En marge de sa visite de travail dans l'ouest du pays, la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Mme Dalila Boudjemaâ, a donné, ce jeudi matin, le coup d'envoi de l'opération de réhabilitation des îles Habibas, une archipel située à 5 miles au nord de Bouzedjar, dans la wilaya de Aïn Témouchent. Le lancement de cette opération coïncide avec la célébration de la Journée internationale de la diversité biologique, placée cette année sous le thème «diversité biodiversité insulaire», par les Nations unies. Les îles Habibas, qui s'étendent sur une superficie cumulée de 40 hectares, présentent un intérêt écologique régional et méditerranéen. Cette réserve faunistique et floristique marine est le premier site marin algérien classé, en 2003, en réserve naturelle marine. EIle bénéficie également, depuis 2005, du statut d'Aspim (Aires spécialement protégées et biodiversités d'importance méditerranéenne), un appui technique mis en œuvre dans le cadre de la Convention de Barcelone «pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée». Les travaux d'aménagement de l'archipel des Habibas ont été confiés à une société mixte algéro-espagnole. Le projet est une mise en valeur de ces îles qui répond au souci de protéger ce site de divers facteurs menaçant son écosystème dont notamment de la pollution. Les travaux porteront aussi sur la démolition des vieilles bâtisses, à l'état de ruine, et leur remplacement par des constructions légères et étanches en bois, qui serviront à accueillir les chercheurs, les scientifiques ainsi que les touristes. Il est également prévu l'installation de l'éclairage à l'aide des équipements de l'énergie solaire et d'une terrasse destinée à l'accostage des petites et moyennes embarcations. Selon leur présentation, les îles Habibas sont constituées dans leur quasi-totalité par des déblais volcaniques avec des alluvions calcaires qui couvrent tout le contour des îles. D'un point de vue floral, les îles Habibas renferment un fond floristique commun au bassin méditerranéen occidental, indique-t-on aussi. Ce site répond aux critères d'originalité et de spécificités tant écologiques, biologiques, sédimentaires qu'esthétiques (telles les algues rouges et vertes), propres aux milieux insulaires. Les îles Habibas sont ainsi un site-refuge poissonneux et de nidification de centaines d'espèces rares en Méditerranée, à l'exemple du goéland, du phoque moine ainsi que d'autres espèces de la faune et de la flore marine. Mais d'après les spécialistes en la matière, plusieurs espèces endémiques sont en voie de disparition dont les tortues vertes et les phoques moines. Et afin de permettre la reproduction de certaines espèces et autres coquillages géants parmi la centaine d'espèces recensées, le Commissariat National du Littoral pour la protection de cette aire a interdit toute pêche sur un rayon de 04 kilomètres autour du site. Il s'agit de faire de ces îles, un espace écologique et touristique qui se distingue par sa riche biodiversité (faune et flore). Enfin, les autorités locales ainsi que le Commissariat du Littoral Algérien, qui œuvrent d'arrache-pied, pour la protection de ce site, avaient, rappelle-t-on, lancé 02 sessions de formation pour les éco-gardes qui devront assurer le gardiennage et la protection du site. A ajouter que «Dayet El-Morsli», une zone humide de 140 hectares située à l'entrée Sud d'Oran, a figuré dans le large programme de la visite de travail de la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement.