Dans le cadre du projet «plan Aquapêche 2020», la chambre de pêche de la wilaya de Chlef (dont le siège est à Ténès) a organisé, jeudi dernier, au centre de l'ANALJ d'Oued Gseb de Ténès, une rencontre qui a regroupé outre le directeur de la pêche et des ressources halieutiques (DPRH), l'ensemble des professionnels activant dans le secteur de la pêche. Selon M. Abdat Hocine, directeur de la chambre de pêche, «le document appelé «la charte d'adhésion volontaire pour un développement responsable et durable de la pêche et de l'aquaculture » a été soumis aux présents pour en débattre de son contenu et surtout de l'enrichir par des suggestions ou des idées provenant exclusivement de professionnels de la pêche ». Ainsi, au cours de cette journée, les intervenants ont été unanimes à reconnaître que le secteur de la pêche se porte mal et qu'il est grand temps que les pouvoirs publics engagent des grandes actions pour sortir ce secteur de sa léthargie. Au sujet de cette charte, il faut noter que chaque wilaya apportera sa contribution pour l'adoption d'une proposition commune de la feuille de route (2015-2019). Une seconde phase de consolidation sera marquée par l'organisation de regroupements régionaux (Est, Ouest et Centre) en novembre prochain et d'une rencontre nationale le mois d'après. Quant aux quatre principaux axes tels que contenus dans le document qui nous a été remis et concernant le plan d'action du projet «Aquapêche 2020», il y a en premier lieu « la promotion des filières de la pêche et de l'aquaculture orientée vers l'intégration et la durabilité et favorisant la création d'emplois», puis celui de «l'amélioration de l'approvisionnement du marché domestique avec des produits diversifiés, de meilleure qualité et plus accessibles pour le consommateur», ensuite «la mise en place de dispositifs d'appui et de soutien adaptés au développement des filières de la pêche et de l'aquaculture» et enfin «à la consolidation de la gouvernance, au renforcement de la gestion participative et à l'intégration du secteur au développement des capacités de croissance de l'économie productive nationale». A noter que l'un des principaux partenaires de ce secteur, en l'occurrence l'EGPP (Entreprise de gestion des ports de pêche), a brillé par son absence et n'a pas daigné répondre à l'invitation de la chambre de pêche, d'autant plus, dira le directeur de la DPRH, «on aurait bien voulu connaître les raisons du retard accumulé dans la réalisation des différents projets au niveau des trois ports (Ténès, La Marsa et Béni-Haoua), sachant que plus de 64 milliards de centimes leur ont été consacrés depuis près de deux ans». A ce sujet, un intervenant a mis l'accent sur la détérioration des conditions de travail des pêcheurs, notamment depuis l'arrivée du nouveau directeur de l'EGPP, quant à l'insécurité qui y règne, le manque d'éclairage, de corps-mort, de station de levage, de cases pêcheurs, de halle à marée, de sanitaires, d'eau, entre autres, au niveau des trois ports. Un autre patron de pêche a tout simplement abordé des problèmes liés aux contraventions «jugées disproportionnées» établies par les gardes-côtes par rapport au type d'embarcation en infraction. D'ailleurs, un pêcheur n'hésitera pas à faire remarquer à l'assistance que «il faut tout d'abord trouver des solutions à ces petits problèmes qui entravent la bonne marche de notre activité pour parler ensuite de grands projets».