Beaucoup plus que le résultat technique «honorable» réalisé lors de la dernière Coupe du Monde des avocats, qui s'est tenue dans la capitale hongroise Budapest, le barreau d'Oran peut légitimement se vanter d'un grand accomplissement politico-sportif mettant à profit ces joutes internationales. Il s'agit de l'action de boycott à l'encontre d'Israël, menée par le barreau des avocats d'Oran, qui a refusé avec la plus grande fermeté de jouer avec une équipe d'avocats représentant l'entité sioniste. Quatre mois après cet évènement sportif réunissant les professionnels du droit issus des cinq continents du Globe, les retombées du coup de maître effectué par les «robes noires» d'Oran, qui portaient alors les couleurs de l'équipe nationale algérienne, se concrétisent sur le terrain. En effet, le comité organisateur du «Mundiavocat» a décidé d'adresser une invitation officielle à l'Union nationale des barreaux des avocats de l'Etat palestinien, pour prendre part à la prochaine édition de cette compétition footballistique internationale (la 16e édition), a-t-on appris auprès du bâtonnier d'Oran, Me Ouahrani Lahouari. Une revendication qui avait été formulée haut et fort par le barreau d'Oran et ce, par la voix de sa délégation sportive qui prenait part au Mondial des avocats, au bord du Danube, du 23 mai au 1er juin derniers, dans le feu de l'action de son boycott du match qui devait l'opposer à une équipe israélienne et ce, lors du 1er tour de la compétition. Utilisant alors le stade de foot comme tribune politico-médiatique et juridique, à la fois, comme ils savent si bien le faire, les avocats du barreau d'Oran ont réussi à envoyer ce message fort : la politique raciste, d'occupation et d'expulsion contre les Palestiniens est inacceptable et condamnable. La cause a été entendue, puisque des barreaux de plusieurs pays participants ont emboîté le pas au barreau algérien, refusant à leur tour de donner la réplique à l'équipe représentant l'entité sioniste et les organisateurs, de leur côté, ont accepté de convier les avocats palestiniens pour participer à la prochaine édition de cette Coupe du Monde. «Nos objectifs à travers cette action de boycott étaient clairs. Primo, empêcher Israël de se promouvoir comme un Etat «fair-play» via la participation de ses individus et de ses équipes sportives dans les compétitions bilatérales et internationales. Secundo, sensibiliser le public, et par extension le monde entier, à propos des crimes et des discriminations des forces de l'occupation sioniste visant le peuple et l'Etat de la Palestine», souligne le bâtonnier, Me Ouahrani. Et d'ajouter : «Il est vrai que les événements sportifs importants mettent en valeur le fair-play et les qualités du sport. Les pays y participant acquièrent une reconnaissance et un prestige internationaux. Une réaction commune aux propositions de boycott sportif est que la politique et le sport ne peuvent être mélangés. La réalité pour les Palestiniens est que la politique et le sport sont extrêmement liés. Depuis 2009, de nombreuses personnalités sportives ont soutenu la Palestine ou ont boycotté Israël lors de compétitions sportives. De plus, des militants anti-apartheid ont organisé des actions dans différents stades afin de protester contre la participation d'Israël». Il est à rappeler, par ailleurs, que l'équipe oranaise des avocats a déjà remporté le titre de championne du monde au 4e Mundiavocat organisé à Alger en 1988. Le «Mundiavocat» a été créé dans le but de réunir les avocats du monde entier. Durant 10 jours, les passionnés de droit se retrouvent autour d'une même passion, le football, pour participer à leur Coupe du Monde.