Un précaire cessez-le-feu de 12 heures avait été observé hier dans la bande de Ghaza par l'armée israélienne, alors que se discutait à Paris l'éventualité d'un arrêt des hostilités lors d'une réunion regroupant plusieurs pays. Le massacre des Palestiniens de Ghaza n'a pas également laissé insensible la société civile dans le monde où les manifestations anti-israéliennes et de condamnation du génocide du peuple palestinien se multiplient ces derniers jours. De Sydney en Australie, à Dakar au Sénégal, en passant par l'ensemble des capitales européennes et maghrébines, l'agression israélienne a été franchement dénoncée et qualifiée de crime contre l'humanité. Dans les territoires occupés, la tension est montée de plusieurs crans après la mort de manifestants par balles. Au sein des ONG, beaucoup plus libres de dire ce qu'elles pensent que les organisations onusiennes, le ton est à la préoccupation devant le nombre élevé de victimes, de blessés et des maisons et infrastructures détruites par l'entité sioniste, dont les systèmes de stockage et de distribution de l'eau. Et, pour ne pas démentir son insolente agressivité, l'armée israélienne a tué dans des bombardements, quelques instants avant l'entrée en vigueur de la trêve de 12 heures, vingt Palestiniens dont plusieurs d'une même famille, y compris des femmes et des enfants, à Khan Younès, selon les secouristes. Un nouveau massacre, juste avant la trêve et le début d'une réunion à Paris sur la situation à Ghaza. 20 Palestiniens, dont 11 enfants, ont été tués à la suite d'un raid israélien visant leur domicile. La plupart des victimes appartenaient à la famille Najjar, a précisé le porte-parole des services d'urgence, Achraf al-Qodra. Et parmi les enfants se trouvaient une petite fille d'un an et un petit garçon de 3 ans. L'Unicef a fait état vendredi d'un bilan d'»au moins 192 enfants» tués dans la bande de Gaza. Même l'hôpital de Beit Hanoun n'a pas échappé aux raids israéliens, ce qui a incité le porte-parole des services de secours à appeler toutes les instances internationales à agir pour mettre un terme aux bombardements israéliens contre cet hôpital et pour sauver le cadre médical et les secouristes qui y sont coincés. Et, depuis le début de cette offensive militaire fortement soutenue par l'aviation, la marine et les blindés qui a tourné au massacre de civils, le bilan des martyrs est de plus de 1.000 Palestiniens tués et quelque 6.000 blessés. Durant la trêve, les corps d'au moins 100 Palestiniens ont été retirés des décombres, selon un bilan du porte-parole des urgences. Les secouristes, qui s'affairaient à rechercher des cadavres ensevelis sous les décombres de leurs maisons, parlent de visions d'horreur. Un spectacle révoltant de victimes de cette agression dont les corps jonchaient les rues, notamment à Chajaiya, abandonnée par ses habitants. Côté israélien, sept soldats ont été tués au cours de ces dernières 48 heures lors des combats avec la résistance palestinienne à Ghaza, dont un officier de la brigade Golani, brigade d'élite de l'armée sioniste, et 13 autres soldats ont été blessés, dont trois grièvement atteints, selon le quotidien israélien Yediot Aharonot. Ce qui porte à 41 le bilan des soldats abattus par les Brigades Ezzedine Al-Qassam et le Djihad islamique depuis le début de l'offensive terrestre. En outre, 138 soldats israéliens sont hospitalisés dont 9 dans un état grave, ainsi que trois civils, selon l'armée. URGENCE HUMANITAIRE CONTRE AGRESSION GENOCIDAIRE C'est dans ces circonstances dramatiques que s'est tenue à Paris hier une réunion des chefs de la diplomatie de plusieurs pays européens, dont la France, des Etats-Unis, de Qatar et de la Turquie, pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu durable, sinon l'arrêt de l'agression israélienne contre la population de Ghaza. Ils ont lancé un appel à «prolonger le cessez-le-feu humanitaire en vigueur à Gaza». L'objectif de la rencontre à Paris des ministres des Affaires étrangères américain, qatari, turc et européens est de «tenter de construire une trêve durable. L'arrêt de ce conflit sanglant est une urgence absolue», ont affirmé les Affaires étrangères françaises. Selon des chiffres fournis par l'ONU jeudi, plus de 3.300 familles, soit 20.000 personnes, ont vu leur logement entièrement détruit par les frappes israéliennes durant cette agression. Le même nombre de familles ne pourra pas rentrer rapidement, les dégâts étant trop importants chez elles. En outre, plus de 160.000 personnes ont dû fuir leur foyer pour des refuges de l'ONU, soit près de 10% de la population. A Kouza (sud-est), un réservoir calciné vient montrer que la pénurie chronique d'eau dont souffre le territoire empirera avec ce conflit. Selon l'ONU, 1,2 million de Gazaouis ont un accès nul ou très limité à l'eau potable.