C'est en invitant les meilleurs diplômés de nos universités à devenir des enseignants que nous pourrons faire de nos écoliers des anges qui mèneront notre cité vers la liesse et la prospérité. En effet, les pays qui occupent les premiers rangs en matière d'enseignement comme Singapour, Hong-Kong et la Finlande ont des systèmes éducatifs performants. Le secret est connu et la recette magique de l'avancée de ces Etats reste la qualité d'enseignement dispensée par les maîtres en classe et non pas la dépense d'un budget énorme. Chez nous c'est toujours le flou qui persiste et les débats focalisent tous les programmes et les manuels. Certains pensent que l'école est trop politisée et qu'elle demeure otage entre les mains de certains syndicalistes sans conscience. Tandis que d'autres, soutiennent l'idée que les responsables du secteur ne font rien que du copier coller des expériences d'autres pays sans tenir compte des spécificités de notre pays. Pour nous la question est aussi simple: les autres nations ont réussi dans le secteur de l'éducation, car ils ont adopté une nouvelle stratégie qui repose sur trois points: Il faut tout d'abord solliciter les étudiants classés premiers en fin de cursus universitaire à choisir le métier d'enseignant. Ensuite, il faut offrir à ces personnes une formation de qualité. Le dernier point consiste à s'assurer que le système est conçu pour offrir à chaque élève le meilleur enseignement possible. Inviter les meilleurs à choisir le métier d'enseignant Il est malheureux de le dire, mais notre pays a tenté cette opération de recrutement des meilleurs candidats en valorisant la moyenne obtenue. Mais le salaire actuel ne motive pas les génies à choisir l'enseignement surtout au primaire. En plus, les notes obtenues pendant la scolarité ne reflètent pas le niveau réel des étudiants. Singapour qui se classe la première pendant une décennie à l'échelle planétaire insiste beaucoup sur d'autres tests que le candidat doit passer pour l'obtention d'une place d'enseignant. Ce pays recrute les 30% des meilleurs étudiants qui viennent d'obtenir leurs diplômes universitaires. Chez nous on comble un vide par des personnes qui n'ont jamais aimé ce métier et qui se retrouvent dans des écoles parce qu'ils n'ont pas trouvé mieux. Leur recrutement est basé sur une simple opération d'étude du dossier qui contient un diplôme et des photocopies des relevés de notes que les responsables n'ont même pas le temps de vérifier la véracité avec les services de la scolarité des universités. Ensuite on les invite à un bref entretien et on leur donne des élèves pour s'entrainer et apprendre avec eux. Et on se demande pourquoi nos élèves ne progressent pas et détestent l'école? Il faut stopper cette fuite en avant. Il faut tout revoir et le palier du primaire doit avoir la plus grande attention des responsables du secteur. Une nouvelle hausse des salaires dans ce palier va inciter les personnes compétentes à choisir l'enseignement au primaire et l'exemple de la Finlande est à suivre. En effet, en Finlande les enseignants du primaire touchent plus que leurs collègues du moyen et du secondaire. Une augmentation raisonnable qui attirera les personnes intelligentes et qui sachent communiquer et dispenser un savoir à des jeunes apprenants qui ont soif du savoir et qui devraient être entre les mains de connaisseurs et non pas avec des personnes qui attendent la fin des séances avant même de commencer la leçon. L'Etat doit aussi résoudre le problème de la surcharge des classes et la construction de nouvelles écoles doit être une des priorités. Fournir une formation de qualité La deuxième étape consiste à offrir une formation de qualité à ces futurs cadres de l'éducation nationale. Chez nous les nouveaux enseignants ont fait quinze jours de formation et on attend des miracles. Ailleurs, les futurs enseignants passent quatre jours par semaine en classe avec des enseignants chevronnés. Le gros du travail de formation doit se faire en classe et non pas en amphithéâtre. Les anciens instituts technologiques de l'éducation nationale devraient reprendre du travail. Nos universités dispensent un savoir vaste et la réussite d'un système scolaire passe par une formation complète de l'enseignant qui à son tour va former les jeunes apprenants. Une formation qui forge le futur maître en le dotant des nouvelles méthodes d'enseignement que les didacticiens mettent au service de l'enseignement. Et oui, une formation qui renforce la base acquise et qui facilite la tâche au futur enseignant qui va aimer son métier. Le moment est venu pour enterrer les méthodes archaïques qui ont donné naissance à des jeunes qui ne s'intéressent plus à l'apprentissage. Des méthodes où l'enseignant travaille avec un ou trois élèves, tandis que le reste de la classe attend avec impatience la fin de la séance. Des méthodes où l'enseignant terrorise ses élèves en leur faisant déserter les bancs d'école. Des méthodes où l'enseignant fait copier à ses élèves la leçon écrite au tableau sans aucune explication et ceux qui n'ont personne chez eux à la maison pour les aider font semblant d'avoir compris et les résultats de l'échec ne sont observables que pendant les examens du BEF ou du BAC. Et