Les effets d'une couverture sanitaire globale et l'acquisition de nouvelles molécules pèseront plus lourd sur la facture d'importation des médicaments de l'Algérie dans les années à venir. C'est ce qu'a annoncé le chargé de la communication au ministère de la Santé, Salim Belkessam, dans une déclaration à l'APS. «Si la facture d'importation de médicaments paraît aujourd'hui normale comparativement aux dépenses de l'Etat pour une prise en charge sanitaire globale, elle pèsera indubitablement plus lourd dans les années à venir pour répondre aux besoins croissants en matériel médical et en médicaments vétérinaires et à usage humain», a souligné M. Belkessam. Il a dans ce contexte mis l'accent sur l'importance d'une «étude de marché approfondie» et une comparaison de la facture d'importation de médicaments durant les premiers semestres des années 2014, 2013, 2012 et 2011 pour pouvoir en évaluer les coûts et l'évolution. Cette hausse, selon M. Belkessam, pourrait être justifiée par le souci de l'Etat d'assurer la disponibilité de différents types de médicaments, dont les médicaments contre le cancer «extrêmement coûteux», comparé aux années précédentes marquées par des ruptures de stock récurrentes. Le même responsable a précisé que les médicaments anticancéreux étaient importés et distribués par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), laquelle se charge également de l'importation des médicaments destinés au traitement des maladies orphelines et qui sont «extrêmement coûteux». A ce titre, Belkessam a affirmé que la priorité pour l'Etat est d'encourager la production pharmaceutique au niveau local en s'orientant progressivement vers le développement des capacités nationales en matière de biotechnologie. Le chargé de la communication a signalé que les médicaments anticancéreux importés par la PCH durant 2014 représentent 42% de l'ensemble des médicaments importés outre les médicaments destinés au traitement des maladies rares distribués gracieusement dans les hôpitaux. Il y a lieu de rappeler que la facture des importations des produits pharmaceutiques a augmenté à 1,6 milliard de dollars (usd) durant les huit premiers mois de l'année 2014, contre 1,27 milliard usd sur la même période de l'année écoulée, soit une hausse de 28% ,selon les statistiques des douanes algériennes. Quant aux quantités globales des produits pharmaceutiques importés, elles ont reculé de 12,32% pour atteindre 19.369 tonnes contre 22.092 tonnes durant la même période de comparaison, précisent les chiffres provisoires du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (CNIS). La hausse de la facture des importations s'explique essentiellement par une augmentation de plus de 27% pour les importations des médicaments à usage humain, de 32% pour les produits parapharmaceutiques et de 4% pour les médicaments destinés à la médecine vétérinaire. La facture des médicaments à usage humain reste la plus importante de la valeur globale des importations puisqu'elle a représenté, durant les 8 premiers mois de l'année, 95,6% du volume global des achats de l'Algérie en produits pharmaceutiques. Pour les médicaments à usage vétérinaire, les achats extérieurs de l'Algérie ont également enregistré une légère hausse de 4,03% en valeur, s'établissant à 22,42 millions usd contre 21,55 millions usd durant la même période de comparaison. Il est à souligner que la production locale des médicaments, qui représente actuellement 40% du marché national, devrait atteindre 65% en 2015, selon les prévisions des professionnels qui estiment que le potentiel pharmaceutique national actuel permet d'atteindre cet objectif, notamment avec les projets d'investissement en cours de réalisation dans le secteur.