Désormais, la vitesse est limitée à 40 km/h sur le tronçon routier situé entre la forêt de Békira et la commune de Hamma Bouziane, précisément à l'endroit dit «virage Boulaâres». Les autorités compétentes ont opté pour cette solution afin de limiter les dégâts sur cette route dangereuse, où pas moins de 25 accidents, dont 14 au mois d'avril dernier, ont été enregistrés durant les quatre premiers mois de l'année en cours, entraînant des blessures à 47 personnes et des pertes matérielles, touchant particulièrement les 43 véhicules impliqués dans ces accidents (40 voitures touristiques et 3 camions de gros tonnage), indique un bilan transmis à notre rédaction par les services de la Protection civile. Le but évident de cette décision est d'infléchir la courbe croissante du nombre d'accidents enregistrés au niveau de ce virage très dangereux, mais est-ce une solution efficace contre les accidents ? Quelle incidence peut avoir une limitation de la vitesse sur les accidents de la route au niveau de ce virage qui continue de faire des victimes ? Les automobilistes demeurent sceptiques à ce propos. «Parfois, on ne peut pas rouler à plus de 20 km/h sur cette route entre Békira et Hamma Bouziane, tellement la circulation est à l'asphyxie, que peut alors apporter une limitation de vitesse à 40 km/h ?», s'interrogent des automobilistes sur le sujet. Certains ont parlé d'autres causes qui seraient derrière les massacres, dont les dépassements dangereux et la circulation intense des véhicules poids lourd qui empruntent cette route pour relier les ports de Skikda et d'Annaba. L'un dans l'autre, ces causes se trouvent à l'origine de la majorité des accidents qui surviennent sur ce tronçon routier, affirment des automobilistes. «La circulation des camions affecte considérablement la fluidité du trafic routier, à partir du Chalet des pins jusqu'à Hamma Bouziane, et certains automobilistes, gagnés qu'ils sont par l'impatience, opèrent souvent des dépassements dangereux pour éviter de rester coincés derrière un camion, et c'est là que le malheur des collisions survient», estime-t-on. Car, ajoutent d'autres dans ce contexte, la route exiguë permet seulement à deux véhicules de circuler dans les deux sens, et tout dépassement expose le véhicule soit au choc avec un autre véhicule arrivant dans le sens inverse, soit à effectuer un coup de volant qui fera fatalement sortir le véhicule de la route, avec tous les risques de s'arrêter contre un arbre ou, pis encore, effectuer des tonneaux sur des pentes très raides. «Le nombre des accidents tombera de lui-même lorsqu'on remettra à la circulation le tronçon de l'autoroute Est-Ouest, qui permettra de relier Skikda à Constantine en une vingtaine de minutes, c'est la seule manière d'atténuer la pression sur cette ancienne route de Békira, pleine de virages dangereux et, franchement, dépassée par le flux imposant des véhicules qui empruntent ce chemin pour rejoindre Constantine ou la côte, surtout les poids lourds qui n'ont plus aucune autre voie à suivre depuis l'interdiction de passage par la descente de l'enfer, qui passe par El-Ménia», affirment plusieurs automobilistes. Toutes les précautions sont recommandées pour les usagers de la route, particulièrement ceux qui empruntent ce tronçon routier entre Békira et Hamma Bouziane.