Les policiers des Unités républicaines de sécurité (URS) ont regagné leurs casernes jeudi après-midi, mettant ainsi fin à leur mouvement de contestation de deux jours devant le Palais du gouvernement et la Présidence de la République. Certains satisfaits, d'autres non, les éléments de la police ont embarqué à bord des bus et fourgons réquisitionnés par la DGSN en direction de leurs casernes, en attendant la réunion prévue, ce dimanche, avec les ministères concernés et le directeur général de la Sûreté nationale pour examiner la manière de prendre en charge les 12 revendications pour lesquelles ils ont obtenu un avis favorable auprès du 1er ministre, sur les 19 exprimées. Un petit groupe «plus tenace», entouré par les éléments de la BRI et de la BMPJ et sous l'œil vigilant de la Garde républicaine, a fini par opter pour la voie de la sagesse. Il était le dernier groupe à avoir quitté le Palais d'El-Mouradia, ce jeudi, vers les coups de 16 heures. Et ce, après une concertation entre les protestataires, précédée par l'intervention du chef de la sûreté de wilaya d'Alger, Nourridine Boufellaga, qui a tenté de convaincre les policiers de regagner leurs casernes respectives. Les protestataires sont dans leurs casernes, ils ont obtenu des engagements par le 1er ministre et par leur direction pour la satisfaction rapide de 12 revendications. Celle portant sur le départ du directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, a été rejetée par Abdelmalek Sellal. En ce qui concerne la création du syndicat de la police, les contestataires n'ont pas encore une réponse claire. Idem pour «les lacunes» soulevées dans la gestion au niveau des unités et au niveau de l'administration. Le 1er ministre a indiqué qu'une enquête sera menée incessamment pour trouver des solutions adéquates. Sinon, pour les revendications socioprofessionnelles, le 1er ministre et la direction de la Sûreté nationale ont souligné leurs engagements à prendre en charge les doléances des policiers. Le directeur de la communication au sein de la DGSN, Djillali Boudalia, avait déclaré dans ce sens à l'APS que la direction de la Sûreté nationale s'est engagée à prendre en charge toutes les préoccupations socioprofessionnelles soulevées par les représentants des protestataires, notamment pour ce qui a trait au logement, aux horaires de travail, la prime de zone ainsi que le travail dans les wilayas du Sud. Parmi ces mesures, la DGSN s'est engagée à revoir le volume des heures supplémentaires de ces agents de l'ordre jugé par les contestataires «de très dense», l'affectation au Sud ne dépassera pas 3 ans, la durée maximale de service dans cette zone sera de 5 ans et la durée des missions pour le rétablissement de l'ordre sera limitée à deux mois. Le directeur de la communication a également précisé que sa direction s'est engagée à «examiner» la préoccupation liée à la prime de zone. Pour ce qui est de l'avancement dans la carrière, un système de régularisation dont la gestion est informatisée a été mis en place, permettant, chaque six mois, à des fonctionnaires d'être promus sur la base de critères bien définis. Concernant le logement, le DGSN a rassuré ses éléments, selon Djillali Boudalia, en affirmant que «chaque fonctionnaire en aura droit», promettant par la même occasion de régulariser la situation des logements de fonction conformément au décret exécutif N°13-153 daté du 11 avril 2013, relatif à la cession des biens de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI). La mesure, a précisé Boudalia à l'APS, concerne exclusivement les logements épars de la DGSN et qui se situent en dehors des cités policières et se fera après étude de chaque dossier au niveau de chaque sûreté de wilaya, en coordination avec les services de l'équipement et des finances. Il a également rappelé les efforts déployés par la DGSN pour prendre en charge la préoccupation de ses fonctionnaires en matière de logements, relevant que depuis 2010, près de 4.294 logements ont été distribués alors que 3.510 autres sont en cours de réalisation et dont le taux d'avancement a atteint 50%. Enfin, la direction générale de la Sûreté nationale a tenu à rassurer les protestataires qu'aucune sanction ne sera retenue à leur encontre.