La facture d'importation de médicaments de l'Algérie s'alourdira d'année en année. Un constat établi par le chargé de la Communication du ministère de la Santé et de la Population. Selon lui, ceci est dû à une couverture sanitaire globale et à l'acquisition de nouvelles molécules. Si la facture d'importation de médicaments paraît, aujourd'hui, "normale" comparativement aux dépenses de l'Etat pour une prise en charge sanitaire globale, elle pèsera indubitablement plus lourd dans les années à venir pour répondre aux besoins croissants en matériel médical et en médicaments vétérinaires et à usage humain, a indiqué. M. Belkessam dans une déclaration à l'APS. Il a, dans ce contexte, mis l'accent sur l'importance de procéder à une "étude de marché approfondie" et à une comparaison de la facture d'importation de médicaments durant les premiers semestres des années 2014, 2013, 2012 et 2011 pour pouvoir en évaluer les coûts et l'évolution. Pour M. Belkessam, cette hausse pourrait être justifiée par le souci de l'Etat d'assurer la disponibilité de différents types de médicaments dont les médicaments anticancéreux "extrêmement coûteux", comparé aux années précédentes marquées par des ruptures de stock récurrentes. Après avoir salué les mesures prises par les autorités publiques afin de garantir la disponibilité des médicaments, M. Belkessam a rappelé la tenue en octobre 2012 d'une réunion restreinte du Conseil des ministres consacrée à ce volet. Il a tenu à préciser que les médicaments anticancéreux étaient importés et distribués par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), laquelle se charge également de l'importation des médicaments destinés au traitement des maladies orphelines et qui sont "extrêmement coûteux". Par ailleurs, M. Belkessam a indiqué que plusieurs programmes de développement avaient été tracés par l'Etat dont des projets de réalisation d'hôpitaux et de nouveaux centres sanitaires de proximité à travers tout le territoire national, citant à titre d'exemple, les centres anti-cancer (CAC) qui ouvriront bientôt leurs portes et ceux en cours de réalisation ou d'équipement. Les médicaments anticancéreux importés par la PCH durant 2014 représentent 42% de l'ensemble des médicaments importés, outre les médicaments destinés au traitement des maladies rares, distribués gracieusement au niveau des hôpitaux. La priorité pour l'Etat, selon M. Belkessam, est d'encourager la production pharmaceutique au niveau local en s'orientant progressivement vers le développement des capacités nationales en matière de biotechnologie. Pour réduire cette dépendance de l'étranger et la facture des médicaments, l'Etat ambitionne de relancer l'industrie pharmaceutique et de booster la production pour satisfaire 70 % des besoins du marché local. Pour les professionnels du secteur, le potentiel pharmaceutique national actuel permet d'atteindre cet objectif, notamment avec les projets d'investissements en cours de réalisation dans le secteur en partenariat avec des firmes étrangères. Le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), Abdelouahed Kerrar, avait affirmé récemment que " la concrétisation des projets d'investissement dans le domaine de l'industrie pharmaceutique permettront à l'Algérie de passer d'un pays gros importateur à un pays exportateur de médicaments ". Le pays compte actuellement 63 unités de production opérationnelles. Il existe huit projets de nouvelles unités de production qui ont été introduits en 2012, en plus de 23 projets d'extension et d'un projet de passage du conditionnement de produits à celui de production. Parmi les principaux investisseurs du secteur pharmaceutique en Algérie figurent Sanofi-Aventis, Hikma pharma, le groupe Saidal, Novartis, Pfizer et le danois Novo Nordisk, spécialisé dans la production d'insuline.