L'ANP veille aux frontières du pays d'où il est constaté une recrudescence de tentatives d'infiltration de groupes aux intentions hostiles à l'intérêt national que ce soit au plan économique quand il s'agit de contrebandiers, que sécuritaire quand c'est le fait d'individus affiliés aux organisations terroristes qui infestent la région. Notre armée est là dans sa mission qu'elle accomplit avec une efficacité et une expertise qui sont confirmées par les succès qui concluent ses opérations contre les tentatives d'infiltration en question. Mais la gravité des menaces qu'encourt le pays du fait que ce qui se trame à ses frontières relève incontestablement d'un plan élaboré visant à sa déstabilisation, n'est pas de celle à laquelle faire face uniquement par le déploiement de la force militaire et du potentiel sécuritaire. Il faut en effet que le parapluie que constitue notre armée et nos services sécuritaires recouvre les frontières d'un pays qui doit compter sur l'existence d'un front intérieur uni englobant toutes les forces vives de la nation communiant dans la défense de la stabilité et l'unité du pays. Pour qu'un tel front soit opposable aux desseins déstabilisateurs dont l'Algérie est la cible, il faut que les forces en question comprennent que le danger qu'ils font encourir à l'Algérie en cas de leur concrétisation vaut pour toutes qu'elles soient le pouvoir ou l'opposition à celui-ci. Dans une Algérie déstabilisée et à feu et à sang comme la rêvent ceux dont l'esprit a conçu ces desseins et les nervis qu'ils enrôlent pour tenter de les réaliser, il n'y aurait plus de place pour la confrontation politique pacifique, civilisée, mais un effroyable chaos dont l'on voit ce qu'il pourrait être à travers ce qui se passe dans les pays où des desseins de même nature sont en réalisation. Moins exposée pourtant que l'Algérie à une menace terroriste d'envergure, la France s'est sentie agressée à travers l'acte terroriste dont l'un de ses ressortissants a été la victime et son opinion et sa classe politique toutes sensibilités confondues ont réagi de façon unitaire et solidaire démontrant que sur la question du danger terroriste, ils sont français, unis au-delà de leurs divergences, politique, sociale ou doctrinale. Ce comportement et ces réflexes existent au sein de la société algérienne, ils ne s'expriment pas pourtant dans sa classe dirigeante et politique. La menace devrait convaincre celle-ci à les adopter et être le facilitateur de la réalisation de ce fameux «consensus national» que tous ses acteurs qu'ils soient dans le pouvoir ou dans l'opposition prétendent vouloir réaliser. Sans un front intérieur uni au moins contre la menace de déstabilisation dont les signes avant-coureurs sont probants, l'armée aura beau être déployée et vigilante, le pays restera dans une position de faiblesse par rapport à cette menace contre laquelle le seul antidote radical est l'unité du peuple dans toutes ses composantes, encadré par une classe politique consciente de la gravité du contexte dans lequel l'Algérie évolue en étant concernée par ses enjeux.