Un calme relatif a régné hier mardi dans les quartiers de la cité Emir Abdelkader et de Ziadia après quatre journées d'affrontements à l'arme blanche et aux pierres entre les jeunes des deux quartiers. La situation de calme nous a été confirmée hier par le lieutenant Zemouli, responsable de la cellule de communication et des relations publiques de la Sûreté de wilaya de Constantine, et aussi par des habitants. L'officier de police nous a affirmé en effet que l'ordre à été rétabli, notamment à la cité Emir Abdelkader, après que les services de police eurent été obligés d'intervenir au cours de la nuit de lundi pour disperser, à coup de grenades lacrymogènes et par tous moyens légaux autorisées par la loi en pareilles circonstances. Et d'ajouter que même les services de sécurité n'ont pas échappé à la furie des jeunes de la cité Emir Abdelkader qui les ont accueillis avec des jets de pierres, lesquels n'ont fait, heureusement, pas de blessés parmi les policiers venus rétablir l'ordre. Il conclura en signalant qu'une enquête a été ouverte par la 12e Sûreté urbaine de Ziadia pour déterminer les responsabilités et arrêter les gens impliqués dans les incidents. A propos des hostilités déclenchées dans la journée de vendredi 1O octobre entre les jeunes de la cité Emir Abdelkader et la cité de Ziadia, cités populeuses et implantées sur les hauteurs de la ville de Constantine en allant vers Djebel Ouahch, des habitants des deux quartiers rencontrés hier en ville nous ont affirmé qu'ils ont vécu le calvaire ces quatre dernièrs jours en s'enfermant dans leurs appartements, de peur d'être des victimes collatérales des échauffourées déclenchées entre les belligérants. Ils affirmeront aussi que le calme est tout à fait précaire et les affrontements risquent de reprendre à tout moment. Et d'expliquer que les «bagarres», qui s'étaient calmées un moment mais ont repris durant la nuit du dimanche à lundi, se sont soldées, dans le quartier de Ziadia, par la destruction d'une dizaine de véhicules de citoyens stationnés devant leurs immeubles, brûlés par les hordes de jeunes, très nombreux, venus de la cité Emir Abdelkader, «le faubourg», comme ils disent, armés de cocktails Molotov qu'ils ont jetés sur les façades des bâtiments, de couteaux, de barres de fer et de gourdins, pour «régler les comptes», avec ceux de Ziadia. Et ce en rappelant que cette «guerre de quartiers» a éclaté effectivement vendredi dernier lorsqu'un jeune de la cité Ziadia, âgé de 2O ans, avait été agressé au couteau par un autre jeune de la cité Emir Abdelkader. Ce qui a fait réagir de nombreux jeunes du quartier qui se sont solidarisés avec lui en voulant se «venger», à coups de pierres, des jeunes du quartier voisin. Durant le premier jour, les hostilités avaient duré deux jours et provoqué la terreur dans le quartier bas de Ziadia, proche de l'autre «quartier ennemi», et ce avant l'intervention des forces de police, notamment ceux de la 12e Sûreté urbaine de Ziadia, qui les ont dispersés en ramenant le calme. «Ce n'est qu'un calme relatif et, nous en sommes certains, les hostilités vont reprendre», nous ont confié nos interlocuteurs, très inquiets et craignant de graves débordements. «Pour l'instant, ont-ils souligné, il n'y a pas de morts. Mais la situation est telle qu'elle risque de dégénérer».