Dans son rapport annuel sur le phénomène de la drogue et de la toxicomanie, la fédération nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie (FNLDT), dont le siège se trouve à Constantine, a publié le 30 juin dernier les statistiques portant sur l'année scolaire 2013/2014. Ces statistiques, nous a déclaré hier le docteur Abdallah Benarab, président de la FNLDT, découlent de l'enquête effectuée par la fédération au niveau de 44 établissements scolaires du cycle primaire et centres de formation de la wilaya de Constantine, et qui nous ont permis de découvrir ce fléau de la drogue et de la toxicomanie en constante progression dans le milieu scolaire et les établissements de formation. « L'enquête a démontré que 4,6% des élèves ont goûté, au moins une fois, à la drogue et que 21% de leurs parents sont tabagiques au moment où 9% des élèves fument la cigarette. Enfin, a ajouté notre interlocuteur, 55,58% des élèves ont déclaré connaître dans leur environnement immédiat des personnes qui s'adonnent régulièrement à la drogue». Aussi, le rapport établi par la fédération a tiré la sonnette d'alarme en concluant à une propagation terrifiante et dangereuse du phénomène de la drogue et de la toxicomanie parmi cette catégorie fragile de la population que sont les enfants où il se trouve maintenant implanté d'une façon permanente dans leur milieu. Par conséquent, la FNLDT a cru bon et urgent de faire des recommandations aux secteurs concernés par la prise en charge des problèmes de la jeunesse et que sont les ministère de l'Education nationale, de la Santé publique, de la Solidarité nationale, de la Jeunesse et des Sports, le ministère des Affaires religieuses et enfin le ministère de la Justice. «Nous pensons qu'il faut traiter ce phénomène de façon méthodique, bien étudiée et ciblée et en conjuguant des efforts de tous », nous a déclaré hier le Dr Benarab. Selon ce praticien, il est recommandé d'inclure dans les programmes scolaires des trois cycles de l'enseignement primaire des leçons visant la sensibilisation des élèves sur les dangers des fléaux sociaux, et plus particulièrement la drogue et la toxicomanie. Au niveau de la santé publique, la FNLDT recommande l'ouverture de deux centres au moins de soins pour les drogués et les toxicomanes et leur encadrement par un personnel médical, psychologique et paramédical formé. Parallèlement, on doit songer à réduire à une seule par zone les pharmacies délivrant des médicaments pour le traitement des malades mentaux, et instaurer un contrôle rigoureux sur les importateurs de médicaments et les grossistes. Au niveau de la solidarité, la fédération de lutte contre la drogue et la toxicomanie recommande d'accorder des facilités aux jeunes victimes de ce fléau pour les insérer dans le monde du travail, au travers notamment des dispositifs de l'emploi en place à l'instar de l'Ansej. Dans le domaine de la jeunesse et des sports, leur insertion se ferait au sein de clubs culturels et sportifs que la fédération recommande de multiplier. Les imams doivent également contribuer à la lutte au niveau spirituel par des prêches. Et enfin, du point de vue juridique, il est recommandé de considérer le toxicomane comme un malade qu'il faut soigner et non pas comme un délinquant qu'il faut condamner. «C'est pourquoi nous recommandons en dernier lieu de placer l'organe gouvernemental, l'office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, sous l'égide du ministère de la Santé et non du ministère de la Justice, et de créer un organe de coordination entre ces différents ministères, qui sera placé sous l'égide du Premier ministre, dans lequel ils pourront se rencontrer périodiquement pour conduire et suivre la lutte contre le phénomène qui commence à ronger notre société en n'épargnant pas la masse juvénile».