Grosse affluence, mardi dernier, à Tlemcen, où a été inauguré le Centre d'interprétation du costume algérien, par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi. Le wali et le président de l'APW de Constantine, étaient présents, ainsi que de nombreux artistes, personnalités locales et élus. Implantée au cœur du palais royal de la forteresse historique d'El Méchouar, cette première institution muséographique, entièrement, dédiée aux Arts algériens du costume, intervient, une année après l'inscription de la tradition du costume féminin tlemcénien, sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO (décembre 2012). L'événement est significatif, à plus d'un titre, car l'inauguration d'un tel espace crée un nouveau foyer de rayonnement de cette richesse multicolore et diverse, pour la capitale des Zianides et sa région, mais aussi une tête de réseau de ce patrimoine, auprès des structures artisanales de notre pays. La ministre de la Culture, qui est, en effet, à l'origine de cette grande réalisation, à Tlemcen, avec son équipe, l'a souhaité innovante. Ce centre d'interprétation du costume algérien est la première institution, à l'échelle nationale, vouée à ce patrimoine culturel immatériel. Les costumes exposés, fondés sur un savoir-faire, un talent et un travail exceptionnels, qui appartiennent à l'artisane-créatrice, Mme Leila Belkaid, une collectionneuse bien connue, émerveillent, plus d'un, et entraînent, aussi, à la découverte des costumes drapés (les voiles, le burnous, le peplos à fibules, le pagne rayé), des costumes enfilés (la gandoura de velours, la blousa de dentelle, les robes à volants, la taqendourth, les tuniques masculines, le seroual), des costumes endossés (les caftans d'apparat, la veste djabadouli, le caracou de la capitale), et des accessoires du costume (les turbans masculins, la chéchia citadine, les diadèmes sertis, les parures rituelles). Selon la conseillère culturelle de ce centre, Amina Sid Hadj : «L'objectif de ce centre d'interprétation du costume, réalisé grâce aux efforts de Mme Leila Belkaid, qui a présenté le costume traditionnel de Tlemcen à l'Unesco, est de valoriser le Patrimoine culturel vestimentaire algérien, sous toutes ses formes». Le spectacle d'inauguration a enthousiasmé le public : «ce spectacle somptueux a forcé mon admiration, il m'a appris à mieux connaître le costume traditionnel algérien, qui résiste, tant bien que mal, à la mutation des structures socio-économiques et à l'adoption massive de produits vestimentaires d'importation», soulignait, à ce propos, une femme algéroise, à l'issue du spectacle. Pour une autre artisane tlemcenienne, spécialisée dans la confection du costume féminin, «Cette représentation est très riche, par la variété des costumes, les décors, l'éclairage et la vitesse à laquelle s'enchaînent les différents costumes confectionnés, à la maison, qui traduisent, simultanément, la créativité et l'imagination des artisanes et des artisans. Aujourd'hui, le costume traditionnel demeure, encore, la tenue par excellence pour les mariages et les cérémonies et constitue une source d'inspiration d'habits plus modernes. A partir des techniques et de l'esthétique ancienne de nouveaux produits sont nés. Les vêtements et la parure connaissent une mutation adaptée à la vie contemporaine et imposée par la mode.