C'est sous le slogan «professionnalisme dans la conduite, c'est avant tout une responsabilité et une prise de conscience» que le groupement de la gendarmerie d'Oran a lancé, jeudi, sa vaste campagne de sensibilisation à l'égard des transporteurs en commun et ceux de marchandises. Une opération qui se veut préventive et surtout porteuse d'un nouveau message à l'égard de tous les usagers de la route. Il est temps que cette prise de conscience se transforme en comportements afin de minimiser les lourdes pertes occasionnées, chaque année, par les accidents de la route. C'est que souhaitent les initiateurs de cette campagne et à leur tête le commandent Maouche, chef du bureau de la sécurité routière au niveau du groupement de la gendarmerie d'Oran. Même si les transports en commun et de marchandises représentent seulement 20% de la totalité du parc automobile national, ils sont par contre impliqués dans plus de 28% du nombre global d'accidents, selon des statistiques sur les accidents de la route dressées en 2013 au niveau national. Ils ont occasionné 1.470 décès, soit 39,22% du nombre global des morts et 15.352 blessés, soit 31,25% du nombre global des blessés, d'où une moyenne de 22 accidents par jour occasionnant 4 morts et 42 blessés. Une réalité amère que le corps de la gendarmerie a tenu à mettre en exergue à travers une sortie qui a vu la mobilisation de tous les effectifs des sections de la sécurité routière et en présence des médias. Les gendarmes ont ciblé tous les axes routiers relevant de leur compétence, notamment la RN 2, la RN 4 où l'on signale une forte densité routière à cause de la présence du marché de gros, la RN11, le CW 20 de Mers El Kébir en allant vers Boutlélis, la sortie ouest des Andalouses, notamment au niveau du CW 84, autrement dit les 67% du réseau routier de la wilaya d'Oran et qui relève de la compétence du groupement de la gendarmerie d'Oran ont été ciblés dans cette opération de grande envergure. En appelant ainsi à plus de prudence et surtout à un professionnalisme axé sur une prise de conscience, les gendarmes d'Oran ont saisi l'occasion pour rappeler que la prévention contre les accidents de la route ne relèvent pas uniquement des services de sécurité, police ou gendarmerie, mais doit impliquer tous les acteurs dont le mouvement associatif, puisque le but est d'intérêt commun et vise à préserver des vies humaines. Ainsi, cette opération a été plutôt axée sur un travail de proximité et ce dans le but d'inciter l'usager à respecter le code de la route et surtout à inculquer le civisme dans son comportement quotidien. Dans cette optique, tout a été passé au peigne fin. Les gendarmes se sont penchés sur tous les aspects édictés par le code de la route dont le respect de la limite autorisée de la vitesse, le respect de la ligne droite, la non utilisation du portable, le respect du stop, le nombre de passagers autorisés par bus et autres volets liés à la sécurité et au civisme à l'intérieur de ces moyens de transport. Les chauffeurs, ainsi que les receveurs doivent porter des badges mentionnant leur identité et leur fonction. En axant ainsi sur l'impact de cette prévention, les gendarmes ont rappelé que le nombre d'accident de la route a nettement diminué au courant du premier semestre, soit 402 accidents en 2014, contre 559 durant le premier semestre de l'année 2013. Ceux-ci, par contre, ont enregistré un nombre élevé de morts: 62 décès en 2014, contre 47 en 2013. 623 blessés ont été enregistrés durant la même période, contre 835 durant le premier semestre de l'année 2013. Les facteurs et les causes à l'origine de ces accidents sont au nombre de trois, selon le commandant Maouche. Il y a lieu de citer le facteur humain avec un taux de 94,5%. Il s'agit de l'excès de vitesse, le non respect de la distance sécuritaire, les dépassements dangereux, le non respect de la signalisation, l'implication des piétons. Ces derniers traversent souvent la chaussée sans regarder de part et d'autre, entre autres. Il est également question de l'état du véhicule avec un taux de 3,7%. Dans ce cadre, le même responsable met en exergue la perforation de pneus ou autres anomalies telle la défectuosité des freins et du système d'orientation. En dernier figure l'autre facteur qui est l'environnement dont l'état de la route. En multipliant ces opérations de sensibilisation, les gendarmes ont rappelé que cette campagne de prévention contre la criminalité de la route a été lancée au début du mois de juillet et va se poursuivre au courant de ce mois. En réalité, le travail est mené à longueur d'année, puisque 1.285 campagnes de sensibilisation ont été menées au courant du premier semestre de cette année à l'attention des usagers de la route et 132 dans le milieu scolaire, a indiqué le même responsable. Notons, par ailleurs, que cette campagne a été lancée à 9 heures du matin et s'est terminée à minuit.