ce sont ces méthodes qui ont tué toutes les volontés des jeunes qui n'ont pas eu assez de courage pour dénoncer les abus et les négligences de certains enseignants qui préfèrent se donner à fond pendant les cours privés. Le dernier point de la formation est celui d'offrir la chance aux meilleurs enseignants de devenir des directeurs. Ces derniers s'occuperont de la formation des jeunes enseignants. Ils auront la chance de faire bénéficier les jeunes de leurs expériences et ils seront les meneurs du jeu comme FEGHOULI ou BRAHIMI dans notre équipe nationale de football. En effet, le directeur a un rôle important à joué et la vraie réussite passe par cet homme ou cette femme qui gère comme il faut l'institution scolaire qu'on lui a confié. S'assurer que le système prend en charge la réussite de tous les élèves Il est vrai, la performance d'un sys-tème scolaire est mesurable par la réussite de l'ensemble des élèves. Nous savons tous que le quotient intellectuel diffère d'un individu à un autre et de ce fait les enseignants ont la tâche de prendre en charge les élèves en difficulté. Une cellule d'écoute doit être installée dans chaque établissement scolaire et des psychologues devraient faire le tour pour aider les enfants qui ont des troubles. Actuellement, nous n'avons pas les moyens de suivre ce qui se déroule ailleurs en matière d'accompagnement des élèves. Nous citerons l'exemple de la Finlande où les élèves qui ont des difficultés à poursuivre les leçons resteront chez eux avec leur parents et poursuivront des cours remédiation que les parents eux-mêmes sont sensés faire à leurs propres enfants. Ces mêmes enfants auront des cours spéciaux avec leurs enseignants le lundi après midi et ils ne rejoindront leur classe qu'une fois ils auront rattrapé le retard. Aux Etats Unis d'Amérique les enseignants passeront un mois de formation chaque quatre ans pour renouveler leurs connaissances, alors que chez nous certains enseignants de français ne lisent même pas le journal et travaillent avec des fiches pédagogiques préparées en 2004. Cependant, le secteur de l'éducation nationale peut accroitre son système éducatif avec l'adoption des trois points que nous venons de citer. Monsieur le président BOUTEFLIKA, ainsi que monsieur SELLAL et OUYAHIA sont invités à revoir le budget alloué à l'éducation nationale? Monsieur BOUTEFLIKA est sollicité car tout changement dans le secteur de l'éducation passe par une décision politique que lui-même va signer. Monsieur SELLAL est invité à jouer le rôle du facilitateur et du coordinateur des tâches entre les ministres et le président. Monsieur OUYAHIA est cité car il reste le technocrate qui a toujours une parole sage et un jugement juste qui conforte l'avis du président. Les pays de l'Asie ont gagné les premières places en matière d'enseignement suite à des décisions prises en haut et en collaboration avec les responsables directs de l'éducation. En plus, Dieu merci, notre ministère de l'éducation nationale a des centaines de cadres et à leur tête madame Nouria- BENGHABRIT qui a assez de connaissances sur le sujet et qu'il lui faut plus de temps pour la mise en place de ce projet grandiose qui hissera notre pays très haut. Il est vrai, l'éducation est la base de la vie future et toute fausse manœuvre nous retardera de quarante ans en arrière. Il a été noté que les pays du monde entier avaient dépensé deux mille milliards en 2007 pour l'éducation. L'Algérie doit revoir le statut de l'enseignant et un salaire motivant pour les enseignants du primaire changera tous les données. Les enseignants les plus qualifiés devraient s'occuper du primaire, là où les enfants ont le plus besoin de base et d'enseignants compétents qui peuvent leur faciliter les leçons. Nos responsables devraient réfléchir deux fois avant de construire des habitations sans penser à l'édification des écoles et des cliniques publiques. Les chefs de Daïras et les walis devraient interdire l'autorisation de construction des bâtiments à usage commercial ou d'habitation à l'intérieur des villes. Pour finir nous pourrons espérer un avenir prospère à nos enfants scolarisés avec cette nouvelle équipe qui compte un nombre important d'hommes et de femmes très compétents. Des chercheurs, des didacticiens, des inspecteurs généraux d'enseignement comme BENRAMDHAN Farid, MELLAHA Belaid, NEDJARI Messaghem et d'autres qu'il nous est impossible de les citer tous. Les parents d'élèves sont invités à doubler de vigilance et de croire à une prise en charge sérieuse de leurs enfants. Pour finir nous invitons tous les actants de l'acte pédagogique à oublier pour l'instant le côté matériel et à doubler d'effort pour sauver chaque jour un nouveau élève de la rue. Il faut penser à cette satisfaction et cette joie quand nos élèves obtiennent des 20/20 au bac. Et oui, toutes les richesses de ce monde n'égalent pas un remerciement et la reconnaissance de vos ex élèves qui vous guettent avec des sourires et des gestes. Nous achevons ce texte par les propos du grand syndicaliste El Hadj DJELLAB Abdelkader qui pense que le plus important n'est pas de comment survivre, mais de faire notre possible pour léguer aux générations futures une Algérie où il fera bon de vivre.