Visiblement, le programme d'amélioration urbaine touchant la cité El Gammas connaît beaucoup de problèmes : les chantiers d'assainissement n'ont pas encore démarré, le problème de désamiantage des chalets demeure entier ainsi que la distribution des actes de propriétés à leurs occupants, et une noria d'autres problèmes mineurs, de susceptibilités et de manque de collaboration entre les différents intervenants et de la part de la population elle-même qui entravent ou ralentissent le développement des travaux. C'est ce qu'a constaté le wali de Constantine, M. Hocine Ouadah, lors de sa tournée d'inspection effectuée mardi matin dans cette grande cité populaire de la Ville des Ponts. A peine descendu de sa voiture, le wali a été assailli ce jour-là par des dizaines de résidents qui protestaient vigoureusement contre le retard pris par le programme de restructuration lancé il y a maintenant 3 ans. Ils ont pointé du doigt l'entreprise chargée des travaux d'assainissement et les services de la commune en les accusant de laxisme. Même le bureau d'étude de la wilaya, la société d'architecture et d'urbanisme (SAU) n'a pas échappé à leur courroux puisqu'il a été accusé d'avoir élaboré les plans de restructuration irréalistes qui ne reflètent pas la véritable situation de leurs quartiers. Aussi, devant le tollé général, le wali a décidé de revenir à la cité dans les vingt-quatre heures suivantes, le temps de prendre connaissance des dossiers techniques concernant le programme de restructuration. C'est ce qu'il a fait hier mercredi à partir de midi quand il a entamé une seconde visite dans la cité, très brève, le temps de rencontrer les différents protagonistes pour leur délivrer ses instructions. Aussi, le wali a été très ferme et a promis de revenir mardi prochain pour vérifier si ses instructions ont été suivies d'effet. Ainsi, au sujet des actes de propriétés qui n'ont pas encore été distribués à leurs titulaires, il a instruit les représentants des habitants de terminer leur distribution d'ici le mois de mai prochain. Pour le désamiantage des chalets, M. Ouadah commencera par demander à ceux des occupants qui peuvent les évacuer sans problème de le faire rapidement afin de permettre aux entreprises chargées de l'opération d'entamer leurs travaux. Et d'instruire à ce sujet les services de la Direction de l'Environnement leur demandant de prêter main forte aux entreprises en question. Quant à l'entreprise mise en cause par les habitants, M. Ouadah a demandé à ses responsables de doubler les effectifs et d'accélérer les travaux dans les quartiers des 500 logements, des 800 logements et des 100 logements, pour mener rapidement les travaux d'assainissement. Dans la foulée, il exigera des citoyens un minimum de civisme consistant à ne pas entraver l'activité de l'entreprise, mais au contraire de veiller à lui faciliter la tâche. Il conseillera à ce sujet aux opérateurs publics impliqués dans l'opération de restructuration, tels que la commune, la wilaya, le bureau d'étude SAU, ainsi que les entreprises engagées de mettre en place une cellule de coordination pour mener à bien l'opération. Cette dernière demande est faite à bon escient par le wali car, d'expérience, il sait que le manque de coordination entre les différents opérateurs constitue le talon d'Achille des projets de développement qui sont engagés dans la wilaya et cet inconvénient conduit souvent au ralentissement de ces projets, voire parfois à leur arrêt complet.