Rentrée scolaire oblige, les familles retardataires qui séjournaient sur le littoral ouest ont commencé à plier bagage. Du coup, une baisse sensible d'affluence s'est manifestée, hier, dans la daïra d'Aïn El-Turck, en ce dernier weekend avant la rentrée. Le même constat a été relevé sur les plages de cette région qui, quelques jours auparavant, grouillaient de monde. De nombreux petits commerces, autorisés ou/et informels, liés à la saison estivale, ont également commencé à mettre la clé sous le paillasson. Certains se sont reconvertis dans la vente d'articles scolaires en s'installant notamment dans le marché des fruits et légumes. Les établissements hôteliers et autres lieux de villégiature qui ont affichés complet le mois d'août sont aussi logés à la même enseigne. Comme par enchantement, ils ont commencé, dès la fin de la semaine, à se vider de leurs occupants, pour la plupart des familles venues des différentes contrées du pays. «C'était évidement prévisible à la veille de la rentrée scolaire, notre clientèle commence à quitter les lieux et certaines familles ont promis de revenir l'année prochaine. Je suis un père de famille et je conçois que les études des enfants passent en premier», a commenté avec une pointe d'amertume le gérant d'une résidence, originaire de l'est du pays, installé à Aïn El-Turck. Cet avis est partagé presque à l'unanimité par les estivants, venus généralement en famille, pour un bref séjour aoûtien au bord de la mer. «Les enfants ont bien profité des joies de la mer. Maintenant, ils doivent se concentrer sur leurs études jusqu'aux prochaines vacances d'hiver», a fait remarquer avec humeur un estivant qui s'apprêtait à quitter une résidence sise dans à Cap Falcon où il avait loué un appartement le mois dernier. Des déclarations similaires ont été également formulées par nombre de responsables de familles en vacances sur ce littoral, qui ont décidé de regagner leurs domiciles respectifs, situés dans différentes régions du pays. Il importe de noter que selon les statistiques de la Protection civile, près de sept millions d'estivants ont été enregistrés dans la daïra depuis l'entame du mois d'août. Un record, en partant du fait que les autorités locales ont tablé sur des prévisions n'excédant pas les trois millions d'estivants. Ce record était en quelque sorte prévisible vu le nombre de réservations dans les résidences et autres établissements hôteliers formulées pour cette période. Toujours est-il que la saison estivale touche à sa fin avec un arrière-goût plus au moins amer, fruit de l'inconcevable anarchie qui a prévalu sur les plages où l'informel a régné en maitre. L'incivisme également de la part de pseudos-estivants a contribué en grande partie à ce malheureux état de fait. «Le beau paysage de la côte s'est malheureusement réduit comme une peau de chagrin. Les dégâts laissés après l'été donnent l'image d'un ouragan qui aurait tout balayé sur son passage. Rien ou peu a été fait pour tenter de juguler cette catastrophe », a déploré, exaspéré, un vieil habitant d'Aïn El-Turck. La négligence, la complaisance, ainsi que le laisser-aller, ont conduit à cette situation de pourrissement qui a atteint son paroxysme. Le rush aoûtien des estivants, venus en force des différentes contrées du pays et de l'étranger, n'a finalement pas été géré conformément aux règles élémentaires. Les estivants semblaient, en effet, livrés, pieds et poings liés, au diktat des exploitants de solariums illicites, des gardiens de parkings, des gérants d'établissements hôteliers, de lieux de villégiature et autres de restauration, ainsi que ceux des activités commerciales liées à la période, entre autres. Dans cette anarchie tous les coups étaient permis Les gendarmes et les policiers ont eu à intervenir à plusieurs reprises sur les plages pour mettre un terme à des batailles rangées, pour l'accaparation d'espaces destinés à l'installation de solariums, ayant opposé des bandes rivales et au cours desquelles des armes blanches de différentes tailles ont été utilisées par des belligérants qui auront fait pâlir de jalousie les gladiateurs de la Rome antique. «Ils étaient des dizaines de jeunes et moins jeunes armés jusqu'aux dents à s'être affrontés sur la plage, dès l'ouverture de la saison estivale, pour s'accaparer des espaces en vue d'installer leurs parasols, leurs tables et autres tréteaux de fortune pour vendre des sandwichs et autres produits alimentaires. Il a fallu l'intervention énergique des forces de la Gendarmerie nationale pour maîtriser la situation », a déploré un commerçant installé dans la petite localité de Coralès. Beauséjour, les lieux-dits Les Dunes et Bomo-plage ont aussi été le théâtre de violents affrontements à l'arme blanche qui ont semé la panique et la consternation parmi les estivants. Cette situation a, d'ailleurs, poussé certains à écourter leur séjour. «Beaucoup reste à faire pour prétendre à une réussite de la saison estivale. Il faut d'abord des campagnes de sensibilisation dans tous les domaines et l'implication des responsables du tourisme pour un contrôle rigoureux dans ce secteur névralgique. En gros, c'est une saison estivale à mettre aux oubliettes », a résumé le gérant d'une cafétéria installé dans la commune d'Aïn El-Turck depuis une vingtaine d'années.