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Le fonctionnement aléatoire du secteur des transports
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 08 - 2014

Le fondement numéro un de la sécurité est le contrôle. Le respect scrupuleux des consignes et des méthodes de travail fait de l'avion le moyen de transport le plus sûr.
Le dernier crash de l'avion MD83, McDonnell Douglas, affrété par Air Algérie sous le numéro de vol AH5017 au Mali nous interpelle encore une fois et nous force de réagir pour soulever de lourds questionnements sur le fonctionnement du secteur du transport algérien en général et de l'aviation civile en particulier.
Beaucoup d'intervenants sont impliqués, censés être des professionnels responsables, mais qui nous démontrent, une énième fois, leur défaillance, leur dilettantisme et leur faillite dans la gestion d'un domaine très pointu, comme l'aéronautique.
Au niveau des autorités d'abords, le Ministère des Transports, représenté dans ce cas précis par la Direction de l'Aviation Civile et de la Météorologie, la DACM, pour avoir délivrée un AOC (Certificat de Navigabilité Opérationnel) complaisant à un avion âgé de plus de 15 ans, alors que la réglementation algérienne l'interdit formellement.
Ensuite au niveau de la Compagnie nationale Air Algérie, responsable directe de l'affrètement de l'avion impliqué et de son exploitation, donc de la sécurité des passagers du vol AH5017. Puis par le rôle joué dans cette affaire par le Bureau VERITAL, sensé travaillé pour le compte de la DACM et ayant la responsabilité déléguée de contrôle qualité technique d'aéronefs exploités ou faisant escales sur les aéroports algériens, qui a donné un avis favorable d'exploitation, après contrôle qualité apriori du dit avion selon les procédures admises, s'il a eu lieu, âgé de plus de 15 ans, avant la délivrance de l'AOC ?
Au-delà du cas de ce vol Ouagadougou -Alger, c'est le fonctionnement de la compagnie Air Algérie, de la DACM, du Bureau VERITAL, de l'Entreprise Nationale de la Navigation Aérienne (ENNA) et tout ce qui gravite autour, qui intrigue, qui laisse les observateurs experts perplexes, depuis les nominations (plutôt la cooptation) à des postes de responsabilité stratégique et de gestion d'intrus incompétents, à des désignations farfelues et complaisantes de chargés du " pole " technique de Dar El Beida , n'ayant pas, et de loin, le niveau professionnel requis, qui explique largement ce genre d'affrètement d'avions, à la qualité technique douteuse, pour ne pas dire criminelle.
Air Algérie en a fait 6, 3 gros porteurs pour le Hadj et l'Omra et 3 autres avions pour la saison estivale, dont celui du triste vol Ouaga-Alger. Le suivi technique des aéronefs en service est une tache essentielle pour garantir la sécurité. La sécurité est directement liée à la qualité professionnelle des personnels impliqués dans les opérations aériennes et de contrôle.
Cette qualité professionnelle résulte elle-même d'une formation rigoureuse et appropriée. C'est pourquoi, il est impératif de penser à élaborer, à adapter ou même adopter un système de formation et de contrôle des aptitudes, à avoir un dispositif d'acquisition et de maintien des compétences.
Le choix des compagnies aériennes de leasing, comme celle à qui appartient l'avion MD83, en l'occurrence Swift Air l'espagnole, n'est pas toujours fait convenablement et selon les arts du métier, pour ne pas supposer plus grave, çàd connivence, complaisance et mauvaise gestion de deniers publics de toutes les parties concernées par ce type de contrats (DACM, AH et VERITAL).
Tout transporteur doit faire approuver ses procédures d'entretien, déposer un manuel d'exploitation conforme à la réglementation et disposer d'un système qualité lui permettant de contrôler la conformité des procédures requises pour assurer une exploitation sure de ses appareils.
A l'époque ou j'étais responsable du Bureau du matériel volant à la DACM, je ne l'aurais jamais permis. Mais autres époques, autres mœurs. Il faut savoir que c'est des contrats d'affrètement ACMI (Aircraft+ Crew+ Maintenance+ Insurance), Avion + Equipage + Maintenance+ Assurance, coûtant des centaines de milliers de Dollars US chacun.
L'Astuce du choix d'avions et de compagnies de leasing pour l'affrètement à la dernière minute, en retard et dans l'urgence a été depuis des décennies la marque déposée d'Air Algérie, qui n'a jamais voulue réellement mettre en œuvre un plan de flotte et de formation. La DACM, autorité légale, responsable de l'aviation civile, ne l'a jamais non plus exigée.
