Les derniers policiers protestataires ayant observé un sit-in devant le siège de la présidence de la République, se sont dispersés jeudi après midi dans le calme, après que la majorité de leurs revendications socioprofessionnelles eurent été satisfaites par le gouvernement. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a rencontré mercredi des représentants de ces policiers, a indiqué à l'issue de cette rencontre, que parmi les préoccupations soulevées par les protestataires, 12 ont été prises en charge. Elles portent sur les indemnités, les promotions et l'organisation du travail. La rencontre, intervenue sur instruction du président de la République Abdelaziz Bouteflika, a permis aux représentants des policiers protestataires de soulever leurs préoccupations, a déclaré M. Sellal, annonçant une réunion dimanche prochain avec les ministères concernés pour examiner la manière de prendre en charge ces préoccupations en vue d'améliorer les conditions de travail des éléments de la sûreté nationale. Quant au point soulevé par les protestataires concernant des "lacunes" dans la gestion au niveau des unités et de l'administration, M. Sellal a souligné qu'une enquête sera menée dans ce sens, rappelant "la poursuite des efforts visant à améliorer les conditions de travail des policiers". Il a également souligné l'importance du dialogue entre les agents de la police et leurs responsables pour trouver les solutions idoines à tous les problèmes soulevés. Le Premier ministre a, par ailleurs, annoncé d'autres mesures dans les prochaines semaines en vue d'améliorer les conditions de travail de ce corps. De son côté, le directeur de la Communication à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia a déclaré à l'APS que plusieurs mesures ont été prises en faveur des fonctionnaires de la sûreté nationale dont des agents des unités républicaines de sécurité qui ont observé un mouvement de protestation. Selon M. Boudalia, la DGSN s'est engagée à prendre en charge toutes les préoccupations socioprofessionnelles soulevées par les représentants des protestataires, notamment en ce qui a trait au logement, aux horaires de travail, la prime de zone ainsi que le travail dans les wilayas du Sud. Les décisions de la DGSN sont intervenues suite à la rencontre du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaiz et le premier responsable de cette institution, le général major, Abdelghani Hamel, à l'issue de leur rencontre à Ghardaïa avec les représentants des protestataires. Pour ce qui de l'avancement dans la carrière, un système de régularisation dont la gestion est informatisée, a été mis en place permettant, chaque six mois, à des fonctionnaires d'être promus sur la base de critères bien définis. Les policiers protestataires, qui ont organisé mardi après midi une marche pacifique à Alger, suivie d'un rassemblement devant le palais du Gouvernement où ils ont passé la nuit, se sont déplacés mercredi matin au siège de la présidence de la République pour faire entendre leurs revendications. Dans un document remis à la presse, les protestataires réclament notamment une augmentation des salaires, une revalorisation des primes, ainsi que le droit au logement social et l'amélioration de leurs conditions de travail. Ils revendiquent également la création d'un "syndicat autonome" pour défendre leurs droits socioprofessionnels. Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, qui s'est déplace mardi dernier à Ghardaïa a indiqué, à l'issue d'une réunion à huis clos avec des représentants des policiers protestataires, que le dialogue "respectueux" et "transparent" avec les agents du maintien de l'ordre avait permis de "comprendre les doléances et de trouver une entente pour améliorer la situation socioprofessionnelle de ces fonctionnaires de la Sûreté nationale". Le ministre a assuré que les revendications des fonctionnaires seront prises en charge par les pouvoirs publics de "façon graduelle". Il a affirmé que des directives ont été données à l'ensemble des walis pour consacrer des quotas de logements sociaux et ruraux au profit des agents de maintien de l'ordre. Quelque 4500 demandes de logements pour ces fonctionnaires seront étudiées prochainement pour améliorer les conditions de vie de ces agents, a ajouté le ministre de l'Intérieur. Des engagements ont été également pris pour améliorer les conditions de travail des agents sur le terrain afin de leur permettre d'exercer leur noble mission dans de bonnes conditions, a-t-il poursuivi. Parlant des dépassements, le ministre a souligné que des commissions de discipline hiérarchisées seront installées au niveau local, et au niveau national pour "permettre aux agents d'effectuer des recours". M. Belaïz a estimé que les revendications des agents sont "légitimes", ajoutant que par le biais d'un dialogue "civilisé" et "respectueux on arrive à résoudre l'ensemble des problèmes existants".