La collecte du lait à Oran a connu une augmentation ces dernières années. Selon le président de la chambre d'agriculture qui s'est exprimé sur les ondes de la radio locale, 27 millions de litres de lait cru ont été collectés durant les dix premiers mois de l'année en cours. Cette amélioration a pour origine plusieurs facteurs et notamment les mesures prises par l'Etat, qui avait décidé alors d'encourager l'intégration du lait cru dans le système de production pour réduire la facture de l'importation de la poudre du lait. Pour inciter les transformateurs à intégrer le lait cru, une prime a été introduite en plus de la prime d'incitation déjà en vigueur, aux collecteurs de lait cru. La wilaya d'Oran dispose de près de 8.000 vaches laitières. Malgré ces résultats, quelques contraintes entravent le développement de cette filière. Outre l'insuffisance d'unités de transformation, la filière est confrontée à la non disponibilité du fourrage vert, la faiblesse de la diversification des aliments de bétail, limités au fourrage concentré et aux herbes sèches. Pour booster la filière du lait, la direction des services agricoles de la wilaya d'Oran a pris toutes les mesures nécessaires pour consacrer 2.000 ha au niveau de la plaine de Mleta au fourrage vert. Cette action vient à point nommé puisque pas moins d'une centaine de vaches laitières seront importées prochainement. Les eaux traitées de la station d'épuration et de traitement des eaux usées (STEP) du groupement d'Oran seront utilisées dans l'irrigation agricole de la plaine de Mleta située au sud de la wilaya et qui comporte les deux communes de Tafraoui et Oued Tlélat. Selon un spécialiste, « l'implantation de véritables bassins laitiers est possible. Elle ne peut être envisagée sans la diversification des différentes cultures fourragères. Elle se traduirait par l'installation de cultures à haut rendement et à valeur alimentaire optimale. L'alimentation en vert est obligatoire pour un tel élevage ». Toutefois les mesures du gouvernement ne semblent pas avoir produit les résultats escomptés au niveau de certaines régions. La difficulté de la collecte du lait cru réside dans la localisation des laiteries par rapport aux élevages et à l'habitude acquise par certains transformateurs de recourir systématiquement à la poudre de lait. Il faut préciser que l'Algérie importe annuellement de grandes quantités de poudre de lait, pour un montant avoisinant les 3 milliards de dollars, que l'ONIL distribue, depuis la crise alimentaire mondiale de 2008, à travers le système de quotas, ce qui a conduit à une tension sur le marché du lait en sachet qui est devenue récurrente.