Nous voulons savoir aussi pourquoi et comment la DACM et son Chargé du contrôle qualité, en l'occurrence le Bureau VERITAL, ont-elles accédé à la demande et permit à Air Algérie d'affréter ce type d'avion ? Aussi, il faut immédiatement procéder à un contrôle qualité à postériori des 5 autres avions en leasing, et de voir la manière dont on été signé les contrats, avant qu'une autre catastrophe n'arrive, n'en déplaise à Dieu.
Pour bien contrôler un avion, il faut l'immobiliser et tester ses parties dynamiques et en régime marche. Vérifier aussi que les équipages sont formés et ont les qualifications requises selon les trajets qu'ils effectuent. Pourquoi VERITAL ne l'a pas fait ?
Une nouvelle entité doit être créée en urgence, à qui des taches peuvent être déléguées, " l'Autorité de régulation et de contrôle de qualité des entreprises de transport aérien ", sous l'égide du Ministère des Transports. L'Etat doit prendre l'initiative pour remettre de l'ordre dans le secteur névralgique des transports. Nous la demandons depuis 2006 déjà.
Veillant également au respect des règles de sécurité, c'est donc à l'autorité que revient, en cas de manquements, le rôle de fixer le cadre juridique des sanctions applicables notamment aux infractions en matière de licences, de contrôle qualité, de contrat de leasing d'avions, d'obligation de service public, de programmation des vols et de tarification.
L'autre aspect qu'il faut revoir et en tirer des conclusions utiles est de savoir qu'en Algérie, il n'existe pas, à ce jour, de Bureau d'enquête accidents. Il faut en créer un, en le dotant de tous les moyens nécessaires, financiers, techniques et en ressources humaines compétentes sans complaisance.
Pour l'instant, en cas d'accidents ou d'incident grave, comme celui du vol AH5017, la DACM aurait du désigné en urgence une commission d'enquête afin d'élucider les circonstances de l'accident/ Incident. Normalement, cette commission se déplace immédiatement sur les lieux de la catastrophe, ce qui n'a pas été fait, pour les sécuriser, récupérer les boites noires et entendre les témoins s'il y a lieu.
Un rapport préliminaire est alors remis, dans un délai ne dépassant pas un mois, à l'OACI (Organisation de l'Aviation Civile Internationale). En parallèle, une autre enquête technique, est menée avec la collaboration du constructeur pour être publié par la suite par l'OACI, sous forme de recommandations.
Pourquoi la Compagnie Air Algérie n'a pas immédiatement dépêché une commission sur place ? Pourquoi c'est la France qui gère l'enquête d'accident, même, en supposant une sollicitation de la part des autorités maliennes ? Elle ne peut que collaborer à l'enquête, à l'instar des autres pays, à leur demande, qui ont des ressortissants décédés dans la catastrophe, et non comme partie prenante et dirigeante de l'enquête, avec une mainmise politique, communicationnelle et technique qui a une senteur d'ingérence.
C'est contraire aux normes et à la réglementation en la matière de l'OACI (Annexe 13) qui stipule clairement que la commission d'enquête est constituée et dirigée par le pays ou s'est écrasé l'aéronef, le Mali, par le pays d'immatriculation du propriétaire (Swift Air) de l'aéronef, l'Espagne et le pays de l'exploitant, Air Algérie, en l'occurrence l'Algérie.
En conclusion, Il faut revoir toutes les procédures d'exploitation aéronautique en Algérie, de prise de décision et de contrôle. Nous exigeons en urgence une Audit externe faite par des Experts indépendants et compétents du secteur de l'Aviation Civile algérienne avec la garantie politique de l'application immédiate des résultats de celle-ci.
Cette révision ne peut être préparée que par la formulation des problématiques fondamentales, par l'adaptation des systèmes de contrôle et d'information, par la formation des cadres et dirigeants. Air Algérie et les autres intervenants doivent changer leur approche, transformer leur comportement et leur culture d'entreprise, adapter leur organisation.
* Senior Instructor OACI en sécurité et sûreté du transport aérien;
- Ex Cadre, Direction de l'Aviation Civile et de la Météorologie, Ministère des Transports;
- Ancien Coordinateur Projets, Groupe français Sofréavia & National Aviation University;
- Phd es-aéronautiques.


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