C'est devenu une boucherie. L'agression militaire israélienne contre la population de Ghaza, qui perd chaque jour, un peu plus de 100 de ses membres, depuis le 8 juillet dernier, a fini par faire tomber les masques : le monde occidental et les Etats-Unis en particulier, semblent vouloir et encourager l'élimination physique des Palestiniens. Sinon quelle lecture, politique, diplomatique ou militaire, faire de cette déclaration d'un proche conseiller du président américain qui a, vendredi, attribué au mouvement Hamas la violation d'une trêve de trois jours. Pour le conseiller du président Obama, Hamas est donc «à l'origine d'une violation barbare» de cette trêve, qualifiant une soi-disant attaque du Hamas pendant les trois heures de trêve, vendredi, «d'attaque surprise, absolument, scandaleuse». Dans les minutes qui ont suivi cette déclaration, un déluge de feu, d'acier et de bombes a commencé à tomber sur Ghaza, plus exactement sur le quartier de Rafah. Des bombardements aériens et à l'aide des chars qui encerclent l'enclave, qui ont fait, entre vendredi et samedi, plus d'une centaine de victimes, des maisons détruites, des familles entières décimées. Le cynisme américain, va plus loin, puisque dans la soirée de vendredi, Barack Obama, lui-même, pense que le cessez-le-feu allait être «très difficile à mettre, de nouveau, en place si les Israéliens et la communauté internationale ne peuvent pas avoir confiance dans le fait que le Hamas peut tenir ses engagements». Autre réaction, tout aussi scandaleuse, celle du SG de l'ONU, le Sud coréen Ban Ki-moon, qui, après plus de 1.600 morts palestiniens dont un quart sont des enfants dans cette lâche agression contre les habitants, sans défense de l'enclave de Ghaza, n'a pas trouvé mieux à faire pour stopper le massacre des Palestiniens qu'à dire qu'il est «choqué et très déçu» par «la violation du cessez-le-feu, attribuée au Hamas». Comble de l'ironie, il a même exigé que le soldat israélien, disparu vendredi, et déclaré aux mains de la résistance palestinienne, soit relâché «immédiatement, et sans condition». CYNISME US C'est dire l'énorme pression internationale exercée contre le Hamas et la population de Ghaza, qui fait face, depuis le 8 juillet dernier, à l'une des plus violentes attaques militaires israéliennes, qui combine autant l'aviation que les blindés et plus de 86.000 hommes au sol avec comme mission d'exterminer les Ghazaouis, de détruite leurs maisons, d'effacer de la terre un peuple qui tient tête à une puissance militaire tirée des arsenaux américains. Vendredi, le Congrès US a, tout naturellement, voté un budget de 225 millions de dollars pour renforcer le système de défense antimissiles Iron Dome' des villes israéliennes, au moment où le bilan des victimes palestiniennes de la barbarie sioniste dépassait les 1.600 morts. Sur le terrain, plus de 107 Palestiniens ont été tués, entre vendredi et samedi, dans des bombardements israéliens, en particulier dans le quartier de Rafah, au sud de Ghaza, où un officier israélien aurait été capturé, selon Israël ; une information démentie par le mouvement Hamas, dans la soirée de vendredi. Par contre, un responsable des brigades Azzedine el Qassam a confirmé un accrochage avec des soldats israéliens qui s'est soldé par la mise hors d'état de nuire de 2 soldats et probablement cet officier israélien, dans des combats, au corps à corps. La perte de cet officier a provoqué une recrudescence des bombardements de l'armée israélienne contre ce quartier, réduit en ruines. Depuis samedi 0H00 locales, 57 personnes ont été tuées par les bombardements israéliens, dans les environs de Rafah, selon les secours locaux. «LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE NE FAIT RIEN» Depuis l'échec du cessez-le-feu, vendredi, au moins 114 personnes ont péri dans le secteur, a précisé le porte-parole, Ashraf al-Qodra. Quinze des victimes, dont 5 enfants de 3 à 12 ans, appartenaient à la même famille. Des centaines de maisons ont été détruites. Au moins 1.654 Palestiniens, dont au moins 296 enfants, ont été assassinés par l'armée israélienne, alors que la résistance palestinienne a mis hors de combat 63 soldats et officiers israéliens, et fait plus d'une centaine de blessés. L'aviation israélienne bombardait, samedi, la ville de Ghaza et ses environs. Une mosquée a été détruite à Jabalia, au nord de Ghaza, et des maisons réduites en ruines, en bordure de la plage de l'enclave. «Vers 5h00 du matin, un F-16 a bombardé les maisons ici. Tout est détruit. Il y a eu des blessés mais pas de morts», a dit Mahmoud Abou Issa, 58 ans, père de 10 enfants. «Les Israéliens détruisent tout ce que nous avons et la communauté internationale ne fait rien», ajoute cet habitant de Ghaza, qui a abandonné l'espoir d'un soutien international aux Palestiniens. Faut-il, dès lors ajouter un quelconque crédit à la nouvelle initiative égyptienne de relancer les discussions pour un cessez-le-feu durable ? Le président égyptien Abdelfattah al-Sissi a estimé, hier, que le plan égyptien représentait une «réelle chance» pour mettre fin au conflit, dans la bande de Gaza. «L'initiative égyptienne est une réelle chance pour mettre fin à la crise et au bain de sang à Ghaza», a dit M. Sissi, au moment où une délégation palestinienne, conduite par le président Mahmoud Abbas, et comprenant, notamment, des représentants du mouvement Hamas, était attendue au Caire pour de nouvelles discussions, en vue de l'arrêt de l'agression sioniste. Pour autant, le président égyptien semble muet sur les raisons du maintien de la fermeture du terminal de Rafah, qui aurait permis aux Palestiniens de recevoir des secours, des vivres et des médicaments, et d'évacuer les blessés. De son côté, l'armée israélienne aurait autorisé, hier samedi, les habitants de Beit lahya, au nord de Ghaza, de pourvoir rentrer chez eux, dans un quartier presque entièrement détruit, et beaucoup de ses habitants assassinés.