Le projet d'abattoir moderne, au pôle agroalimentaire d'El-Kerma, est en bonne voie. Fruit d'un ambitieux investissement privé, bien soutenu et accompagné par les pouvoirs publics, le futur abattoir polyvalent d'El-Kerma, jouxtant le marché à bestiaux, s'érigera, à coup sûr, en maillon central du circuit de commercialisation des viandes, dans une wilaya où l'abattage clandestin se taille la belle part du marché. L'avant-projet, présenté par le jeune investisseur Bakhtaoui Sid Ahmed, gérant de la « SARL Avicole Import » a été approuvé par les autorités locales. Celles-ci lui ont, favorablement, répondu par l'attribution d'un acte de concession d'un foncier, dans le périmètre du marché de gros d'El-Kerma, pour la localisation de ce projet d'investissement, et ce, dans le cadre du Calpiref. Il est question, actuellement, de finaliser l'étude définitive, en vue de déposer la demande du permis de construire vers janvier-février, suite à quoi « SARL Avicole Import » lancera un appel d'offres international pour retenir une entreprise de réalisation qui serait, hautement, qualifiée dans le domaine. En effet, après examen minutieux du dossier présenté par cette entreprise privée, spécialisée dans le secteur, la wilaya a approuvé, en mai 2013, la localisation de ce projet d'investissement relatif à la réalisation d'un abattoir de 3 lignes : ovins, bovins et avicole, sur une assiette de terrain d'une superficie de 2 ha, située au pôle commercial de gros, à El-Kerma, au profit de cet opérateur. Néanmoins, tout en soulignant le soutien et l'assistance indéfectibles des pouvoirs publics, le promoteur du projet émet le vœu de voir l'assiette consacrée pour la réalisation de l'abattoir portée à 3 ha, et ce, explique-t-il, « pour le strict respect des normes et des exigences de la structure, sur les plans de l'hygiène et de la sécurité sanitaire ». Une demande, motivée d'un complément d'espace, a été, ainsi, formulée par l'investisseur, qui attend la réponse de la wilaya. Mais d'ores et déjà, le site composé du futur abattoir et de l'actuel marché à bestiaux (opérationnel depuis octobre 2013, d'une superficie de 4 ha, avec une capacité de 15.000 têtes de différentes espèces de bétail fait l'objet de travaux de requalification (accessibilité, éclairage, sécurité des usages. Ce dernier est géré par un privé, conformément à un bail de location et un cahier de charges, via un appel d'offres, lancé par l'EPIC de gestion et d'exploitation du marché de gros d'El-Kerma. Cependant, le gros souci qui se pose à ce niveau, et qu'il faut solutionner à court terme, c'est le drainage des eaux, quand on connait le sol marécageux et inondable de cette zone. D'où la nécessité d'installer un réseau de drainage local qui sera connecté à la station d'épuration. Strictement respectueuse de l'environnement (pollution visuelle et olfactive) ainsi que des conditions d'hygiène et de salubrité, pour une viande saine et conforme aux règles de la Santé publique, d'un coût estimatif de 8,4 millions d'euros, d'après le devis établi par le bureau d'études spécialisé espagnol « Gesiatec Global Services S.L. », basé à Malaga, la structure projetée est composée de plusieurs lots : stockage des bovins, stockage des moutons et des chèvres, réservoir du sang, chaudière, préparation de la viande des moutons et des chèvres, préparation de la viande de bœuf, extraction et séchage de la viande, chambre des os et des produits sanguins, sel d'entrepôt, cuir d'entrepôt, séparation des viscères et nettoyage de l'intestin, saucisses d'entrepôt, chambre des produits réfrigérés, extraction de suif comestible, chambre froide de graisse, nef de refroidissement des bovins, entrepôt des bovins, plus des espaces et des installations auxiliaires. Par ailleurs, faut-il le rappeler, qu'un abattoir doit être considéré comme un élément de la filière bovine dépendant du ministère de l'Agriculture. En effet, l'évolution de la réglementation, notamment en matière d'ESB (Encéphalopathie Spongiforme Bovine), obéit, actuellement, à la règle de traçabilité, nécessitant la mise en place des structures identifiables et contrôlables de façon à préserver les consommateurs contre les risques liés à l'hygiène et à la sécurité alimentaire. L'existence de l'abattoir donne les moyens, aux socioprofessionnels, de bénéficier de toute la logistique nécessaire à l'organisation et au conditionnement de leur production. Il est, non plus, sans intérêt de préciser l'opportunité d'emplois que peut générer cette activité. Cet outil permettra de remplir, pleinement, les objectifs affichés, en matière de développement et de structuration de la filière élevage, dans toute l'Oranie. Les abattoirs permettent de tenir des statistiques de consommation afin de permettre au gouvernement de faire les projections des besoins de production et de consommation de la population. La construction de cet abattoir moderne permettra d'envisager, à moyen terme, l'arrivée dans la zone d'Oran, d'autres activités entrant dans l'essor de la filière agro-alimentaire. L'abattoir remplirait, ainsi, sa fonction de catalyseur des énergies et des moyens de développement de la filière bovine. Aussi, cet abattoir fera des prestations de services, notamment à l'occasion du rituel religieux du Sacrifice, l'Aïd El-Adha.