Les six représentants des familles des 5 accusés, dans l'affaire de l'enlèvement, le 27 mai dernier, du bébé Leith Kaoua, alors qu'il était hospitalisé, à la maternité du CHU Constantine, avaient la mine abattue à leur sortie, hier en milieu de journée, du bureau du Procureur général, près la Cour de Constantine. « Résultat zéro, on sort comme on est entré, on n'a pas obtenu satisfaction à nos revendications », lance l'un d'eux, à la foule qui s'est attroupée autour du petit groupe. Après le énième sit-in, organisé, le dimanche 2 novembre, à l'intérieur du CHUC, suivi, le jour même, par un rassemblement devant la Cour de Constantine, des dizaines de proches des 5 accusés, parmi le personnel de la maternité (1 agent de sécurité, 1 planton, 1 sage-femme et 2 infirmières), dans l'affaire en question, ainsi que leurs collègues, sont revenus, hier, à la charge, en tenant un autre rassemblement, devant le siège de la Cour de Constantine pour revendiquer leur « mise en liberté ». Encadré par un dispositif sécuritaire, les manifestants ont été invités à désigner des représentants qui seront reçus par le procureur général. Six d'entre eux se sont, ainsi, longuement, entretenus, hier, avec le procureur général, sans parvenir à « un résultat convaincant », selon les déclarations des représentants des familles des accusés. Le procureur général a fait valoir la légalité des procédures judiciaires, ayant conduit le magistrat à refuser, en son âme et conscience, la demande des avocats d'une mise en liberté provisoire, des accusés concernés, non sans leur promettre que pour ce qui le concerne « l'affaire sera enrôlée, immédiatement, après la clôture de l'instruction du dossier ». Pour rappel, le juge d'instruction (5e chambre du Tribunal correctionnel de Ziadia) avait ordonné, la mise sous contrôle judiciaire, des 5 accusés en question, qui répondaient aux charges «d'association de malfaiteurs, enlèvement et falsification de documents administratifs », mais la chambre d'accusation a annulé la décision du juge d'instruction, à la suite d'un recours établi par le procureur de la République. Et, la même réponse négative a été objectée par la chambre d'accusation, en ce début de mois de novembre, à une nouvelle demande introduite par les avocats de la défense, malgré un second accord favorable à la mise sous contrôle judiciaire, donné par le juge d'instruction, en charge du dossier. Les avocats de la défense peuvent réintroduire, leur demande, au bout d'un mois. Les manifestants ont soutenu et fait, les leurs, les arguments du président de la Commission nationale de défense et de promotion des droits de l'Homme, maître Ksentini, qui avait dénoncé, à maintes reprises, le recours systématique à la détention préventive, la considérant comme un abus de la part des magistrats. Les familles des 5 accusés ne comptent pas baisser les bras, car ils prévoient de se déplacer, la semaine prochaine, à Alger, au ministère de la Justice, où ils comptent déposer leurs doléances. Pour mémoire, 11 personnes impliquées, directement ou indirectement, dans l'affaire de l'enlèvement du bébé Leith Kaoua, et arrêtés, après avoir retrouvé la trace du bébé, le 14 juin dernier, dans une maison à Tamalous (Skikda), ont été placées, quelques jours, plus tard, en détention préventive par le procureur de la République près le tribunal de Ziadia, à Constantine, alors que deux autres ont été mises sous contrôle judiciaire.