La plus réputée des stations balnéaires de l'Ouest, en l'occurrence Marsa Ben Mhidi, avec ses attenantes, les 2 sœurs Moskarda, semble déjà la destination espérée de l'été. Plus de 6 millions de baigneurs tombent sous le charme chaque année. Ses atouts naturels, son site vierge, son caractère enclavé, son sable doré et son cadre agréable ajoutent à l'attrait de plus en plus de vacanciers. « Marsa Ben Mhidi était, au début, fréquenté uniquement par les habitants de la région frontalière. C'est au milieu des années 90 que les vacanciers, en quête d'un lieu paisible pour les vacances, loin du climat d'insécurité que connaissait le pays, que le site a commencé à être fréquenté par les vacanciers de l'intérieur du pays avec tout le lot de désagréments qui va avec. L'effet boule de neige, sans publicité aucune, a fait le reste » dira ce Msirdi de souche lequel « regrette le temps où des espaces étaient réservés pour les familles, le temps où tous les estivants se connaissaient et où le respect d'autrui régnait ». Autres temps, autres mœurs. Actuellement, des centaines de familles qui se sont accoutumées aux lieux s'y prennent bien à l'avance pour réserver leur gîte auprès de particuliers. Ces derniers qui ont lourdement investi dans l'immobilier, proposent des appartements équipés, à des prix modulés en fonction de la durée réelle de la saison estivale, notamment durant ces dernières années où celle-ci s'est vue écourtée par le mois de Ramadhan et les examens de fin d'année. Cette année, les estivants se sont heurtés à des prix jamais atteints. Pour la haute saison, le F2 est proposé à 10.000 DA la journée en moyenne, ce qui est bien évidemment hors de portée des bourses moyennes. « Je ne suis pas pressé de louer. Je le ferai à l'approche du mois d'août où la demande explosera et je pourrai ainsi soutirer le maximum. L'année passée la demande a largement dépassé l'offre, et la location a atteint jusqu'à 20.000 DA » confie ce propriétaire d'une résidence de 10 appartements. Ceci illustre bien l'importance de l'afflux des estivants et du diktat des loueurs qui exercent sans autorisation ni registre de commerce et, donc, ne sont régis par aucune règle commerciale et qui échappent en conséquence au contrôle fiscal malgré l'importante masse d'argent brassée. Par ailleurs, la haute densité des estivants encouragent l'ouverture, par des jeunes arrivés de l'intérieur du pays, de dizaines de commerces saisonniers, notamment des « fast food » et des pizzerias dont bon nombre sont chaque saison pris en défaut par les services du commerce, notamment pour non-respect des règles d'hygiène. Quant aux prix fixés, ils sont exagérés et ne répondent ni à la consistance ni à la qualité. Pour exemple, le classique « frite-omelette » à 200 DA, la pizza de base à 300 DA, la bouteille d'eau minérale à 60 DA, la baguette de pain à 15 DA et même le journal à 20 DA c'est dire qu'à Marsa Ben Mhidi l'estivant est saigné à blanc. Etrangement, l'affluence se fait toujours constante malgré l'éclipse de certains habitués lesquels ont préféré, à cause des prix pratiqués, d'autres destinations où ceux-ci semblent être plus cléments. Pour ce haut fonctionnaire venu, vendredi passé, réserver un appartement, le choix est tranché : « j'ai décidé de passer mes vacances en Tunisie. Pour le même budget, j'y ai droit à l'égard, à un service meilleur et à moins de contraintes ». Comme lui, des dizaines d'estivants « décrochent » chaque saison, non seulement à cause des prix mais également à cause d'impondérables qui gâtent les vacances tels l'indisponibilité du carburant qui est « sifflé » par les trafiquants aussitôt livré, le vol malgré les efforts consentis par les services de sécurité, étoffés chaque saison par un important renfort, ou encore l'irrégularité dans le ramassage des ordures ménagères causée par les maigres moyens mis à la disposition de l'APC. Dans ce cadre, l'on souligne les grands efforts déployés chaque année par les services de la commune pour permettre aux estivants de passer leurs vacances dans des conditions acceptables mais qui restent malheureusement bien en deçà de ce qu'ils devraient être. Pour cette saison, une opération de nettoyage des plages a été initiée la semaine dernière et un nouveau plan de circulation sera effectif en début du mois de juin. Malgré le fait que les prochaines vacances à Marsa Ben Mhidi s'annoncent chères, l'on présage, paradoxalement, le rush habituel