Maître Mokrane Aït Larbi a réagi, hier, à l'arrestation le 11 mars dernier de Me Amara Mohcine, accusé d'injures contre la personne du bâtonnier. Dans une lettre parvenue, hier, à notre rédaction, Me Aït Larbi explique les conditions d'arrestation de son confrère, en précisant que ce dernier a été arrêté à 22h à son domicile avant d'être placé en garde à vue au commissariat et présenté le lendemain au parquet d'Alger. Mokrane Aït Larbi note que son confrère a passé toute la journée dans une cellule du palais de justice en compagnie de droits communs. Ce n'est qu'en fin d'après-midi qu'il a été transféré à la prison Serkadji où il a été placé en détention. L'auteur de la lettre rappelle qu'abstraction faite des faits qui sont internes à la profession, l'intéressé devait répondre devant le conseil de discipline ou présenté devant la justice par citation directe. Il est également rappelé que l'arrestation d'une personne à son domicile à 22h est en violation avec la loi et de surplus quand il s'agit d'un avocat qui sera placé dans une même cellule avec des droits communs, ce qui représente «une atteinte à l'honneur et la considération de la profession». Pour Me Aït Larbi, la question ne concerne pas seulement un avocat mais touche l'ensemble de la profession et cela peut ouvrir la voie à d'autres violations aussi bien par la police que le parquet. L'auteur de la lettre estime que devant la gravité de la situation, un appel urgent est lancé à tous les avocats, les militants des droits de l'homme ainsi que les ONG nationales et internationales pour se mobiliser et exiger la libération dans les plus brefs délais de l'avocat détenu. Ce dernier répondra par la suite des faits qui lui sont reprochés devant le conseil de discipline du barreau qui tranchera selon la loi et les règles de déontologie, conclut Me Aït Larbi.