Sans se départir de leur position de soutien à l'entité sioniste dont elles ont approuvé l'agression barbare contre la bande de Gaza, les puissances occidentales s'avisent hypocritement que la «réplique» israélienne aux «attaques» de la résistance palestinienne serait disproportionnée et donnant lieu à de « regrettables bavures». Quoique niant la réalité de ce qui se passe à Gaza, leur rétropédalage est l'indice qu'elles sont contraintes de tenir compte de l'indignation universelle que suscite l'effarant carnage dont est victime la population gazaouie. Pour autant, elles s'abstiennent de condamner Israël et n'agissent que timidement pour obtenir de lui l'arrêt de son agression. Leurs appels à un cessez-le-feu sont conditionnés par des exigences à l'endroit de la résistance palestinienne qu'elles savent inacceptables par elle car impliquant sa reddition pure et simple. Ce dont elles arguent pour imputer la poursuite par Israël de son agression à l'intransigeance du côté palestinien. En fait de forcing diplomatique de leur part censé hâter la conclusion d'une trêve, leurs initiatives sont manœuvres visant à permettre à Israël d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixés en lançant son opération barbare même au résultat sanglant qui est le sien. Ce forcing diplomatique, elles sont pourtant forcées maintenant de le faire car la tragédie à Gaza a pris des proportions qu'elles ne peuvent plus minimiser et encore moins justifier comme elles l'ont fait. Les scènes d'horreur dont Gaza est le théâtre, le monde entier en est spectateur en direct. Elles ne peuvent plus s'en tenir à les présenter comme des « bavures » alors que les morts innocents se comptent par centaines et les blessés par milliers. Plus aucune argutie de leur part ne peut masquer leur coresponsabilité dans ce qui se passe à Gaza. Fort de leur compréhensive connivence, Israël poursuit le carnage en se prévalant de la «caution» morale qu'est censé être l'appui qu'elles lui ont accordé en tant qu'Etats ayant pour credos le respect et la défense des lois humanitaires et les droits de l'homme. Mais pour aussi puissante que soit l'arme médiatique mise en branle pour désinformer l'opinion internationale sur la réalité criminelle de l'agression, elle a échoué à présenter Israël comme un Etat ne faisant que se défendre et protéger sa population cible « d'opérations terroristes » inacceptables. Cet échec contraint les puissances occidentales à se démarquer quelque peu de cet Etat mais sans reconnaître qu'il s'est mis au ban de la communauté internationale par la violation systématique et sans retenue des lois humanitaires dont elles sont censées être les vigiles intransigeants. Le cessez-le-feu qu'elles veulent désormais obtenir est à ce titre, par les conditions qu'elles y mettent, voué à garantir à Israël les «gains» de son agression et à court-circuiter les initiatives tendant à sa mise en accusation pour crimes de guerre et contre l'humanité. Les Etats-Unis, la France qui maintenant s'agitent pour obtenir ce cessez-le-feu n'ont en rien changé de position sur la «légitimité» qu'ils ont accordée à l'agression menée par l'Etat sioniste et se refusent à admettre le bien-fondé des conditions énoncées par la résistance palestinienne à la conclusion d'un accord dans ce sens. Ce qu'ils veulent c'est un retrait israélien ne s'accompagnant pas de la fin de l'ignoble blocus dont fait l'objet Gaza. En somme, le retour au statu quo mortifère pour la population de Gaza dont le martyre qu'elle subit n'aura de ce fait servi à rien. Ni la résistance palestinienne ni la population gazaouie n'accepteront pareil «marché». Raison pour laquelle l'opinion internationale doit amplifier les manifestations de son indignation et de son exigence d'un accord englobant certes un cessez-le-feu mais aussi qu'il soit mis fin à ce blocus aussi inhumain que contraire à la légalité internationale, et qui forcerait Israël à une négociation de fond et sans faux-fuyant sur la création de l'Etat palestinien.