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Hadjis VIP, quotas, visas de complaisance… : Tous les moyens sont «bons» pour aller à La Mecque
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 27 - 05 - 2014

Accomplir le pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam reste un rêve presque impossible à réaliser pour des centaines de milliers de postulants (700.000 demandes de participation au Hadj 2013) en raison du numerus clausus imposé par l'Arabie saoudite. L'application par les autorités saoudiennes du numerus clausus (une place pour un millier d'habitants) a eu pour conséquence l'apparition de procédés frauduleux, à la fois simples et sophistiqués, pour contourner cette loi des quotas imposés. Toutes les astuces sont bonnes pour aller à La Mecque, y compris celles illicites ou interdites par la religion. Au moment où les citoyens saoudiens sont autorisés à effectuer le cinquième pilier de l'Islam une fois chaque cinq ans, de nombreuses personnes privilégiées se rendent chaque année à La Mecque pour le hadj et, là où le bât blesse, est que ces « élus » favorisés par les pouvoirs publics bénéficient de tous les services et les avantages de la délégation officielle. L'ambassade d'Arabie saoudite en Algérie, qui n'a cessé de dénoncer ces «passe-droits», laisse faire pour ne pas heurter la sensibilité de personnes influentes. Les hadjis VIP, on en trouve partout. Ils bénéficient chaque année de passeports spéciaux pour se rendre à La Mecque. L'exemple de ce notable d'une wilaya du Sud qui a réalisé un exploit en se rendant 30 fois sans relâche à La Mecque pour le pèlerinage sans passer par le tirage au sort fait des envieux parmi les centaines de milliers de postulants laissés pour compte. Nombreux sont écœurés de constater que même le hadj, pilier de l'islam, n'est pas à l'abri de passe-droits. Comment réussissent-t-ils à se rendre chaque année au hadj? Le procédé est simple. Ces personnes considérées comme notables par les pouvoirs publics bénéficient de passeports spéciaux «hors quotas». Le procédé a été mis en place par les pouvoirs publics pour permettre aux hauts responsables et aux personnalités officielles (députés, sénateurs, cadres de ministères et de wilayas...) d'éviter le système du tirage au sort. Ces places accordées généreusement par les pouvoirs publics sont en fait grignotées du quota officiel consacré par l'Arabie saoudite à l'Algérie. «La majorité des candidats au pèlerinage passe par les canaux officiels (tirage au sort), mais il y a, bien sûr, les hadjis VIP qui ont droit à des passeports spéciaux accordés à Alger ou par les autorités locales. Chaque ministère à droit à un quota de 10 passeports spécial hadj. Il en est de même pour les walis, le président de l'APN et celui du Sénat. Chaque député bénéficie de deux passeports, mais l'année dernière en raison de la baisse du quota officiel ils n'en ont obtenu qu'un seul. Et mêmes « certaines zaouias influentes ont leur quotas de passeports», confie une source bien informée des rouages ayant trait à cette répartition arbitraire. Ce système «hors quota» ne favorise pas seulement les grands commis de l'Etat, mais avantage surtout les satellites du pouvoir. «Nous pouvons à la limite faire un effort pour comprendre que les pouvoirs publics gardent quelques passeports pour récompenser certains serviteurs pour leurs loyaux services, mais utiliser ce procédé injuste pour avantager les mêmes personnes chaque année, c'est aberrant !», s'indigne ce candidat. Plus révoltant, ces passeports spéciaux font l'objet d'un business rentable. Certains bénéficiaires n'hésitent pas à les céder au plus offrant. La mise à prix commence à 10 millions de centimes. Il n'est pas rare de lire des annonces sur des sites internet spécialisés dans lesquelles une personne cherche un passeport hadj. «J'ai besoin d'un passeport hadj pour ma mère. Si quelqu'un peut me rendre ce grand service je serais très reconnaissant ! Merci d'avance». Cette annonce parmi d'autres on peut la lire sur de nombreux sites spécialisés dans l'immobilier, la vente de voitures et divers articles. Des personnes pressées ou impatientes qui ne tolèrent pas d'attendre d'être tirées au sort tentent de partir par tous les moyens. Elles sont prêtes à verser de grandes sommes pour se rendre aux Lieux Saints. Le comble est que même le tirage au sort n'échappe pas aux magouilles. Ainsi, malgré la bonne intention de la procédure, certains agents chargés de cette opération dans les communes arrivent à favoriser des candidats. Les scandales qui entachent régulièrement les tirages au sort à travers le territoire national font douter du caractère équitable de cette opération. Dans ces tirages au sort, tous les candidats ne partent pas à chances égales. De nombreuses anomalies sont constatées lors de ces opérations et en particulier le double tirage de certains numéros. Un numéro a même été tiré au sort huit fois à Oran! La Direction de la réglementation et de l'administration générale (DRAG) de la wilaya d'Oran avait annulé en mars 2012 un premier tirage au sort suite à un mouvement de contestation. Le premier tirage au sort organisé le 15 mars 2012 s'est terminé dans la confusion. Des centaines de postulants ont interrompu l'opération après avoir constaté de nombreuses irrégularités. Le DRAG avait promis de revoir les conditions d'organisation de cette opération et de réviser à la hausse le quota consacré à la ville (480 pour 1,5 millions d'habitants, alors que la norme doit être 1.500 places). Les quotas consacrés pour les grandes villes du pays, qui ont connu une explosion démographique, n'ont pas été revus à la hausse depuis plusieurs années.
