Le Premier ministre a affirmé, hier, que «le peuple est souverain, personne ne peut lui imposer un quelconque choix». Abdelmalek Sellal garde toujours en main sa canne de pèlerin et poursuit «sa campagne électorale » pour l'élection présidentielle, du 17 avril prochain. Il était hier, à Aïn Defla où il a inspecté quatre projets dont deux privés. Il a, entre autres, exigé, lors de son inspection de la construction d'un hôpital de 240 lits, la réalisation de 24 logements de fonction pour les médecins (spécialistes notamment) qui pourraient être affectés dans la région. Lorsqu'il a rencontré les représentants de la société civile et les élus de la wilaya, le Premier ministre s'est, fortement, inspiré du message que le président de la République a rendu public, mardi, pour siffler la fin du jeu et remettre les choses à leur place. Si Bouteflika a exigé de tous, d'exécuter les tâches qui leurs sont confiées, il a, aussi, pointé du doigt ce qui pourrait se tramer derrière « ce jeu », a affirmé que le peuple est souverain et jaloux de son indépendance et de son unité. Sellal a repris, pratiquement, les mêmes idées dans son allocution d'ouverture de la réunion qu'il a tenue, dans l'après-midi. Il a indiqué en substance que « personne ne peut déstabiliser le peuple algérien, il est libre et sait où se trouve son intérêt.» Le Premier ministre s'engouffre, pieds joints, dans la campagne électorale et affirme «le peuple algérien a confié, ces dernières années, son destin à l'Homme de la réconciliation nationale. » Parce qu'un peu avant, il avait soutenu que «les populations qui ont souffert des affres du terrorisme, durant les années 90, connaissent bien celui qui a eu à défendre la République et celui qui a pris en main la tâche de panser les blessures des citoyens.» L'allusion à Bouteflika n'est même pas à relever. Il continue ses appels pour souligner, encore, que « le peuple est souverain, personne ne peut lui imposer un quelconque choix. » Il évoquera la déclaration du 1er Novembre 1954, pour noter que «la déclaration a décidé de l'instauration d'un Etat social, un Etat qui ne peut, jamais, délaisser ses citoyens, c'est ça l'Algérie, d'aujourd'hui et de demain.» Il reprendra une idée clef du dernier message du président de la République pour appeler à l'unité de la Nation et à sa cohésion. Il insistera, ainsi, sur le fait que «le peuple algérien doit renforcer le front interne », parce qu'a-t-il dit «quand le front interne est fort et uni, on n'a pas à avoir peur de qui que ce soit.» «LE PEUPLE EST SOUVERAIN, PERSONNE NE PEUT LUI IMPOSER UN CHOIX» Le Premier ministre ne manquera pas de faire remarquer que «pour la première fois, dans l'histoire, le gouvernement algérien est le seul qui a parcouru l'ensemble du territoire national, dans le souci de se rapprocher de toutes les populations et faire un travail de proximité.» Ses évocations des années noires du terrorisme, il a voulu les adresser à une wilaya qui sait bien de quoi il parle. Région qui s'enfermait à 16h, durant cette période. Ses populations survivaient au bruit des balles, aux angoisses, à la terreur et à la vue quotidienne du sang. «Ain Defla et sa lutte contre le colonialisme, Ain Defla et son courage, durant les années 90, » a-t-il rappelé. «Je suis dans la fonction publique depuis 1974, ce que je vois, aujourd'hui, c'est un changement radical dans le pays, Ain Defla d'aujourd'hui n'est pas celle que j'ai visitée, en 1984, elle s'est bien développée,» rassure-t-il. La wilaya de Aïn Defla est, aujourd'hui, à ses yeux, «le plus grand pôle agricole du pays.» L'on note, pour l'anecdote, que la région a ravi la vedette à Mascara, en matière de production de la pomme de terre. La visite de Sellal, dans la matinée d'hier, à une exploitation agricole privée, a envié tous les amoureux de la nature et de la belle terre. L'exploitant comptabilise, en plus de certaines cultures de produits maraîchers, l'élevage de 600 vaches laitières. Le Premier ministre rendra, par ailleurs, un hommage appuyé à « la femme algérienne, à l'approche du 8 Mars.» Il «lui» rappellera « les acquis que le président de la République lui a consacré.» Acquis qui, selon lui « lui préservent sa place au sein de la société.» Il conclura son allocution d'ouverture de la réunion, en soutenant qu'« avec son potentiel humain, économique, culturel et touristique, l'Algérie a les moyens de devenir un véritable pôle, dans ces domaines.» Il recommandera que « ce que nous avons à faire, aujourd'hui, c'est de servir ce peuple et ce pays avec sincérité et fidélité.» Sellal tient ses propos parce qu'il pense que «le peuple va nous demander des comptes et l'Histoire va nous juger.» Dans ses réponses aux nombreuses questions et demandes de l'assistance dont une grande partie à appelé Bouteflika à briguer un 4ème mandat, le Premier ministre a noté, en premier, que « la wilaya de Ain Defla a son rôle, dans le développement économique parce qu'on considère qu'elle est un pôle d'excellence en matière d'agriculture, un secteur qui crée de la richesse et de l'emploi, en plus, il assure une stabilité économique et sociale au pays.» Il est convaincu que « Ain Defla, Mascara, El Oued et d'autres régions auront un rôle important pour la sécurité alimentaire. » Il promettra «davantage d'aides et de soutien aux privés qui y investissent, notamment, dans le froid (équipements pour le conditionnement des produits agricoles).» Il encourage les cultures sous-serres et la commercialisation « avec l'aide de l'Etat » de divers produits maraîchers», tout en assurant que «l'eau pour l'irrigation des terres sera garantie. »