Après quelques jours d'accalmie relative, de violents heurts ont éclaté hier dimanche entre forces de l'ordre et jeunes manifestants en colère plongeant la ville de dans un profond désarroi. En effet, de violentes échauffourées ont opposé de jeunes manifestants en colère aux gendarmes à «Souk Lahtab» faisant plusieurs blessés dans les deux rangs. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés par les gendarmes pour disperser les jeunes en colère, selon représentant local de la cellule de coordination et de suivi des événements de Ghardaïa. Selon ce même responsable, la violence dans la capitale du Mzab connaît une nouvelle escalade depuis vendredi dernier après que de violents heurts eurent éclaté dans la nuit de samedi à dimanche à «Souk Lahtab», en plein-centre de Ghardaïa, opposant des gendarmes à des jeunes en colère du quartier dont les habitants ont vécu une nuit cauchemardesque. Huit personnes ayant participé à des heurts nocturnes et sporadiques dans la nuit de samedi à dimanche dans le quartier El-Hofra, ont été interpellées par les forces de sécurité, a appris l'APS auprès de la Cour de Ghardaïa. Les personnes arrêtées seront présentées incessamment devant le juge du tribunal correctionnel de la même ville pour «attroupement, outrage et violence contre les agents de l'ordre public», a-t-on précisé. Les mis en cause dont un mineur, ont été arrêtés en flagrant délit sur la voie publique lançant des pierres et autres projectiles, a ajouté la même source. Ce regain de tension dans la vallée du M'Zab intervient après que le juge d'instruction prés le tribunal de Ghardaïa a placé sous mandat de dépôt dix individus pour leur implication dans les évènements enregistrés la semaine dernière se soldant par des blessures causées à quinze policiers dont deux officiers au quartier «Theniet El Makhzen» où des jeunes en colère ont caillassé des policiers. Ces derniers ont eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Des locaux commerciaux et des établissements hôteliers ont également été dégradés, ce qui a poussé les autorités locales à renforcer considérablement le dispositif sécuritaire dans la ville. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est annoncé depuis plusieurs jours à Ghardaïa. Sellal, alors directeur de campagne du candidat Bouteflika pour la présidentielle du 17 avril dernier, avait fait la promesse ferme de se rendre dans cette région une fois le nouveau gouvernement formé. Des représentants des deux communautés en conflit sont à pied d'œuvre depuis plusieurs semaines déjà pour «préparer cette visite très attendue et lui permettre de se tenir dans les meilleures conditions possibles et arriver à conjurer une crise qui perdure depuis plus de six mois», selon Djamel Eddine Fekhar, militant des droits de l'homme.