De malheureux candidats rencontrés lors du dernier tirage au sort du hadj 2014 ne mâchent pas leurs mots. «J'essaie de partir au hadj depuis 10 années. Je m'inscris au tirage au sort chaque année, mais la chance ne m'a pas encore souri», regrette cet homme. Pour certains candidats recalés, il est urgent de revoir les modalités d'organisation des tirages au sort. Ils proposent de limiter l'âge des postulants à 45 ans et plus, de rejeter les demandes des personnes qui on fait le hadj ces dix dernières années et de revoir les quotas à la hausse selon la demande et non pas en fonction du nombre de la population.
LES VISAS DE COMPLAISANCE OU «MOUJAMALA»
Pour les candidats pressés qui ne réussissent ni à passer dans le tirage au sort ni à avoir un passeport spécial, il y a une ultime solution mais qui reste coûteuse et conseillée uniquement aux « débrouillards » et autres connaisseurs. Il s'agit des visas de complaisance ou «moujamala» qui sont délivrés chaque année par l'ambassade d'Arabie saoudite à des notables ou à des personnes recommandées par ces derniers. Cette offre gracieuse, qui fait chaque année le bonheur de centaines de citoyens algériens, a toutefois des inconvénients. Elle est non seulement coûteuse, mais les personnes qui optent pour cette solution effectuent souvent le pèlerinage dans des conditions pénibles, car elles sont contraintes de se débrouiller pour le transport, l'hébergement et le change de devises. Ces pèlerins accomplissent le pèlerinage de manière quasi-clandestine. Ils sont obligés, hormis les frais de gîte et de nourriture, à s'acquitter auprès des autorités saoudiennes d'une somme de près de 1.000 rials, au moins, pour garantir le paiement de certaines prestations. L'attribution du visa de complaisance est tributaire de certaines conditions. Le candidat qui doit être un primo-demandeur c'est-à-dire une personne qui n'a pas effectué le hadj dans le passé, est tenu de présenter un billet aller-retour confirmé et justifier d'une résidence à La Mecque. Les bénéficiaires de ces visas de complaisance choisissent souvent Istanbul comme escale pour rejoindre l'aéroport de Djeddah. Arrivés sur place, nombreux se faufilent parmi les pèlerins de la délégation officielle dans les lieux du pèlerinage à Arafat, Muzdalifa et Mina. Ces pèlerins clandestins créent souvent des problèmes de surcharge dans les camps de la délégation algérienne. Outre ces subterfuges, de rares candidats choisissent une solution périlleuse pour se rendre à La Mecque. Ils déposent une demande de visa d'affaires auprès de l'ambassade saoudienne pour se rendre généralement à Ryad. Le détenteur de ce visa d'affaires n'a en principe pas le droit de se rendre ni à La Mecque ni à Médine. Cependant rien n'arrête certains aventuriers. Ils tentent de s'introduire insidieusement par voie terrestre dans les Lieux Saints. Une mission presque impossible car les services de sécurité saoudiens imposent un blocus total autour de La Mecque plusieurs jours avant l'entame du pèlerinage. Des barrages routiers sont dressés sur toutes les routes menant à la ville sainte. En dépit de la vigilance des services de sécurité, quelques uns réussissent tout de même à rentrer à La Mecque en empruntant clandestinement les bus des délégations officielles. Il y a également de rares personnes qui s'envolent pour l'Arabie saoudite pour accomplir la Omra du ramadhan avant de fuir leurs lieux de résidence. Elles vivent cachées à La Mecque durant trois mois jusqu'au pèlerinage. Pour survivre durant cette longue période, ils acceptent des petits boulots dans les commerces ou les établissements hôteliers. Ce procédé a été abandonné ces dernières années en raison du renforcement des dispositifs des services de sécurité à La Mecque. Pour lutter contre ce phénomène, une parade a été trouvée par les agences de voyages, qui sont responsables de leurs clients. Elle consiste à confisquer les passeports de ces derniers dès leur arrivé à l'aéroport de Djeddah.


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