. 'Le délai pour la clôture de l'opération de retrait des formulaires de candidature n'est pas encore arrivé à son terme, et le Président Bouteflika a, tout le temps, pour retirer les formulaires''. Une phrase qui laisse penser que la décision du retrait de Bouteflika, pour cette présidentielle, n'est pas envisageable, dans l'état actuel des choses. D'autant que le ministre de l'Intérieur Tayeb Belaïz explique, de son côté, que «jusqu'à présent, le président de la République n'a adressé aucune demande au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, exprimant le voeu de présenter sa candidature, à la prochaine présidentielle». La candidature du Président Bouteflika, à la présidentielle de 2014, fait, par ailleurs, l'objet d'un formidable regroupement de partis politiques pour soutenir sa candidature. C'est le parti de M. Amar Ghoul, TAJ qui est derrière l'initiative de création du 'Groupe pour la loyauté et la stabilité'', formé de quelque 31 partis. Ce groupe a déclaré avoir même entamé la collecte de signatures pour le candidat Bouteflika, alors qu'à Souk Ahras, six partis politiques se sont regroupés, en coalition de soutien à un quatrième mandat présidentiel de Bouteflika. FRONT DU BOYCOTT Pour autant, tout n'est pas aussi 'parfait' dans cette configuration politique pré-électorale. Car si le RCD, une des figures de proue de l'opposition, a annoncé qu'il ne participera pas à cette élection, le boycott des partis islamistes, avec en tête le MSP de Abderezak Mokri, a étonné plus d'un. Le boycott des partis islamistes, rejoints, également, par d'autres partis comme celui de Abdelkader Merbah du Rassemblement patriotique républicain, donne une texture particulière à cette présidentielle qui, pour le moment, baigne dans un extraordinaire unanimisme pour le soutien à la candidature du Président Bouteflika. «Les Algériens veulent la stabilité, connaissent leurs intérêts et se soucient de leur avenir», a affirmé le Premier ministre, en réponse à une question des journalistes sur les appels au boycott de l'élection présidentielle du 17 avril prochain. Les candidats se bousculent au portillon, avec un nombre, pour le moment record, de 85 postulants, dont 18 présidents de partis politiques et des personnalités politiques de premier rang comme Ali Benflis et Ahmed Benbitour, qui, déjà, ont retiré les formulaires de souscription. De son côté, le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah a exprimé sa satisfaction sur la «forte» présence des partis politiques qui, a-t-il dit, «nous l'espérons, entreprendront des actions sérieuses, sur la scène politique, pour encourager le citoyen à se rendre aux urnes». Il a, également, appelé les organisateurs de ces élections à garantir toutes les conditions, favorisant l'accomplissement de ce devoir électoral citoyen. Enfin le ministre de l'Intérieur s'est 'corrigé'' en rectifiant le tir, à propos de ses déclarations sur l'interdiction de campagne des partis qui ont décidé de boycotter cette élection présidentielle. «Je n'ai pas dit que les partis qui ont décidé de boycotter la prochaine élection présidentielle ne pouvaient pas s'exprimer. Le boycott est une position politique et il est du droit de tout parti de l'exprimer. J'ai simplement dit que ces partis devaient le faire dans des espaces autres que ceux réservés à la campagne électorale''. Une rectification qui vient après une volée de bois lancée par les partis de l'opposition, dont 'les boycotteurs''.