La trêve humanitaire de 72 heures négociée jeudi sous l'égide des Etats-Unis et de l'ONU sous la pression d'une opinion internationale révoltée par l'horreur paroxysmique atteinte à Gaza par les frappes israéliennes, a été violée aussitôt censée être entrée en vigueur. Ce à quoi il fallait s'attendre du moment où le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avait cyniquement prévenu que l'armée sioniste poursuivra ses opérations « défensives » dans la bande de Gaza, qu'il y ait trêve ou pas. Aussi à moins que dans l'esprit de ses négociateurs la trêve humanitaire ne s'imposerait qu'aux combattants palestiniens, l'on se demande comment ils se sont permis d'avancer avoir obtenu un arrêt temporaire des tueries dont la bande de Gaza est le théâtre depuis quatre semaines. Obama et John Kerry dont le pays est de plus en plus violemment dénoncé internationalement pour son soutien inconditionnel à l'Etat sioniste agressif font dans la duplicité en exhortant à l'arrêt du feu tout en approuvant qu'Israël ait décidé que durant la trêve son armée poursuivra ses opérations de « nettoyage » et ses bombardements dans Gaza. Personne n'est cependant dupe de l'agitation diplomatique dont le secrétaire d'Etat américain est l'acteur pour prétendument obtenir la conclusion d'un cessez-le-feu. Qu'attendre effectivement de lui de véritablement déterminant dans ce sens alors que depuis le début de l'agression sioniste il n'a cessé de défendre la « légitimité » de celle-ci et d'être en accord avec Netanyahu sur les objectifs que ce dernier lui a assignés ? Il a fallu qu'Israël « dépasse » les bornes en s'en prenant aux écoles de l'ONU pour que Washington fasse entendre une équivoque condamnation à son encontre, qu'elle a d'ailleurs immédiatement rattrapée en faisant savoir qu'elle ne vaut pas désapprobation de la barbarie sioniste à l'œuvre à Gaza. Et pour faire comprendre que l'irritation des Etats-Unis n'est que concession sans portée pratique de leur part à une opinion internationale révoltée contre les agissements criminels d'Israël, le Pentagone a révélé qu'il continue à fournir armement et munitions à l'armée sioniste. En approuvant le principe de l'agression projetée par Israël, Obama ne pouvait ignorer la fausseté de la prétention de son armée à ne procéder qu'à des frappes « chirurgicales » ne visant que les combattants et infrastructures du Hamas et épargnant la population civile. L'infamie des Etats-Unis a été poussée au point qu'ils ont volé au secours moral de l'Etat sioniste en qualifiant de regrettables « bavures » les massacres systématiques opérés sur la population civile gazaouie. Les gesticulations diplomatiques de John Kerry n'ont pour but que de désamorcer l'ampleur du mouvement de condamnation internationale d'Israël et de son pays accusé de complicité agissante à son égard. Il n'est nullement dans l'intention américaine d'empêcher l'Etat sioniste d'aller au bout de son intention qui est de faire de la bande de Gaza un cimetière et un champ de ruine dont les survivants doivent avoir la « conscience brisée » et donc durablement «effrayée» selon l'odieuse exhortation du ministre de la Défense faite au peuple et aux soldats israéliens. L'holocauste entamé, Israël le poursuit sans craindre d'en être empêché car ayant l'aval tacite et complice de la seule puissance en mesure d'arrêter son opération criminellement inhumaine.